Chapitre 14 (partie mise à jour)

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Une seule autre personne avait rejoint le cercle très fermé de la soirée. Il s'agissait d'un homme à peine plus âgé qu'Amaëlle. Son compagnon, il semblerait – bien que Rose ne l'eût encore jamais rencontré. Elric se présentait comme un bel homme plutôt simple à l'humour mordant, ce qui avait permis de détendre l'atmosphère considérablement alourdie depuis l'arrivée de Camryn. Il était un partisan de la Wicca depuis quelques années seulement, contrairement à la plupart des membres du Covens, Wiccans de par leur naissance.

Pendant près d'une heure, Rose, Amaëlle et Elric avaient discuté des changements qu'avait connu la vie du garçon depuis son choix d'intégrer l'univers particulier de la Wicca. Rose avait particulièrement apprécié obtenir un regard différent sur cette pratique, un regard qui se confondait parfois à son propre avis : la fascination de la découverte, la crainte de la tromperie, ou encore l'espoir d'être à la hauteur.

Pendant ce temps, elle avait presque oublié Rhydian qui était complètement accaparé par Camryn. Néanmoins, Rose ne pouvait s'empêcher de lui jeter des regards qu'il ne manquait pas de lui renvoyer avec malice tandis qu'un sourire en coin étirait ses lèvres et révélait une discrète fossette qu'elle n'avait encore jamais remarquée. Évidemment, ces échanges n'avaient pas échappé à Camryn et ses joues semblaient rosir à mesure que sa jalousie grimpait. Son animosité grandissante mettait mal à l'aise Rhydian qui ne la percevait que trop bien. Il craignait le Cercle où toutes ses perceptions allaient encore s'accroitre. Il avait horreur de ça ; ressentir un méli-mélo d'émotions qui ne lui appartenaient pas et qu'il ne comprenait pas.

La lune arrivée à son apogée mit un terme aux conversations et marqua enfin le commencement du Cercle. Amaëlle, qui présidait le rituel de sa douce voix, intima à chacun de prendre place dans le cercle de chandelles. À l'intérieur, un pentacle avait été dessiné avec des fleurs blanches, chaque branche indiquant ainsi la place de chacun : Rhydian se retrouvait entre Rose sur sa gauche et Camryn sur sa droite. En face de lui, se trouvait sa sœur qui leur offrait un sourire avenant et enfin Elric qui se trouvait sur la droite d'Amaëlle, juste à côté de Rose.

Elric alluma la dernière bougie afin de fermer le cercle et Amaëlle introduit le rituel.

- La nuit, c'est la Lune qui est reine. Sa puissance est douce et belle. Laissez-vous mes amis baigner de sa lumière et sentez comme notre Déesse mère nous enveloppe de sa bienveillance. La Lune est pleine, pleine de sa puissance, pleine de sa pureté. Bénissons notre cercle et rendons grâce à la Déesse, conclut-elle en levant les mains vers le ciel tandis que sa peau reflétait les puissants rayons de l'astre.

Rose se saisit des mains de ses voisins et ferma les yeux. Elle entreprit de vider son esprit et ouvrit ses sens comme elle avait appris à le faire ces dernières semaines. Elle sentit Elric se détendre rapidement, sa main devenant plus souple dans la sienne. Rhydian, quant à lui, semblait de plus en plus tendu. Elle avait l'impression d'être connectée à chacun des membres du petit groupe et percevait certaines de leurs sensations de manière diffuse, comme s'ils n'étaient qu'un ou plutôt, plusieurs esprits au sein d'un même corps.

Ainsi, elle savait que Rhydian angoissait et ne parvenait pas à faire le vide dans son esprit. Et bien qu'elle ne ressente pas la raison de cette angoisse, elle se rappelait ce qu'il lui avait expliqué à propos des cercles et de son empathie. Elle bougea alors lentement sa main droite afin d'entrelacer ses doigts aux siens. Elle ne réfléchissait pas vraiment au symbolisme de son geste – laissant son corps et son esprit prendre le contrôle sur ses action – elle était persuadée que c'était de ça qu'il avait besoin, de cette petite attention qui pouvait peut-être signifier davantage que ce qu'elle voulait transmettre. Instantanément, elle ressentit l'énergie du jeune homme grimper le long de son bras dans un sillon chaud et agréable. Rhydian pressa la main de la jeune femme comme pour la remercier et, de son pouce, lui caressait lentement la peau, la laissant délicieusement sensible. Elle le sentit souffler d'angoisse tandis qu'elle lui envoyait des ondes positives, désireuse de le rassurer.

Aeris - Dans le sens du Vent - tome 1Donde viven las historias. Descúbrelo ahora