Chapitre 2 : Les Fils du Destin

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Elle resta bloquée quelques instants sur la nouvelle venue. Son corps se mit à agir automatiquement, elle se dirigea vers cette femme, lui tendit la main pour la saluer comme il se doit et l'invita à s'asseoir sur le canapé de cuir blanc.

Elle vit Dumbledore faire de même, et elle alla s'asseoir sur le fauteuil, également en cuir blanc juste en face du canapé. Après s'être donnée une gifle mentale, elle reprit ses esprits :

"Mme la Présidente Picquery, que me vaut l'honneur de votre visite dans mon humble demeure ? Je ne vous présente pas Albus Dumbledore, je suis sûre et certaine que vous vous connaissez, je n'ai décelé aucune surprise de votre part lorsque vous êtes entrée," dis-elle froidement, ajoutant une touche d'ironie à sa voix.

"Miss White," dit-elle solennellement, "en effet je connais Albus Dumbledore depuis longtemps, c'est un de mes vieux amis. Votre perspicacité m'étonnera toujours !"

"C'est une des nombreuses qualités de la famille White, Séraphina," s'exclama Dumbledore, "nous devrions en venir, directement au fait, je ne suis pas sûr que Clarissa, ici présente, supporte encore longtemps tous nos mystères."

"Tu as bien raison, Albus," reprit-elle, puis se tournant vers moi, elle ajouta : "Malgré vos excellents états de service, Miss White, je suis au regret de vous annoncer que le MACUSA se passera désormais de vos compétences, et cela prend effet immédiatement."

"De quoi ??" s'écria t-elle soudainement. "C'est une blague, c'est ça !!"

"Non," répondit-elle avec fermeté, "après de longues délibérations avec la Commission de régulation des Capacités Magiques et le Service Magique de l'emploi, nous sommes arrivés à la conclusion que nous ne pouvions plus garder des sorciers ou sorcières n'ayant pas atteint l'âge légal, à des postes dangereux comme celui d'Auror. De plus, ma chère, il serait préférable que vous rentriez chez vous au Royaume-Uni.."

"Vous me virez, parce que officiellement je n'ai pas l'âge légal ?" la coupa t-ell sentant une colère noire monter doucement. "Il y a un an maintenant j'ai fait toutes les démarches pour être magiquement émancipée, jusqu'à présent ça ne posait aucun problème. Vous me dites de rentrer chez moi, mais sachez que je suis actuellement chez moi !! Je suis peut-être née à Londres, mais à part cela, je n'ai jamais mis un seul orteil au Royaume-Uni..."

"Nous le savons, Clarissa," intervint Dumbledore, "votre mère a fui l'Angleterre pour vous protéger de Lord Voldemort, et maintenant nous avons besoin de vous plus que jamais dans ce conflit."

"Oui, votre mère souhaitait vous voir grandir à l'écart de cette guerre, pour que vous puissiez choisir le bon camp, mais elle fut trop vite rattrapée par les disciples du mage noir. Alors peu de temps avant que son heure ne soit arrivée, elle nous a laissé quelques consignes..." continua la Présidente.

Elle les regardait tour à tour, le regard perdu, un tas de questions se bousculant dans sa tête, mais aucune ne prenait réellement forme. Ce qu'ils lui annonçaient aurait dû l'anéantir, sa vie avait été comme programmée par sa mère et ces deux personnes. Elle avait été une simple marionnette entre leurs mains expertes ! Tous deux au courant de cette mascarade avaient bien dû se marrer !!

"Vous n'êtes plus ma supérieure, Mme la Présidente !" hurla-t-elle, les yeux flamboyants de colère. "Dehors, sortez de chez moi avant que je n'utilise la force pour vous mettre dehors !"

"Allons, allons, Clarissa, calmez-vous," dit Dumbledore, toujours serein.

