Chapitre 1 :A l'aube d'une rencontre ...

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Il devait être aux alentours de six heures du matin quand elle franchit le seuil du Manoir Lightwood. La demeure familiale située dans la partie sorcière de New York ne ressemblait plus vraiment à ce qu'elle était dans ses souvenirs d'enfance. Les yeux fermés, elle laissa échapper un long soupir, ses parents lui manquaient atrocement, et pour éviter que les souvenirs heureux remontent à la surface, elle évitait le plus possible le Manoir. Au début, étudier était pour elle une échappatoire, un moyen de ne pas penser à son deuil, puis une fois diplômée, puis émancipée magiquement, ce fut son travail en tant qu'Auror qui lui permit d'oublier. Plongée corps et âme dans le travail, enchaînant enquête sur enquête, elle avait comme un don pour tomber dans des situations plus dangereuses les unes que les autres, et cela malgré son jeune âge.

Un bref sourire apparut en repensant à la nuit que ses collègues et elle venaient de passer. Des sorciers mercenaires ou ratisseurs, comme on les appelait au MACUSA (Congrès Magique des Etats-Unis d'Amérique), avaient pris en otage trois Moldus ayant une grande influence dans leur monde, avec ce que les Ratisseurs s'étaient pris comme sortilèges dans la figure, elle était sûre qu'ils se souviendraient de cette nuit d'avril pour le restant de leur vie...

Le soleil était déjà bien levé, et jamais elle n'aurait pu fermer l'œil. Elle décida de partir faire une heure de course à pied du côté moldu de New-York. De ce côté de la ville, personne ne la connaissait donc elle pouvait réfléchir tranquillement...

Son esprit se tourna vers la dizaine de lettres qui reposaient dans un tiroir de son bureau. Cet Albus Dumbledore était vraiment très têtu et continuait de lui envoyer un hibou par semaine, et à chaque fois la lettre atterrissait dans ce fameux tiroir sans être ouverte. Par Merlin, que lui voulait-il ? Elle avait fait quelques recherches sur ce personnage. Directeur de l'école de sorcellerie Poudlard, président du Magenmagot (le tribunal des sorciers), Manitou suprême de la Confédération internationale des Mages et Sorciers. Il était sans nul doute l'une des figures emblématiques du monde sorcier. Selon "The New-York Ghost", Albus Dumbledore venait tout juste d'être déchu de son rang de directeur de Poudlard par le ministère de la Magie pour être remplacé par une certaine Dolores Ombrages. Alors par Merlin, que pouvait-il bien lui vouloir ? Elle avait cette étrange sensation, elle ne savait pas comment mais elle ne tarderait pas à savoir ce que cherchait ce cher M. Dumbledore.

Elle arriva devant les grilles du manoir, quand elle aperçut au loin, devant la porte d'entrée, une silhouette grande et mince, avec des cheveux et une barbe argentés qui arrivaient à la taille. Cette personne portait une robe de sorcier très colorée. Elle était plus qu'à quelques pas derrière quand il se retourna. La première chose qu'elle vit était des yeux malicieux, d'un bleu étincelant derrière des lunettes en demi-lune, cachant à peine un nez très long et tortueux.

Clarissa en était sûre, son sixième sens ne la trompait quasiment jamais : Albus Dumbledore se trouvait devant sa porte.

"M. Dumbledore," dit-elle en tendant la main, "que me vaut le plaisir de votre visite ?"

"Bonjour, Miss White," répondit-il. "J'avais un peu de temps libre devant moi, et voyant que vous ne répondiez pas à mes lettres, je me suis permis de venir à votre rencontre."

"N'étant plus l'actuel directeur de Poudlard, oui j'imagine que vous devez avoir du temps à tuer... Vous ne vous êtes pas dit que je ne répondais pas volontairement à vos lettres. Contrairement à vous, je n'ai pas le temps d'entretenir une correspondance avec une personne vivant de l'autre côté de l'océan atlantique !!" répliqua-t-elle d'un ton plus sec que prévu.

Le directeur de Poudlard ne répondit rien, il resta d'un calme étonnant face à cette attitude, et ce ton sec que Clarissa n'employait habituellement qu'avec les criminels qu'elle pourchassait. Il planta alors son regard dans le sien, et l'espace d'un instant, elle eut l'impression qu'il pouvait lire ses pensées... À cette pensée, elle baissa les yeux, fixant ses baskets.

Le Secret Du PhoenixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant