Septembre 2017

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Septembre 2017
Premier mois de cours qui ce sont passés comme d'habitude, moi au fond de la classe, seule, et les cours qui passent, les uns après les autres, plus ou moins lentement selon les matières. Quelques uns ont tenté de me parler mais ont vite abandonné en voyant mon manque d'enthousiasme évident. La seule raison pour laquelle j'ouvrais la bouche était pour répondre à certains profs, que ce soit en cours ou à la maison. Au début, ils me regardaient bizarrement, sûrement pour trouver la faille de ma carapace. « J'ai le cœur gelé comme du métal et sous ma carapace il est indétectable ». Depuis un certain temps, le seul sentiment qui m'anime est une solitude, un sentiment qui me bouffe lentement, mais sûrement, de l'intérieur, et qui est on ne peut plus profondément ancré au fin fond de mon cœur. Mon cœur qui commence à noircir d'une haine féroce des autres mais qui ne prend pas encore le dessus sur l'espoir et l'envie de croire en l'être humain. Il paraît que « la haine est la conséquence de la peur » et que « l'espoir ne fait qu'entretenir la douleur » dans ces cas-là que me reste-t-il ? De la peur et de la douleur... Peur et douleur de quoi ? De m'attacher et de reperdre ces personnes, et de souffrir encore et toujours ? Cette solitude profonde réside au plus profond de mon âme, de tout mon être. Comme une impression d'être seule, même entourée de foules. Malgré cela, j'ai envie d'être seule, j'aime être seule, le fait que personne ne me parle parce que sinon j'explose, je m'énerve et j'ai l'impression de les blesser, ce que je ne veux pas faire, et cela me fait mal à moi aussi. Je ne comprends pas bien ce sentiment qui est le mien et qui me bouffe peu à peu... Mais c'est aussi de là où je puise plus ou moins ma force de ne pas être complètement rongée par la haine que m'inspirent certains qui, par obligation, sont proches de moi. Je n'ai aucune confiance en moi face au regard des gens malgré ma forte personnalité qui essaie de jouer la "rebelle", si je puis dire. Je ne suis qu'un petit animal blessé qui tente de se protéger avec une carapace dure. Mais, cette carapace est fissurée en plusieurs points donc ce petit animal se fait toujours blesser régulièrement. Je n'ai aucune confiance en l'Humain. Je ne peux pas faire confiance. J'ai fait confiance. J'ai été blessée, trahie, abandonnée. J'ai donc abandonné l'espoir des gens bien qui sont là sans attendre quelques choses de toi, minimes soient elles.
Donc, à ce jour, je n'existe pas pour mes « camarades », ni même pour ma « famille ». « Je me suis tellement effacé que j'en suis devenu transparent », ce qui m'arrange bien dans un sens.

Suga, journal d'une triste anémianteWhere stories live. Discover now