"Que je me calme ??" répliqua-t-elle, bouillonnant de rage. "Je viens d'apprendre que je n'ai été qu'une simple marionnette durant cette dernière année. Comment voulez-vous que je me calme ?"

"Vous n'avez pas été une marionnette," intervint Dumbledore, posément. "Votre mère savait que les Mangemorts la retrouveraient tôt ou tard, malgré toutes les précautions qu'elle avait prises pour vous cacher. Allyssa connaissait votre devenir auprès de Mme Lightwood, elle savait exactement ce que vous feriez ensuite. Cette année en tant qu'Auror n'a fait que vous préparer à la guerre."

"Qui me dit que vous n'êtes pas en train de me mentir, d'essayer de me manipuler ?"

D'un revers de main, une jolie lampe noire du salon s'envola et partit s'écraser sur la cheminée. Elle devait se calmer ou il ne resterait bientôt plus rien de son salon. Elle vit le directeur de Poudlard sortir un petit flacon contenant un liquide argenté de la poche de sa robe, puis lui tendit.

Ce fut très intelligent de la part de ce cher professeur Dumbledore, d'appuyer ses dires avec des souvenirs ! Elle fit apparaître en un nuage brillant bleuté la pensine de sa mère. Du plus loin qu'elle se souvienne, elle n'a jamais vu sa mère utiliser une pensine, un détail qu'elle n'avait sûrement pas laissé au hasard, elle l'avait prémédité encore une fois. Mais comment avait-elle fait pour connaître ses réactions à l'avance ?

Le contenu de la fiole fut entièrement versé dans la pensine et sans hésiter, elle y plongea la tête, le décor se mit en place. Elle était de nouveau dans le Grand salon du manoir Lightwood, la pièce n'avait pas changé. Dumbledore était présent dans le souvenir, il était devant la grande baie vitrée. Sa mère entra dans la pièce avec deux tasses de thé dans les mains. Elle déposa les tasses sur la table du salon et rejoignit Dumbledore.

"Clarissa est ce que j'ai de plus cher au monde, Professeur," dit Allyssa d'une voix empreinte d'émotion. "Karl m'a récemment informé d'un mouvement anormal de prétendus Mangemorts à New-York, je crains que mon temps soit désormais compté..."

"Ne dites pas ça, Allyssa," intervint Dumbledore en lui coupant la parole. "Gardez espoir, vous avez déjà accompli de grandes choses et Voldemort n'est plus."

"Voldemort n'est plus de ce monde depuis quelques mois seulement, mais ses disciples les plus fidèles sont toujours là, et ils sont à notre recherche," reprit ma mère en tendant un bout de parchemin à son ancien professeur.

Clarissa se pencha par-dessus l'épaule du Directeur de Poudlard et lus les différentes instructions. En effet, sa mère savait déjà à cette époque mes réactions, mais comment ? Elle vit le regard interrogateur du Professeur Dumbledore se tourner vers sa mère.

"Oui, Professeur... c'est exactement ça, mais s'il vous plaît ne le formulez pas à haute voix. Clary ne doit pas l'apprendre par ce souvenir, ce n'est pas le but premier," dit-elle, sa voix emplie de tristesse. "Elle devra le découvrir par elle-même, surtout que nous savons, vous et moi, que le Lord reviendra au pouvoir..."

"Très bien, Allyssa, il n'y aurait pas quelque chose d'autre dont vous aimeriez me parler ?" demanda-t-il d'un regard insistant.

"Non, Professeur, rien d'autre... Faites juste en sorte qu'elle vive au Manoir des White une fois qu'elle aura pris sa décision, c'est tout ce que je demande."

Sur ces dernières paroles, un elfe de maison entra dans la pièce avec un nourrisson dans les bras, puis les souvenirs s'effacèrent et Clarissa revint dans la réalité, au milieu du salon en compagnie de Dumbledore et de la Présidente. 

Le Secret Du PhoenixWhere stories live. Discover now