Nemesis

7. Prescience

Un grand merci à Lisaliernor pour la transcription ! 

Bonne lecture ! 

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Les adolescents broyaient longuement du noir, les garçons, indifférents à leur nouvelle compagne. Thomas Hills, le père d'Océan, les interrompit en fin de soirée alors que, emprunts d'une colère sourde, ils collaient avec fureur des dizaine post-it sur un mur. Sur chacun était inscrit un nom ou bien un lieu, une information. Ils rassemblaient toutes leurs connaissances de la ville et de ses habitants pour essayer de tirer au clair cette affaire macabre. De son côté, un mal de crâne battant d'une tempe à l'autre, Thétys essayait de faire le vide dans son esprit et de chasser les voix dans sa tête. Les garçons lui étaient doublement bruyants par leurs voix et par leurs pensées. Cela lui était insupportable.

- Je vois que vous commencez à réfléchir, constata le père d'Océan avec satisfaction. La prochaine étape est de cesser de vous occuper de cette affaire. La police vous posera des questions si elle a besoin de vous, même si j'en doute. Mais en tout cas elle n'a pas besoin d'adolescents apprentis Sherlock dans les pattes.

Un vent de protestation se leva dans la pièce, une foule de remarques plus véhémentes les unes que les autres se firent entendre mais Thomas n'en eut une et se tourna vers Thétys, blottie dans un fauteuil.

-Ta chambre est prête si tu veux aller dormir. Charlotte et Amias sont encore en bas mais nous avons bientôt fini, ils passeront te voir. Quand à votre nouvelle maison, Amias et moi allons nous charger des petits désagréments.

Il ricana mais son plaisir ne fut pas partagé.

- Pourquoi suis-je la seule à ne rien comprendre à cette histoire de fantômes ? Et pourquoi vous y croyez-vous ?

- Parce qu'ils existent tout simplement, répondit Thomas Hills. Et parce que tes parents ont cru bon de te laisser hors de cette vie durant ton enfance.

- Quelle vie ?

- Celle-ci, emplie de fantômes, de créatures et d'humains encore plus cruels que tout ce que tu pouvais imaginer

Thétys voulut répondre mais un tel tumulte couvrit sa voix. Les quatre jeunes se battaient pour avoir des informations créaient un vacarme épouvantable. C'était à celui qui criait le plus fort. Thétys se joignit à eux mais pour leur intimer le silence. Elle s'y reprit à plusieurs reprises mais, aidée par Thomas qui ne supportait pas ce bruit, y parvint enfin.

- Je veux voir mon père, ordonna-t-elle calmement. Je veux rentrer à New York et me réveiller de ce cauchemar.

Hasard ou prescience, plus rien ne serait étonnant, Amias Lewis arriva dans le couloir et devient aussitôt un refuge pour sa fille qui se blottit dans ses bras et le supplia de les ramener chez eux.

- Fais que ce cauchemar s'arrête papa ! S'il te plaît !

- Ce n'est pas parce que Japet pue le chien mouillé qu'il faut le traiter de cauchemar, lança Crios avec ce qu'il souhaitait être un trait d'humour.

Le surnommé lui jeta un regard noir mais cela eut l'effet escompté.

Thomas, Amias, Ocean et Cronos sourirent à la plaisanterie.

- Tu ne perds rien pour attendre ! s'exclama le chien mouillé.

- Japet ? s'étonna Thomas Hills en remarquant la présence du jeune homme qui se trouvait pourtant au milieu de la pièce. Que fais-tu ici ? Ton père est au courant ?

L'adolescent évita soigneusement de mentir et ramena la conversation sur les nouveaux arrivants.

- Ils sont normaux ? Ou bien ?

- Comme nous, répondit le père d'Ocean, bien que je me considère parfaitement normal, je te l'accorde qu'ils possèdent notre différence.

- Quelle différence ? Quel est ce délire ? demanda Thétys en se détachant de son père, elle était à la limite de la crise de nerfs.

- Chérie, murmura tendrement AMias, je t'expliquerai tout demain avec ta mère. Elle te racontera d'ailleurs les choses mieux que moi.

- Comme pourquoi elle a acheté une maison pourrie pleine de fantômes ? Ou pourquoi lui, elle désigna Crios, voit le futur ?

Amias fut surpris et admiratif en découvrant cette capacité de l'adolescent. Lui-même avait connu un prescient célèbre dans sa jeunesse et avait été émerveillé par toutes les possibilités liées à ce don. Thomas Hills fut également surpris en entendant cette question, pour des raisons différentes.

- Je pensais que tu étais pyrokinésiste.

Ocean se chargea de rétablir la vérité. Crios était juste maladroit, le labo de chimie avait simplement brûlé par un accident lors d'un TP.

- Par contre, Phébé, la nana qui lui tourne autour en maths l'est.

- Et malheureusement seules mes notes de cours et mes disserts l'intéressent, soupira le prescient.

- Et bien, conclut Amias avec un sourire, je comprends pourquoi Charlotte voulait revenir ici, en plus de sa vengeance contre les Matherson. Ne t'inquiète pas ma chérie, ajouta-t-il à l'attention de sa fille, demain tout sera plus clair, moins lugubre. Allez viens dormir.

Il salua le group et l'entraîna dans une autre aile de la maison. Ils se perdirent un peu mais trouvèrent finalement les portes des chambres mises à leurs disposition. Charlotte les y rejoignit peu après, emplie d'une fureur de vivre qui lui allait si bien mais contrastait tant avec la situation. Thétys lui en fit la remarque et pour toute réponse sa mère la prit dans ses bras. Elle lui murmura qu'elle se sentit plus libre que jamais, stimulé par l'air marin et les défis à venir.

- Bientôt tu comprendras, l'héritage de notre famille se réveille dans tes veines. Le monde va s'illuminer d'un nouveau jour et surtout plus que jamais tu sentiras à quel point nous t'aimons. Les liens de cette famille seront plus forts que jamais.

- Vraiment ? demanda Thétys en s'écartant et en levant le menton. Prouve-le, Crios voit l'avenir, aussi fou que cela puisse paraître, et une des filles qu'il connait joue avec le feu. Vous deux, vous faites quoi ?

Charlotte sourit largement, fière de sa progéniture.

- T'es bien ma fille Thétys. Mais je t'en prie, épates-moi plus encore et lis dans mes pensées !

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Merci d'avoir lu ce chapitre ! 

Axel.