Chapitre quatre : conflit

6 1 0
                                    

Alice se présenta à la porte principale de la « maison obsidienne » demeure de sa mère et du reste de sa famille. C’était un peu le château de Darkus’s crown avec ses tours et les gardes postés devant. La rousse avança jusqu’à la porte, en regardant les gardes.
- Damoiselle Kimiko m’a informé d’une convocation par sa majesté ma mère. Elle montra son pendentif. Puis-je ne pas faire attendre ma royale génitrice ?
Les gardes, circonspects, la dévisagèrent et s’écartèrent respectueusement, ouvrant la porte en chêne noir et massif.
Tous savaient ici qu’il valait mieux ne pas faire attendre la reine Séréna des ombres, pas qu’elle soit impatiente, mais elle détestait perdre son temps. Le dernier à être arrivé en retard en avait payé les frais. Alice avait donc décidé de rester correcte en horaire au dépit de rester calme face à sa mère. Bien qu’elle  fût hiérarchiquement en dessous de sa mère, elle n’en pouvait plus  de se faire marcher sur les pieds et de se taire. Elle passa la porte et se dirigea vers ce qui était sa chambre avant d’être interpelée par un valet qui voudra absolument l’habiller selon la dernière mode de la dimension. Se fondant dans les ombres, elle glissa vers cette chambre qui ne l’avait pas accueillie depuis presque dix ans.
Une fois à l’intérieur, elle fut envahie par la nostalgie dégagée par la pièce. Les vêtements, robes, chaussures, peluches, livres emplissait son cœur d’un vent frais, chassant une infime seconde l’amertume qu’elle ressentait envers son passé. Rien n’avait bougé, la fraicheur de l’hiver dimensionnel s’infiltrait par les fenêtres ouvertes. Des photos sur les murs, de sa famille, avant tout ce qui avait changé fondamentalement sa vie.
Soupirant, elle changea de vêtements, troquant les couleurs claires habituelles de sa tenue contre du violet et du noir, répartis sur une robe simple en rapport de couleur équivalent. Bien que ça lui changeait de sa tenue terrienne, et se sentait bien, entourée de tissu chaud conçu pour résister à la fraîcheur de l’hiver continuel de la couronne. Elle pris le masque de Mascarade avec elle, bien que brisé, c’était le seul objet qui la liait encore avec son frère. Les sangles accrochées çà et là sur sa tenue tombaient vers le sol. Alice pris soin de toutes les attacher comme il le fallait, sachant que l’impression qu’elle fera à sa mère dépendait tout autant de son attitude que de son habillement. Pas qu’elle voulait faire bonne impression mais pour gagner contre la reine Séréna fallait jouer selon ses règles. Impression et manipulation telles étaient les règles d’un combat psychique avec celle qu’on surnommait « la cruelle ».
Les gardiennes n’étant pas au complet, c’était donc les deux reines qui gouvernaient. Maria était une reine juste et pleine de compassion, mais Séréna était sévère et sans pitié. Les couronnes sous la tutelle de Darkus, à part Ventus qui était régie par la gardienne Ventus, en faisait les frais. Amendes, réprimandes, répression, les habitants croulaient sous toutes les contraintes attachées à leur liberté.
La jeune rousse marchait dans les couloirs, ses pas claquant sur le sol en marbre blanc zébré de noir, un air lassé sur son visage. Les personnes marchant dans ce même couloir s’écartaient d’un coup, surpris par la présence de celle qui représentait à elle seule la détermination et la rébellion envers le pouvoir de la couronne en ces lieux. Leurs respirations se coupaient face à cette prestance rebelle.  Alice soupira, elle détestait les regards plein d’admiration de gens ne la comprenant pas. Elle devait jouer la gentille fille face à tout le monde, et réfréner ce qu’elle était. Elle continua sa marche, impassible, le seul bruit de ses talons claquant sur le sol.
Arrivée devant la porte du bureau de sa mère, elle serra les poings et poussa la porte de façon magistrale. Séréna voulait parler, elles parleraient. Mais pas de la façon la plus tendre. Elle prévoyait de se montrer ferme sur ses intentions, sachant ce qu’elle voulait dire et ayant répété en cinq ans dans sa tête ses arguments et toutes les parades qu’elle aurait besoin d’adopter. Elle allait enfin s’affirmer et monter qu’elle aussi avait son mot à dire et qu’elle refusait de continuer à plier.
Elle entra, toujours le bruit de ses talons claquant sur le carrelage noir de la pièce. On la voyait toujours comme la gentille petite fille d’un scientifique qui aimait faire la cuisine. Mais elle n’était pas que ça. Elle savait exprimer des opinions et une grande colère sans aucun mal. Elle voulait faire valoir ses droits qui lui avaient été entièrement retiré dès son bannissement. Sa mère était là, assise impérieusement dans son fauteuil en cuir noir et violet, la toisant avec son air hautain. Alice détestait cet air, celui de ceux qui de croient au-dessus de tout alors qu’ils ne l’étaient pas.
«
-Alice.
-Mère.
-Je ne pensais pas que l’insolence qui me sert de fille viendrait me voir. Sa voix était glaciale, dénuée de joie.
-Je n’allais pas manquer une occasion de faire valoir mes droits face à la régente de Darkus’s crown. Alice croisa les bras, un air de défi sur le visage. Et je compte bien les récupérer. Et mes droits. Et mes pouvoirs.
-Selon tes conditions je suppose ?
-Selon les conditions les plus justes. Et les plus loyales bien sûr. Le regard de la rousse se fit plus dur.
-Annonce déjà tes demandes, jeune fille. Nous aviseront plus tard de ce que la loi pourra t’accorder.
-Très bien. Si j’ai accepté de venir, c’est pour faire valoir mes droits familiaux et mes droits aux pouvoirs de gardienne. Je veux que tu me rendes mon frère jumeau et nos secondes personnalités ainsi que tu fasses lever le sceau sur mes pouvoirs de gardienne Darkus. Ta place n’en sera pas menacée, puisque bien sûr il manque toujours des gardiennes à la dimension.
-Accordé contre une seule chose. Tu te marieras au prétendant que je t’ai choisi.
-Kimiko avait raison sur tes manigances. Quelles raisons cette fois ? Une alliance avec les hautes sphères de Subterra ou Ventus ? Un riche marchand ? Un de ces misérables courtisans que tu m’as imposé par le passé ?
-Séréna souri. Une alliance interplanétaire avec Vestale.
-Avec Vestale ? Rien que ça ? Ils n'ont plus de princes à ce que je sache.
-Mais un sacrifié disparu si. L’oracle l’a désigné comme prétendant.
-Je demande à voir.

Séréna se leva et sortit d’un petit coffret une sphère  métallique grise et verte. C’était un bakugan mécanique Ventus. Aluze. En mauvais état mais il avait l’air d’avoir subi une restauration sommaire. Alice sursauta. Ce ne pouvais pas être lui, personne ne savait où ils étaient, personne ne pouvais le lui dire. Et sa mère osait présenter face à elle le bakugan de celui qui s’était sacrifié pour permettre aux combattants de réagir à temps face à la menace de l’arme alternative. Le jeune vestale aux cheveux roses manquait à Alice, car elle avait pu voir ce que personne n’avait vu. De la détresse dans les larmes qu’il laissait couler quand il pensait être seul. La joie sincère d’être apprécié, et tant d’autres choses qui différaient de ce que le monde connaissant.













Laisse-moi être cet espoir qui sera le tienUnde poveștirile trăiesc. Descoperă acum