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Chapitre 5 - Cathy

CHAPITRE 5

J'ai ouvert les yeux d'un seul coup. Comme quand on se réveille d'un cauchemars, que notre respiration se coupe. Qu'on s'immobilise.
J'ai ouvert les yeux d'un coup et je n'ai pas réussit à voir grand-chose, tant la lumière était vive. Blanche.

Je n'étais plus à Madagascar. Je ne retrouvait pas cette odeur chaude de terre sèche. Je ne retrouvais pas les bruits d'animaux, ni celui de ma famille. Tout ce qui était autour de moi était blanc, froid et silencieux.

Je me suis lentement redressée et en me frottant le crâne. Sentir mes tresses entre mes doigts me rassura quelque peu.

-Ça y est, Miss bohémienne est réveillée.

J'ai cherché la voix, en plissant les yeux et finalement j'ai aperçu une silhouette. Puis deux. Puis cinq... et en fait j'en avais compté 11.
En quelques minutes ma vue s'est adaptée et je les ai tous vu.
Cinq filles, six garçons. La plupart me dévisageaient comme si j'étais venue d'une autre planète. Le reste dormait paisiblement au sol.
J'ai vu une fille essayer de se débattre, d'enlever les chaînes qui lui tenaient les poignets.
Merde. Merde merde merde !
Mes bras dans le dos, je n'avais même pas remarqué le froid sur mes poignets à moi aussi, j'ai tiré faisant un boucan infernal mais rien à faire.

-Cherche pas, cette merde est bloquée.

Ce fut le meme garçon qui m'adressa la parole.

-Hm.

Soudain un cri de colère fusa suivit de l'horrible son des chaînes frottant contre le mur. Une hystérique pas trop loin de moi ( pas assez loin à mon goût), cheveux bruns en batailles, veste rouge déchiquetée sur les épaules et avec une vilaine balafre sur le front s'acharnait sur ses menottes. La même qui ne tenait pas en place depuis que j'avais ouvert les yeux.

-Bordel ! Laissez-moi partir bande de connards ! Vous avez pas le droit de kidnapper des gens comme ça ! Enfoirés de merde, brûlez en enfer ! cria-t'elle.

-Leven ferme-là... répondit l'autre débile ironique.

-Toi je vais te casser la gueule aussi si tu continues de me donner des ordres c'est clair ?

J'avais envie de rire. De rire nerveusement. C'était quoi ce foutoir!

Très vite je ne fut pas la seule à me réveiller. Les autres reprirent connaissance tour à tour. Une rousse, un brun à dreadlocks et une blonde.
Et voilà. On était là, 12 gamins plus différents les uns que les autres, à se regarder sans comprendre.
Une voix s'éleva et ce fut encore ce gamin que je trouvais insupportable.

-Bon. Bah je suppose qu'on pourrait au moins faire connaissance. Moi c'est Marcus. Et comme le signe brille au dessus de ma tête, je suis Scorpion.

Je n'avais même pas fait attention aux petits signes dans le mur au dessus de chacun, brillant doucement. J'ai levé les yeux et aperçus le mien qui était correct. Le signe du Poisson, baigné dans une lueur bleue pastel. J'ai souris bêtement avant de me reconcentrer sur ce qui se passait ici.

-Eugène. Je suis Sagittaire.

Il abordait des cheveux mi-longs et semblait sortir tout droit d'un nuage de cendres et de poussière. Il n'avait ni l'air gentil, ni l'air méchant. Lui déjà, je l'appréciais un peu plus que ce Marcus.

-Keenaï, je suis Capricorne.

-T'es de la colonie Péruvienne. ai-je lâché sans réfléchir.

Tous les regards se sont tournés vers moi comme si je venais de dire la plus grosse bêtise du monde. Pourtant il hocha la tête pour confirmer ce que je venais de dire. Ça se voyait. La couleur de sa peau, métissée, ne pouvait que venir de là-bas. Et il me ressemblait quelque peu, au détail près que j'étais totalement mat.