~Chapitre VII~

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« - Et bien, si je m'attendais à ce que ma future coéquipière soit l'une de tes précieuses correspondantes...S'étonna le jeune homme aux cheveux brun, en portant une tasse de thé à ses lèvres.

- Et moi donc grand frère...Soupira le Magizoologiste, en passant nerveusement une main dans ses cheveux légèrement bouclés et auburn.

- Tu sembles bien perturbé dit moi, encore plus que tu ne l'étais tout à l'heure. Constata l'ainé, en reposant la boisson raffinée sur la petite table en acajou de la cuisine, à laquelle les deux frères étaient attablés.

- Ce...Ce n'est rien Thésée...Je suis seulement un peu surpris...

- Vraiment ? Tu es bien sûr qu'il ne s'agisse que de surprise ? Ou bien n'est-ce pas simplement de l'inquiétude ? »

Le jeune sorcier, passionné de Créatures magiques, releva subitement la tête et croisa, un court moment, le regard de l'Auror en face de lui. Penchant très légèrement la tête d'un côté, il baissa de nouveau son regard, fixant un point invisible de la table : Inquiet ? Vraiment ? Mais pourquoi donc, dans ce cas... ? Le Magizoologiste avait bien une très vague idée, de ce qui pouvait lui causer un tel trouble, mais il ne savait pas si cela avait vraiment un rapport avec elle.

Résigné et ne voulant pas batailler davantage avec ses pensées, il releva la tête et, tout en se levant, lâcha une réponse, assez médiocre cependant, à l'intention de son ainé : « -Non, je ne suis pas vraiment inquiet à vrai dire...Après tout, il est vrai que les Aurors sont généralement bien formés contre tout ce qui est dangereux, et puis, vous savez ce que vous faites donc... Termina subitement le jeune homme avant de quitter très rapidement la pièce.

- Norbert ! Attends ! Lui cria Thésée, de plus en plus perplexe vis à vis de l'attitude de son petit frère, avant de se murmurer à lui-même : Mais qu'est-ce qui lui arrive bon sang ?! »

Mais le principal intéressé ne l'écoutait déjà plus. Traversant à grandes enjambées un long couloir aux murs tapissés, il s'arrêta un instant devant une petite porte en bois, saisit la poignée et se réfugia dans ce qui s'avérait être sa chambre. Ne faisant pas attention au bazar qui régnait dans la petite pièce, il attrapa une vielle valise en cuir, qui semblait avoir déjà fait son temps, puisqu'elle était usée, et l'ouvrit. Le jeune sorcier respira calmement et s'engouffra, sans hésitation, à l'intérieur du bagage. Après avoir bien prit le soin de la refermer précautionneusement, il descendit les marches d'une échelle assez étroite, menant vers son refuge : une simple cabane à l'image du Poufsouffle, et qui renfermait bon nombre d'objets et d'effets personnels. En premier lieu, le petit logement était tout en hauteur et de nombreuses étagères, contenant différentes herbes et médicaments, ainsi qu'une multitude de tiroirs, se succédaient tout autour d'une longue table de travail. On pouvait également trouver plusieurs équipements et outils ayant servis au Magizoologiste, tels que des appareils photos montés sur trépied, une pioche, des filets en corde ainsi que plusieurs pots en verre. De plus, des sacs de nourritures étaient entreposés dans un coin de la pièce, ou juste au-dessus, était collées sur un cadran d'alimentation, cinq étiquettes indiquant les codes des différents type de nourriture pour les bêtes à bec, à plumes, à cornes, à sabot, ou encore, à carapace. En quelque sorte, tout ce qui était utile aux soins des créatures magiques, résidant dans la valise du jeune Magizoologiste. Comme heureux de retrouver l'habitat dans lequel il se sentait le mieux, le jeune homme sembla oublier la conversation qu'il venait d'avoir avec son frère et se dépêcha de s'occuper de ses animaux. Passant dans chacun des environnements naturels, qu'il avait eu la patience et la minutie de recréer grâce à la magie, mais aussi de par ses nombreux voyages, Norbert ne vit pas défiler le cours du temps. Ce n'est que lorsqu'il termina de batailler avec ses Veaudelunes, qui ne voulaient plus le lâcher malgré leur timidité, ainsi que son Niffleur, qui, lorsque le jeune homme avait eu le dos tourné, avait tenté de se faire la malle une nouvelle fois, que le sorcier posa les seaux remplit de nourriture, devenu vide et qu'il daigna se reposer un peu. Se dirigeant vers la partie séjour de son petit abri, le Poufsouffle tira une chaise et s'assit en face de son bureau. Observant tour à tour sa machine à écrire et une pile de manuscrits sur lequel reposait un Bestiaire Médiéval, Norbert poussa un long soupir en repensant au siens : Certes, il était plus que fier de son travail, tout au long de ses années de recherches et de voyages à travers le monde entier, mais il n'aurait jamais imaginé, qu'en l'espace d'un an, il aurait eu un succès aussi phénoménal, et pire, que lui-même serait devenu autant célèbre. En effet, et depuis plusieurs mois déjà, le jeune trentenaire enchaînait interviews, soirées et festivals, à son plus grand désarroi. Mais ce n'était pas là son seul soucis : Enfouissant sa main dans l'une des poches de son pantalon aux couleurs sombres, il en retira un papier légèrement froissé, auquel son attachant Botruc restait fidèlement accroché. Esquissant un léger sourire à l'intention de la petite créature verte, qu'il s'empressa de poser délicatement sur son épaule, le jeune homme commença à déplier lentement, ce qui s'avérait être la cause de son plus important tourment, la cause qu'il n'avait pas voulu révéler à son aîné : Une lettre.

