Les Animaux Fantastiques II

~Prologue~

Les larmes encore aux yeux, Porpentina lança un dernier regard vers Norbert : Le jeune Poufsouffle s'engagea sur le ponton du paquebot avant de s'arrêter subitement. Semblant hésiter un court moment, ses poings se resserrèrent difficilement, dont l'un sur la poignée de sa valise remplie d'Animaux Fantastiques, mais le jeune homme repris sa marche après quelques secondes d'hésitation, sans se retourner. Une fois disparu du champ de vision de la sorcière, celle-ci esquissa un léger sourire avant de tourner les talons afin de quitter le port. Durant son trajet, la jeune femme ne put s'empêcher de repenser à ce qu'il venait de se passer il y avait tout juste quelques instants : Norbert lui avait remis une mèche rebelle en place, en lui effleurant légèrement la joue. Certes ce geste était timide et pouvait paraître complètement anodin, mais pas pour Tina. Lorsqu'elle avait commencé à parler de Leta Lestrange à ce dernier, celui-ci avait d'abord feint de ne pas comprendre ce qu'elle lui demandait, avant de se rattraper en disant ne pas connaitre les goûts de son amie, aujourd'hui. Il avait ensuite enchaîné en faisant remarquer que les gens changeaient et que, lui-même avait changé, et la jeune femme avait alors acquiescé. Puis le Britannique avait proposé à la New-Yorkaise de lui envoyer une copie de son manuscrit avant de se diriger une première fois vers le bateau. La jeune femme n'avait pu contenir ses larmes plus longtemps au moment où elle avait effleuré l'endroit où l'avait touché le Poufsouffle, avant que ce dernier ne revienne subitement afin de lui proposer de finalement le lui apporter en main propre, ce qui avait redonné le sourire à la sorcière. Cela avait également pu répondre aux questions qui taraudaient Porpentina depuis qu'elle avait rencontré Norbert : Elle était indéniablement tombée sous le charme du Magizoologiste, sans s'en rendre compte. Tina sentit ses joues la brûler à cette pensée, mais secoua la tête pour l'oublier : Non. Il ne fallait pas qu'elle tombe amoureuse de Norbert Dragonneau...Cela lui serait impossible de lui laisser une place aussi importante dans son cœur alors qu'il en aimait sûrement...déjà...une autre. De plus, elle venait tout juste de réintégrer le M.A.C.U.S.A. en tant qu'Auror, une fonction qui lui était extrêmement chère. Un vent froid et glacial réussi à la faire complètement sortir de ses pensées, lui indiquant ainsi qu'elle était sortie du hangar servant à abriter les passagers qui désiraient prendre un des paquebots attendant sur le quai. Tina referma précautionneusement les boutons de son manteau bleu charron, et se fraya un passage parmi la foule d'habitants Moldus résidant dans la ville et qui commençait à s'agrandir de plus en plus. Alors qu'elle réussissait afin à atteindre sans encombre une ruelle peu fréquentée, le son d'un paquebot s'apprêtant à partir se fit entendre non loin de l'endroit qu'elle venait de quitter. L'image du jeune homme timide et peu sociable avec les êtres humains par rapport à ces Animaux Fantastiques lui revint une nouvelle fois en mémoire, ce qui fit soupirer d'agacement Porpentina : « -Pourquoi faut-il que je pense encore à lui ? C'est seulement un ami, rien de plus. » S'encouragea-t-elle en traversant à pas rapide la petite ruelle car la jeune femme commençait à avoir de plus en plus froid. Après quelques minutes de marche dans le froid hivernal de New-York, quelque chose attira brusquement l'attention de Tina : En plein milieu de la rue commerçante d'Orchard St se trouvait une toute nouvelle boulangerie nommée Kowalski Bakery. Sans prêter davantage attention au nom de la boulangerie, qui avait à priori un énorme succès et un nom qui lui était très familier, la jeune femme arrêta son regard noisette sur une très belle jeune femme. Celle-ci était entièrement vêtu d'un très joli manteau rose pêche ainsi que d'un béret cloche couleur cerise, ornant sa courte chevelure blonde et bouclée. Elle affichait de grands sourires à l'homme qui tenait cette toute nouvelle boulangerie : Jacob Kowalski. Ce dernier ne semblait pas être indifférent aux adorables sourires de la blondinette et lui répondait par de petits sourires mielleux. Seulement, cela ne convenait pas du tout à la sorcière aux courts cheveux bruns : Sans aucune hésitation, elle rentra dans la boulangerie, se dirigea vers la jeune femme toute vêtu de rose, l'attrapa par le bras et la tira vers la sortie, sans aucun mots et laissant le boulanger perplexe. Une fois à l'abri des regards et de la circulation ambiante de New-York, la sorcière sermonna la jeune femme, qui n'était autre que sa petite sœur : « -Queenie ! Je peux savoir ce que tu fais ?

- Je lui rendais seulement visite...Tina...

- N'as-tu pas oublié la règle qui a été instauré à tous les sorciers?! Aucun Non-Maj' ne doit savoir que nous existons, c'est beaucoup trop dangereux !

- Je sais Tina...Je l'ai déjà assez entendu de la bouche de madame Picquery...

- Pas assez pour te faire comprendre de ne plus jamais le revoir en tout cas. Voyons Queenie...Soit raisonnable je te pris, fait une bonne fois pour toute une croix sur Jacob...Cela vaut mieux pour tout le monde, comme pour toi.

- Parce que tu penses que cela est aussi simple que ce que tu essayes de croire ? Comme si on pouvait arrêter d'aimer la personne la plus chère à notre cœur, notre âme-sœur, en un simple claquement de doigt. Toi-même tu ne t'es pas encore remise du départ de Norbert, et inutile de nier tes propres sentiments envers lui. Je sais déjà tout. »

Porpentina lâcha subitement sa sœur et détourna le regard. Elle avait beau essayer, rien ni personne ne pourrait lui faire oublier ces moments qu'elle avait passé avec le jeune Magizoologiste. Sa sœur avait raison, cela était vraiment difficile et pénible d'oublier ce genre de personne. Et même si l'amour que portait sa sœur à Jacob était complètement impossible et interdit, la jeune femme pouvait désormais comprendre sa douleur. L'Auror recula de quelques pas, se retourna vivement et jeta un regard au loin : De l'endroit où elle se trouvait, la jeune femme ne pouvait apercevoir que la grisonnante ville New-Yorkaise, les immeubles et les fumées noires que crachaient les usines. Tina soupira longuement avant de s'adresser à sa sœur, toujours de dos : « - Viens Queenie, nous ferions mieux de rentrer. Je pense qu'il ne va pas tarder à pleuvoir. »

La jolie sorcière acquiesça à contre cœur et les deux sœurs entreprirent le chemin menant vers chez elles. Cependant, alors que Porpentina semblait perdu dans ses pensées, Queenie ne s'y attarda pas et lança un dernier regard vers celui qu'elle aimait. A sa grande surprise, il l'observait également et leurs regards se croisèrent : La Legilimens rougit légèrement et adressa un dernier sourire au Non-Maj'. Jacob lui répondit par un timide signe de la main.