Chapitre 3

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Je suis totalement désemparé par la panique. Je ne réalise pas encore ce qu'il se passe. Tout le monde se met à courir. Je reste figé sur place, tel une statue. Thomas m'aide à reprendre mes esprits en m'infligeant une gifle si mémorable que j'en perds l'équilibre, mais je tiens tout de même de justesse sur mes jambes.

- Outch !
- Désolé Damien, mais on n'a pas le temps de faire dans la dentelle. Il ne nous reste que deux minutes.

Je regarde alors l'hologramme numérique qui s'était affiché dès que le top avait été donné. 01:42. Merde, il faut se dépêcher, je nous ai fait perdre un temps fou.

- Désolé, allons y. Hélico gauche !
- Okay, fonce !

Je cours à la suite de Thomas, me protégeant du vent produit par les énormes hélices de l'engin. J'arrive juste après Thomas qui est déjà en train de grimper dedans. Au moment où il se retourne pour m'aider à monter à mon tour, les portes commencent à se refermer.

- Thomas !

Je vois quelqu'un le tirer en arrière, puis me regarder.

- Plus de place mec.

Je reconnais l'homme qui m'avait presque insulté lorsque je cherchais mon ami. Ami qui disparaît sous mes yeux. Je suis encore sur la piste de décollage. Je sais que je n'ai plus de choix et me dirige vers l'autre hélicoptère. Je m'installe rapidement à l'intérieur. Nous décollons, j'ai à peine le temps de m'attacher. Une fois suffisamment en hauteur, je défais mes ceintures. Je vois un sac juste devant moi, avec inscrit en gros "OBLIGATOIRE". Je me lève pour le prendre. Je le tourne dans tous les sens, des sangles sont accrochées aux bretelles. Je vois. Un parachute. Je n'en ai jamais fait de ma vie. Seuls certains privilégiés pouvaient, éventuellement, se le payer, mais bon, jusqu'à aujourd'hui je ne pensais pas que cela puisse me servir. Je comprends mieux pourquoi les parents, étant dotés d'une grande fortune, avait pour lubie de faire suivre ce genre de cours supplémentaires à leurs enfants. Je n'ai pas réellement le choix, il va falloir que j'apprenne sur le tas. Il en sera de même pour Thomas. J'espère qu'il s'en sortira. Je ne peux pas l'aider et cela me frustre énormément. Thomas et moi avons toujours été là l'un pour l'autre. Avec un peu de chance, je le retrouverai en bas. Si je ne meurs pas aplati comme une crêpe. Je me rassoie sur mon siège et attends la suite.

Cela fait une demi-heure que je patiente avec les autres, dans un silence de mort. Je me demande quand est-ce que l'on va bien pouvoir nous demander de sauter. Au bout d'un moment, une alarme retentit dans l'habitacle. Elle est si forte que je dois me prendre la tête entre les mains pour réduire son intensité. Elle finit par diminuer petit à petit, jusqu'à ne devenir qu'un bruit de fond. LA voix se fait de nouveau entendre, mais contrairement à la fois précédente, elle provient de mon esprit et non de haut-parleurs.

Chacun d'entre vous sautera au moment qu'il lui souhaitera, mais sachez que vous devez vous trouver dans une zone bien précise. Si vous sortez de cette zone, vous mourez. Sautez donc dans les trente minutes qui suivent.

Nous devons sauter, mais nous ne savons même pas ce qui nous attend en bas. Comment vais-je­ bien pouvoir choisir ? Certain sont stressés et regardent dans tous les sens. Les autres, soit regardent leurs pieds, soit sont de marbre. Ces derniers semblent prêts à tout. Lorsque je croise le regard de l'un d'entre eux, je peux y lire de la rage. Il me fait comprendre que je suis sa proie et lui le chasseur. Il n'hésitera pas à me massacrer, peu importe la situation. J'ai intérêt à sauter après lui, quelque part où mes chances de survie seront légèrement augmentées. Je détourne le regard. Je ne peux pas le supporter plus longtemps. Les secondes passent, tels des grains de sables dans un sablier. La porte de l'hélicoptère finit par s'ouvrir automatiquement. Plusieurs s'approchent pour observer le terrain, j'en fais partie. Je veux connaître un minimum l'endroit où je vais me retrouver. J'y vois des forêts, des pleines, des collines, mais également des villages et des villes. Je stresse et me demande ce qu'il va nous être demandé de faire en voyant cela. Déjà que tuer tout court ne m'enchante pas, j'espère que je ne vais pas avoir à tuer des civils. Je réfléchis et me dit que je ne dois pas sauter en premier, j'attends donc que les plus aguerris se lance dans le vide.

La Mort Infinie  #Laink et TerracidWhere stories live. Discover now