Esquissant une moue, et se forçant intérieurement, le jeune Dragonneau parcouru de nouveau, le contenue de cette troublante correspondance :

Très cher Norbert,

Voilà bien un long moment maintenant, que nous ne nous sommes vu. J'espère que tu vas bien? A vrai dire, peut-être est-ce vraiment de ma faute si nous ne pouvions correspondre... Peut-être, après ce qu'il s'est passé, il y a quelques années maintenant, m'en veux-tu pour ce que j'ai fait ? Je sais qu'il me faudra expier une nouvelle fois mes péchés, lorsque je serai de nouveau en ta présence, mais sache que je suis loin d'être celle que j'étais avant. Du moins, la fille farouche et odieuse que j'étais avec nos camarades. Enfin, ne nous attardons pas sur le passé, après tout, il n'est qu'éphémère...N'est-ce pas ?

Tu dois sans doute te demander, pourquoi t'écrire seulement maintenant. Eh bien, vois-tu, très cher ami, il m'est naturellement impossible de t'écrire sans adresse fixe. Ce n'est seulement qu'en croisant récemment notre ancien professeur de Métamorphoses, que j'ai pu apprendre la sortie de ton Manuscrit ainsi que l'adresse de ton logement. Je ne pourrai décemment pas te rendre visite, je ne pense pas que cela serai une excellente idée, mais j'ai pensé que t'écrire ne te causerais aucun soucis. Enfin...Je voulais simplement te féliciter du très bon accueil reçu par ton Bestiaire, j'espère cependant que la célébrité ne te montera pas trop à la tête...

Excuse-moi Norbert, je divague...Je sais pertinemment que la célébrité n'intéresse en aucun cas, un honnête et valeureux Poufsouffle tel que toi.

Je dois t'avouer que j'ai beaucoup de mal à écrire...A vrai dire, je ne sais pas vraiment quoi te dire mais...Simplement une chose : Pourras-tu me pardonner, malgré tout ce que j'ai fait, et surtout, par rapport à ce que je t'ai fait... ? Alors que je ne méritais pas autant de dévouements et de sacrifices de ta part...

Tu as toujours été là pour moi, et je me sentais enfin moi-même à tes côtés. Sache que, quoi que tu penses de moi à présent, sache que tous nos heureux souvenirs n'ont pas été effacés, que mes sentiments n'ont pas changé.

Je n'attends pas de potentielle réponse, je ne suis pas idiote. En espérant que nous pourrons enfin nous revoir.

A toutes nos années, Leta.

Le jeune sorcier recula sur le dossier de sa chaise, dont cette dernière émis un léger grincement. Il posa le malheureux papier sur son bureau, puis, tout en soupirant, jeta un regard vers le seul et unique exemplaire qui lui restait de Vie et Habitat des Animaux Fantastiques. Lentement, il attrapa Pickett, qui s'agitait de plus en plus sur son épaule, et le déposa en face de lui. Après quelques minutes de silence, il murmura au petit être Fantastique, qui l'observait de ses petits yeux noirs, sans bouger : « - C'est malheureux Pickett...Je lui ai promis, je lui ai fait une promesse dans l'espoir de la revoir...Et pourtant...Mes pensées vont vers Tina, et mon cœur...Toujours vers Leta... ».

Les Animaux Fantastiques IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant