Chapitre 5

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Une intense douleur me parcours le corps, me réveillant par la même occasion. Je ne peux pas retenir un petit cri étouffé. J'ouvre les yeux et me retrouve ébloui par un soleil brûlant.

- Comment tu te sens ?

Je me tourne sur ma gauche et vois Thomas, concentré sur la route, jetant des coups d'œil de temps en temps dans le rétroviseur, rétroviseur fissuré de parts et d'autres, ce qui ne lui facilite pas la tâche.

- A merveille. Dis-je ironiquement, un faux sourire en coin, ne cachant absolument pas ma douleur.

- Désolé mec. J'ai préféré couper par la campagne plutôt que par les routes. On risque de croiser plus de monde sinon.

- T'inquiète. T'as bien fait.

Je retiens ma respiration, tentant de m'habituer à la souffrance que causent les secousses de la voiture.

- Ça fait combien de temps que je suis dans les vapes ?

Je regarde le ciel, le soleil est chaud et bien brillant, mais n'est pas très haut dans le ciel pour autant.

- Hum... je dirais six heures environ. Le temps que je te soigne un peu. J'ai aussi préféré nous cacher le temps que tu te remettes un peu. Ce qui fait qu'on est sur la route seulement depuis le lever du soleil. Tu n'as pas raté grand-chose en sommes.

Je remonte dans mes pensées, mais rien ne me reviens, le trou noir après l'arrivée au véhicule de Thomas. J'ai dû m'évanouir à ce moment-là. Mon corps préférant me protéger face à mes blessures très difficiles à supporter.

- Je vois. Tu n'as vu personne ?

- Non. J'ai entendu des coups de feu et des cris au loin. J'ai donc tout fait pour m'en éloigner. Je ne sais même pas où nous nous trouvons.

J'essaye de me rappeler mon plan dessiné dans la poussière, mais ma mémoire visuelle m'a, malheureusement, toujours fait défaut. J'essaye donc de me repérer au paysage, voir si je reconnais. Si je suis déjà passé par ici, mais rien de ce qui se trouve autour de nous était sur mon chemin de la veille.

- Moi non plus... j'suis pas passé par là hier...

- Shit. On est complètement paumés. On va devoir faire au pif. Ça va pas vraiment nous aider ça.

- Ouais...

Alors que je compte lui répondre, il passe sur une grosse pierre. Une brûlure indescriptible se répand dans tout mon corps. Je hurle, n'y tenant plus.

- Hey si tu continues de crier comme ça, on va nous repérer à dix kilomètres à la ronde !
- Putain j'ai trop mal !

Il se retourne vers moi. Il analyse ma situation.

- Ouais bon... on va trouver un coin où se poser quelques temps. Tiens le coup jusque là, évite de faire trop de bruit.

- Je fais de mon mieux ! Bordel Thomas comment tu veux que je gueule pas avec une jambe et une épaule en moins !

Thomas se retourne et attrape un sac sur le siège arrière. Il me le tend. Je me dépêche de l'attraper, je ne veux pas risquer un accident en sus du reste. Il me fait signe de l'ouvrir. Je m'exécute. Un tas d'objets se trouvent à l'intérieur. Un gros fouillis. Je ne sais pas exactement ce qu'il souhaite que je trouve. Désespéré, Thomas sort une serviette.

- Si tu as envie de t'époumoner mord là dedans.

Il me dit cela d'un ton très autoritaire, mais je sais que c'est l'anxiété qui le fait se comporter de la sorte. Ce n'est pas son genre de me parler comme cela. Habituellement c'est plutôt moi qui gère les plans, le fait que je ne lui sois pas d'une grande aide, ne l'aide pas du tout. Je peux également voir de la culpabilité passer rapidement dans son regard.

La Mort Infinie  #Laink et TerracidWhere stories live. Discover now