Je Me Rends

Chapitre 18

-Oh James! Je ne m'attendais pas à ta visite aujourd'hui

Moi non plus.

Je demeurai muet en observant une énième fois cette pièce. Rien n'avait changé sauf ce fauteuil.  C'était mon père qui s'y asseyais souvent.  J'ai l'impression qu'il n'a plus le même aspect.

-Il te manque n'est ce pas?

Je n'avais même pas remarqué qu'il s'était déplacé.

- Il nous manque à tous tu sais? Ton père était quelqu'un de fabuleux. Il était doté d'une grande sagesse.

J'esquissais un sourire en me remémorant toutes ses leçons de morales dont j'avais droit à chaque fois que je faisais une bêtise, et que je n'ai jamais respectées.

- Oui je sais. Dis-je enfin. Je me rends compte à quel point je l'aimais et que je l'aime encore. Il me manque tellement.  Ses leçons de morales de manque. Sa bonté me manque. Et Myriam, maman...

Je me jetais sur le fauteuil le plus proche, les mains sur la tête. 

-Tu sais mon petit,  si Dieu t'a épargné, c'est qu'il ya une bonne raison. Ta famille est sauvée crois moi mais toi, si tu avais péri dans cet incendie, crois tu que...

-Non! Ma vie était trop impure. 
Dieu m'a sauvé.  Il m'aime tant. Je ne trouve même pas les mots pour décrire cet amour.

- Parce qu'il est indescriptible James. Vois tu,  la mort de tes parents reste un miracle même s'ils sont morts. C'étaient des gens bien...

- Comment ça, leur mort reste un miracle?

Il a pris un air surpris avant de me répondre.

- Comme tu le sais, il ya eu un incendie...

- Oui... Mais encore?

- Mais le plus surprenant c'est que ta famille n'a pas été brûlée.

- Quoi? Me levai je brusquement.  Ce n'est pas logique.

- Tu devrais savoir que la logique de Dieu n'est pas celle des hommes.

Je croirais entendre mon père.

- Oui avez raison monsieur Williams. 

Monsieur Williams était le remplaçant de mon père.  Ils travaillaient souvent ensemble.

- Si tu ne me crois pas tu peux le voir dans les journaux.

Il fit sortir une pile de jounaux et je constatais que c'était bel et bien vrai. Le corps de ma famille est intacte, alors que la maison est en cendres.

Les larmes glissèrent le long de mes joues, en les revoyant de nouveaux même si ce n'était qu'un bout de papier, et en pensant que Dieu ne les avait pas oublié. 

Les paroles de la journaliste me revenaient subitement en mémoire.  Elle n'avait pas fini sa phrase,  lorsque j'avais ordonné d'éteindre la télévision.

- Tiens ça aussi.

- Qu'est ce que c'est?

- La bible de ton père.

- Mais comment est ce possible?  Il l'avait toujours sur lui.

- Apparemment elle a aussi survécu.

- Merci beaucoup monsieur Williams.  Je ne m'attendais pas à tout ça en venant vous voir.

- Je suppose que c'est Dieu qui t'a conduis jusqu'ici. 

Bingo

J'ai feinds un léger rictus et tournai mes talons.

- Ah James!