I. Introduction

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Je suis pacifiste.

Encore aujourd'hui j'essaie, malgré tout, de le rester. Je dis bien

" J'essaie ". Car depuis quelque temps, j'ai compris que c'était impossible.

Je suis contre la violence, quel que soit le côté d'où elle vient, et lorsque je vois le déchaînement de la part de certains membres des forces de l'ordre, je reste sans voix. Naïve, j'ai toujours pensé qu'ils étaient là simplement pour nous protéger. Mon état d'esprit, aujourd'hui, en a pris un coup.

J'ai toujours été quelqu'un qui tentait d'animer les foules ; une de ces personnes qui criait avec un mégaphone ou non, simplement pour entendre le cortège se déchaîner. Une de ces personnes que l'on appelait meneuse, de ceux qui sont capables de tout pour leurs idées et qui vont jusqu'au bout quoi qu'ils encourent. Et d'ailleurs j'ai toujours admiré ceux qui y parvenaient mieux que moi. Et aujourd'hui, quand je vois que pour nos idées, on se fait matraquer, gazer, embarquer, je me dis que nous ne sommes plus à l'abri de rien.

Marcher dans la rue, crier sa rage contre le gouvernement. Où est la violence ? C'est une vraie question. Où est-elle ? Pourquoi subissons-nous une telle répression dans un mouvement pacifiste ? Alors oui, maintenant on est révoltés, vraiment.

Durant les manifestations les plus récentes, certains de mes amis sont revenus indemnes, d'autres blessés, certains traumatisés et d'autres encore ne sont pas rentrés ce soir-là. Pourtant, nous sommes de simples lycéens, faisons-nous si peur que cela à l'État ? Oui, nous refusons d'obéir, nous refusons cette loi à caractère précaire. Cela fait-il de nous des délinquants ?

Je m'adresse à vous. Vous, qui regardez les informations, vous qui pensez que seuls des policiers sont blessés pendant les manifestations. Descendez dans la rue. Par simple curiosité. Détachez-vous de ces médias qui parviennent à vous faire penser ce qu'ils veulent et venez vous faire votre propre opinion. Sortez, allez voir la réalité. Allez voir qui est le plus souvent blessé. Dans un rapport de force ordre-jeunesse, la balance penche forcément d'un côté.

Qui a les armes ? Qui a le pouvoir ? Je vous invite à comprendre que malheureusement les violences policières existent. Réellement.

Je dois avouer que je suis plutôt de ceux qui défendent les forces de l'ordre habituellement ; ou du moins je l'ai longtemps été. Aux manifestations, je suis de ces personnes qui refusent de crier que " Tout le monde déteste la police " pour ne pas tous les mettre dans le même sac. Cela n'a pas empêché les bombes lacrymogènes, cela n'a pas empêché les menaces, cela n'a pas empêché les coups.

Certaines personnes veulent et tentent de faire dissoudre des groupes pour ôter la vie aux manifestations. Il faudrait, je pense, leurs expliquer qu'on ne dissout pas une idée, qu'on ne désolidarise pas une équipe et qu'on n'élimine pas un mouvement invincible.

Encore aujourd'hui j'essaie de rester objective et de ne pas commencer à haïr tout représentant de l'ordre, mais c'est de plus en plus difficile. Naïve, je le suis de moins en moins. Pacifiste, j'essaie de le rester.

La difficulté est je pense, de vouloir continuer de trouver l'espoir quand on fait tout pour nous l'enlever.

La difficulté est je pense, de vouloir continuer de trouver l'espoir quand on fait tout pour nous l'enlever

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