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Maintenant, il ne lui restait plus qu'à trouver un moyen de revoir Hadrien, pour lui remettre son livre mais surtout pour le revoir. La deuxième partie du message de ce dernier intriguait tout de même Abel : qu'entendait-il par « l'envie de se revoir » ? Il avait passé sa soirée à analyser attentivement le livre, espérant trouver un numéro de téléphone, en vain. Soudain, une idée lui traversa l'esprit et il se dépêcha de rejoindre le hall d'entrée de son immeuble, dans lequel se trouvait un tableau d'annonces et de nouvelles pour les occupants des appartements : certains proposaient de garder des enfants, de promener des chiens, d'autres affichaient des informations sur les hausses des prix des factures d'électricité. C'était, en effet le meilleur moyen pour que tous les habitants puissent communiquer entre eux de manière directe. Abel jeta un coup d'œil aux dernières annonces puis posa la sienne : « Vente de vieilles casquettes pour tous les capmen » (ndla : pluriel de "capman") à laquelle il avait ajouté son numéro de téléphone. Il croisa les doigts pour que l'intéressé voie cette annonce puis il retourna chez lui. Il passa le reste de sa soirée devant des séries, un peu trop distrait par sa journée haute en émotions et finit par s'endormir quelques heures après minuit mais il pouvait se le permettre, le vendredi étant l'un de ses jours de congé.

L'appartement resta silencieux durant la matinée du vendredi et Abel se leva en début d'après-midi, après avoir pleinement profité de sa longue nuit de sommeil. Il s'étira rapidement, se dirigea vers sa cuisine où il se prépara un jus d'orange frais puis saisit son téléphone avant de s'installer sur son canapé et d'allumer le poste de télévision qui affichait la météo du pays pour les trois prochains jours. En réalité, la télévision lui servait plutôt de fond sonore tandis qu'il allumait, cette fois-ci, son téléphone : quelques notifications habituelles provenant de son compte Instagram sur ses œuvres de street art, des mails d'annonces et un message provenant d'un numéro inconnu. Il faillit renverser son verre de jus à la vue de cette dernière notification et préféra le reposer sur la table basse en marbre, pour éviter tout possible incident. Il prit une grande respiration avant de lire le message qui s'afficha rapidement sur son écran : « Alors maintenant on vend des casquettes ? J'espère qu'un livre est offert avec, au moins. Hadrien ».


le garçon qui lisait dans l'escalier // finiWhere stories live. Discover now