Je me retourne. Encore Kalissa. A croire que malgré tout, elle n'a pas décidé de nous lâcher. Cette fille est vraiment constituée d'une personnalité plus que complexe. Si jamais elle a raison, ce qui est fort probable, nous allons devoir combattre côte à côte. Il va donc falloir apprendre à se connaître et, même si cela me fait mal, se faire à minima confiance. Chose que je n'ai pas pour habitude. Les seules personnes en qui je place toute ma confiance, à qui je confirais ma vie, ce sont mes parents et Thomas. Nous avons vécu tellement de moments, bons comme mauvais, lui et moi que je tiens fortement à lui. Et je sais que cela est réciproque. Je sais qu'il me soutiendrait et m'aiderait si le besoin s'en faisait ressentir. Il en va de même pour moi. Je lui dois tellement de par sa présence, c'est pourquoi j'ai pris autant de risques pour le protéger. Si l'on me demande de tuer obligatoirement l'un de nous deux, il n'y a pas à réfléchir, je choisirais de sauver Thomas. Enfin bref, cela va beaucoup me coûter de devoir la suivre sur certaines décisions. Surtout avec ses sautes d'humeur. Plutôt très très risqué, mais nous n'aurons pas beaucoup le choix si nous souhaitons consolider notre groupe imposé. Et avec le conflit qui règne entre Thomas et Kalissa, cela relève presque de l'impossible...

- Quelque chose de censé pour une fois.
- Oh ça va, je t'ai bien servie au début quand même.
- Bon okay je dois l'avouer, ton pansement m'a évité de trop empirer ma blessure. Mais ça n'excuse aucunement ce que tu viens de faire à Thomas.
- Il allait faire une connerie.
- C'était de ta faute.

Elle croise les bras, en signe de protection, ne sachant plus quoi dire. Elle accepte ainsi sa défaite. Je dois avouer que cela provoque à moi une petite étincelle de plaisir et de satisfaction.

- Bon, du coup tu veux bien m'aider à l'emporter un peu plus en sécurité ? Je ne pense pas qu'il soit prêt à marcher tout de suite. Il va lui falloir quelques minutes et nous ne les possédons pas si on reste là.
- Ouais c'est bon je vais le faire. Dit-elle en grommelant.
- Merci.

J'attrape Thomas, passant son bras droit par dessus mon épaule afin de le soutenir. Kalissa s'approche de lui pour en faire de même, mais Thomas la repousse.

- Ah non ! Plus jamais elle me touche cette connasse !
- On a pas le choix Thomas ! Les gens en ont aussi contre nous ! Faut qu'on bouge mec !
- Mais elle ...

Au même moment un homme se lance sur nous, me forçant à jeter Thomas plus loin, pour lui éviter de se prendre le poing de l'assaillant de plein fouet dans le ventre. J'en profite pour lui attraper le bras, le déstabilisant. Kalissa se joint à moi dans ce combat la seconde d'après. Pendant que je tente de tordre dans son dos le bras de l'homme du mieux possible, Kalissa, elle, lui envoie coup de pied bien placé dans le genou gauche, ce qui a pour conséquence de le faire tomber à terre. Cela me permet donc de renforcer ma prise sur lui, accentuant ainsi sa douleur. Il pousse un cri aiguë, mais légèrement étouffé. Sûrement une question de fierté.

- Okay okay je me casse ! Laissez-moi repartir !
- Je n'aime pas trop les ordres. Lui susurrais-je à l'oreille.
- S'il...S'il te... J'appuie encore un peu plus. S'il vous plaît, s'il vous plaît !

Je regarde Kalissa qui me fait signe d'accepter sa requête. J'hésite, mais elle a raison, je relâche l'homme, qui repart en courant maladroitement, n'attendant pas son reste. Je me tourne vers Thomas, qui entre temps s'est relevé.

- Toujours pas convaincu ?

Il fait sa tête de boudeur, tête assez drôle soit dit en passant, mais se dirige vers nous et accepte d'être soutenu par Kalissa. Bon en même temps, à sa place je serais certainement aussi méfiant que lui.

Nous décidons de rejoindre la tente de secours afin qu'il puisse se poser dans un lit d'appoint et refaire le plein de d'équipements pour Thomas. Et Kalissa également, bien évidemment...

STOP ! ARRÊTEZ TOUT DE SUITE ! 

