Chapitre 2

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-Oui Sofu, je suis bien arrivée dans mon appartement... Mais non rien n'a changé depuis que l'on à mis les meubles... Oui je fais attention quand quelqu'un sonne à ma porte ou lorsqu'on m'interpelle dans la rue... Oui moi aussi je t'aime grand-père. Bonne... Allo? Ah, il ne doit plus y avoir d'électricité à nouveau.

     Je suis enfin indépendante! J'ai mon propre appartement, mon compte à la banque, une nouvelle garde-robe pour le travail car des kimonos pour travailler dans un laboratoire n'est pas très règlementé. Il n'y a qu'une chose que je ne sais pas... Je ne sais rien sur cette ville! La seule fois où je suis allée à Tokyo, c'est lorsque mes parents vivaient encore. Mon grand-père n'a pas encore vraiment accepté le fait que je parte faire ma vie ailleurs, même s'il essaye de ne pas me le montrer. Je sais très bien qu'il est inquiet de me voir m'envoler de mes propres ailes alors qu'il s'occupe de moi totalement depuis mes 4 ans, donc depuis 18 ans. Mais j'ai besoin de prendre mon envol pour montrer ce dont je suis capable, et je sais que dans l'au-delà, mes parents me regardent et sont fiers de moi.

     Pendant l'appel de mon grand-père, mon repas a chauffé tranquillement dans le micro-onde. Je remercie tout de même mon lycée et mon université à Osaka où je suis allée pour m'apprendre tout sur la technologie. Je pense que je peux mourir en quelques jours dans cette ville si je ne sais pas comment on se sert d'un micro-onde, d'un radiateur, d'un ordinateur, ou même d'une douche. Au village, on réchauffe les plats au-dessus du feu, qu'on allume dans un puis au centre de la maison. Pour le bain, on chauffe de l'eau grâce au feu puis une fois chauffée, on la met dans les bacs qui nous servent de baignoires. Cela a été très comique d'apprendre au village ce que sont tous ces appareils électroniques.

     *Dring* Tiens, mon repas a fini de chauffer. Ce soir, j'ai décidé de manger des pâtes. A Nato, je n'en ai jamais mangées. Ce n'est que depuis que j'ai été à l'université que c'est devenu un de mes plats préférés. C'est faciles à faire, ça prend peu de temps, et c'est bon.

     Je sors une assiette dans le troisième placard au dessus de la gazinière électrique et prends une fourchette, un couteau, et un verre. Je place le tout sur ma table à manger dans le salon et je vais chercher mes pâtes dans le micro-onde. En repartant vers le salon, j'aperçois deux baguettes en bois.

-Je mangerais bien à l'ancienne ce soir!

     Je dépose ma boite de pâtes et mes baguettes que j'ai prises en passant sur la table et je reconduis les couverts dans leur tiroir. Et puis finalement, je décide de manger sur le canapé. Je vis maintenant toute seule, je peux faire ce que je veux.

     Je prends une nouvelle fois ma boîte et mes baguettes, et je m'assieds sur le canapé en allumant la télévision. Je regarde le programme et je vois qu'il y a toujours la chaîne avec des dramas coréen, japonais, et chinois. J'appuis sur une touche de la télécommande pour afficher le guide. Il s'agit d'un drama coréen nommé "Hwarang". C'est un groupe de jeune homme qui doivent défendre leur ville. La série à du déjà commencer depuis un ou deux jours car il y a déjà de l'action et je ne comprends pas beaucoup malgré les sous-titres. Ayant une fainéantise incommensurable ce soir, je ne change pas de chaîne et m'installe un peu plus confortablement dans le canapé blanc

-A votre santé Papa et Maman!

     Et je commence enfin à manger. Avant chaque repas, j'adresse toujours une petite phrase à mes parents, et cela depuis leur mort. Cela me permet de ne jamais les oublier, d'avoir toujours une petite pensée et aussi de me sentir moins seule. Grand-père faisait tout pour être un père pour moi, mais il avait aussi ses devoirs de chef du village. Alors, la journée, j'étais seule lorsque les garçons étaient partis à l'école.

     Saaya, l'une des servantes de mon grand-père, me tenait compagnie. Elle est devenue comme une grande soeur pour moi. La grande soeur que je n'ai jamais eu. Mais elle aussi avait des devoirs dans la maison à faire. Parfois je l'accompagnais, et parfois je restais dans ma chambre. Et c'est à ces moments là, que je me suis mise à parler aux esprits de mes parents. Je leur racontais ma journée, des progrès que je faisais et je me plaignais aussi du fait que mon grand-père ne voulait pas que j'apprenne à me battre. Et un jour Saaya, m'a surprise à parler dans le vide. Elle m'a demandé ce que je faisais et je lui ai dit que je parlais à mes parents. Elle m'a promis de ne jamais parler de ça à personne. C'est notre secret depuis 15 ans.

     Une fois le repas fini, je pars me prendre un maki à la fraise et à la vanille. J'en suis devenue folle de ces petites choses lorsque je suis allée à l'université d'Osaka. Je m'autorisais à en prendre deux fois par semaine et j'ai même essayé d'en faire... sans grand succès.

     Tout en le mangeant, je passe sur la chaîne des infos. Finalement, il n'y a rien d'intéressant mais je reste tout de même sur cette chaîne pour pouvoir avoir la météo, qui arrive cinq minutes plus tard.

-Demain, nous aurons un soleil radieux pour la rentrée des classes dans tout le pays. Nous aurons très peu de vent avec une puissance de 40km/h et des températures au-dessus des 20°C.

-Mais c'est parfait tout ça! Je vais pouvoir m'habiller plutôt légèrement pour mon premier jour de travail!

     Je jette ensuite ma boîte et je mets mes baguettes sur le bord de l'évier et je pars dans la salle de bain pour me déshabiller et me mettre en pyjama, seulement composé d'un débardeur et d'un short qui sont tous les deux noirs. Je sors de cette pièce et vérifie que toutes les lumières sont éteintes et je pars me coucher. Sur mon réveil est marqué 22h30.

-Bon il ne me reste que 7h30 pour dormir. Bonne nuit Papa! Bonne nuit Maman!

Pars, et tu découvriras la véritéWhere stories live. Discover now