En même temps que la voix nous ordonne de nous stopper, mon corps réagi en symbiose avec elle. Mes mouvements cessent dans leur élan, un pieds dans le vide, et pourtant, malgré la physique, je ne produis pas le moindre tremblement. J'ai l'impression d'être contrôlé. Mon corps ne veut plus bouger. Je voudrais pouvoir le faire, mais au fond de moi ma conscience ne le souhaite pas réellement, comme si quelque chose me poussait à obéir. J'use de toute la volonté dont je suis capable et pense aussi fort que possible au fait de déplacer de ne serait-ce que d'un militaire l'un de mes doigts, mais rien ne se produit. En plus de cela, je sens la fatigue m'envahir, mais je reste toujours figé. Mes yeux sont également bloqués dans la direction vers laquelle je regardais, mais heureusement la vue générale de la bataille, du chaos, s'offre à moi et me permet de me rendre compte que je ne suis pas le seul dans cette situation. En réalité, plus personne ne l'est. Je ne vois qu'une seule explication à cela. La voix ne nous parle pas seulement par l'intermédiaire de notre cerveau, elle contrôle en réalité des parties de notre cerveau. Elle est en nous et si elle le souhaitait, elle pourrait faire de nous ce qu'elle voudrait. Elle pourrait décider de qui doit tuer qui, de le faire contre notre volonté, mais au lieu de cela, elle nous force à faire nos propres choix, en termes de cibles, mais également d'armes et de techniques d'assassinat. Elle nous force à accepter la mort, la mort des autres pour éviter la nôtre, pour éviter de la subir encore et encore. Elle nous fait utiliser nos instincts primaires, elle nous pousse dans nos retranchements afin de la rendre de nouveau totalement naturelle.

MAINTENANT RETOURNEZ AU CENTRE ET REMETTEZ VOUS EN ORDRE. NOUS ALLONS REPRENDRE LA RÉPARTITION. VOTRE VOLONTÉ VA VOUS ETRE RENDUE, MAIS SI QUELQU'UN FAIT LE MOINDRE ÉCART, VOUS N'AUREZ PLUS JAMAIS LA POSSESSION DE VOTRE CORPS PHYSIQUE DANS LA ZONE DE DÉPART !

Nous nous remettons en marche, tels des robots, des militaires, en colonnes parfaites et synchronisées. La voix nous repositionne chacun à notre place, mis à part notre équipe qui se retrouve rangée avec celles déjà formées.

Je sens, petit à petit, des fourmillements dans tous mes membres, signes que je peux de nouveau me mouvoir par moi-même. Je tente d'effectuer un pas. Cela me coûte encore une bonne dose d'énergie, mais je sens mes forces me revenir doucement. A présent dans la capacité de tourner la tête, je fais un rapide tour de vue, tous semblent aussi perdus que moi. Certains, je le pense, ont plus ou moins compris, ce qui est loin d'être le cas de tout le monde. Je veux m'adresser à Thomas, nous nous regardons incrédules, cependant, je ne préfère prendre aucun risque et ne dit pas mot.

Thomas, quand à lui, s'est retrouvé sur ses propres jambes de force et a donc du mal à tenir debout. J'ai peur que son corps finisse par lâcher et je me rapproche discrètement afin de l'aider, mais ce dernier me fait signe de le laisser se débrouiller. Malgré sa charmante innocence, Thomas reste tout de même quelqu'un de très censé. En plus de cela, il a en lui, cachée par sa personnalité pétillante, une grande fierté, une sorte d'honneur. C'est ce qui explique sa volonté de fer, même s'il se trouvait sur le point de mourir, il n'accepterait aucunement mon aide, afin de ne mettre personne en danger par sa faute. Surtout s'il s'agit de moi. Il préfère rester seul responsable de sa situation, mais également pouvoir être satisfait de lui. Je me redresse donc dans ma position initiale, le surveillant tout de même tout le long de la cérémonie.

Maintenant que l'ensemble des équipes est formé, il est désormais possible d'expliquer pourquoi il y a parmi vous un groupe de trois personnes, au cas où certains d'entre vous n'auraient pas encore compris, ce dont personne ne doute. En effet, le dernier survivant de la première session ayant été sorti d'ici, vous n'êtes à présent plus que 149, un groupe de trois est donc impératif. Les membres ont été choisis dans le plus grand des hasards. Il en est ainsi, ce n'est pas la peine de revenir dessus, votre opinion sur la question a très bien été compris, mais cela ne changera rien. Il ne sera donc plus nécessaire de le donner de la sorte. Et part là vous devez comprendre "INTERDIT". Tout est clair, nous pouvons reprendre normalement. Soyez tous entrés dans les hélicoptères d'ici cinq minutes. C'est parti dans 3, 2, 1. Maintenant !



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Encore avec un peu de temps d'écart mais je m'y suis bien attelée, en espérant toujours rester dans "le droit chemin" de mon histoire et que tout reste cohérent (c'est pas toujours facile je dois le dire).

Voilà si vous avez des conseils je suis toujours preneuse ;)

Des bisous ! 

La Mort Infinie  #Laink et TerracidWhere stories live. Discover now