Chapitre 2 - Peter

49 4 0
                                    

La cloche avait retentit de justesse. Juste avant que je me lève pour leur dire de la fermer. S'il y a bien une chose qui me repousse sans cesse c'est cette bande d'imbéciles qui ne se rend pas compte de la chance de pouvoir encore travailler et étudier.
Je passe ma main dans mes cheveux, dégageant au passage plusieurs feuilles tombées du plafond. Pile au dessus de ma tête, il y a une énorme racine incrustée dans le mur même. Quelques insectes la parcourent dans la quête de trouver à manger, mais ce n'est pas dans les ruines de cette école qu'ils trouveront quelque chose.

Je ferme mon bouquin d'histoire : le même que l'on étudie pendant 5 longues années. Toujours la même histoire, les mêmes catastrophes dont nous sommes la cause. Tout a commencé il a presque mille ans, quand l'eau faisait l'objet de conflits, que le pétrole avait disparu. Le peu de ressources qu'il restait étaient au centre d'une guerre démesurée. Ça aurait pu se passer autrement. Ça aurait dû se passer autrement... mais ce qui résolu le problème ce fut quelque chose d'inattendu.
On raconte que le jour que tout le monde redoutait le plus : celui où tout allait exploser, celui où tous les peuples menaçaient de se foutre sur la gueule, la Terre a soudain prit vie. De longues racines percèrent du sol, s'élevant à une vitesse folle dans les airs, laissant des morceaux de terre tomber du ciel. On raconte que les arbres ont prit vie, que les nuages sont tombés. Plus de la moitié de la population fut expédiée directement à la case mort soudaine. Les survivants ne furent que des gens qui se préoccupaient du sort de leur foyer, de leur Terre. La Terre Mère. D'énormes vagues, hautes de centaines de mètres s'écrasèrent, avalant au passage des millions de personnes. Les montagnes dansèrent dans le but d'ensevelir les villes avoisinantes. La pluie est devenue acide, le soleil brûlant. Et parmi ce tableau totalement apocalyptique, une poignée d'environ 8 millions d'humains, immunisés de cette catastrophe; répartis aux quatre coins de la planète. Le vent arracha tout sur son passage, les tornades absorbant tous les misérables qui méprisaient la planète.
Malgré toutes les estimations scientifiques quant à la fin du monde, ce ne fut pas une météorite, le réchauffement climatique, ni même une guerre qui emporta les trois quarts du monde. Mais le monde lui même qui sembla totalement gober ses ennemis le peuplant. Un scénario improbable, incontrôlable. Un scénario réel. Un scénario connu de tous, 1000 ans après.

Maintenant on nous raconte qu'avant, il y avait des immeubles partout, des maisons éparpillées. Que la nature était tellement moins présente. Des trains, des voitures, sur terre comme dessous. Des oiseaux de ferraille dans le ciel. Un réseau commun appelé internet. On nous raconte qu'il y avait 7 milliards d'habitants et que la moitié ne faisait pas attention à leur foyer commun.
Ce n'est plus le cas.
Maintenant nous sommes environs 12 millions, séparés en zones. Les principales sont en Amérique du Nord-Est, En Amérique du Sud, en Asie, en Europe et en Afrique. En fait nous sommes sur tous les continents, mais en points fixes. Nous n'osons plus nous étendre et porter atteinte à Mère. Même si certains peuples sont repoussants, violents et irrespectueux. Comme ces imbéciles au fond de cette classe.

-À quoi tu penses ?

Cette voix familière me glace sur place. C'est Angèle. Je relève la tête.

-À rien.
-Menteur. Je te connais plus que tu ne le crois, mon petit coincé de Peter.
-Ferme-la tu veux ? ai-je répondu sèchement.
-Ça va, pas la peine de s'énerver. J'essaye de te faire vivre comme tout le monde.
-J'ai pas besoin de toi merci.

J'ai prit mon sac et je suis sortit sans un regard pour elle. Angèle c'est un peu la pétasse du bahut qui essaye de se mettre tout le monde dans la poche. Et apparemment elle adore courir après des choses ou des gens qui ne veulent pas d'elle. Comme moi. Elle me pompe l'air. Je ne peux pas m'intéresser aux gens comme elle, à ceux qui n'éprouvent rien pour la culture générale, pour l'histoire, la littérature. À ceux qui semblent ne pas réalisé qu'à peine sortit d'un cauchemars naturel, on s'apprête à se manger une nouvelle vague désastreuse. Je suis persuadé que cette nana et ses deux copines qui lui courent après comme deux caniches auraient étés noyées par un tsunami XXL. Ou alors broyées par des rochers ou encore déchiquetées dans une tornade. Ça aurait été un vrai soulagement pour moi. Mais malheureusement, leurs ancêtres devaient être des gens biens. Dommage que ça ait sauté des générations.

Le lienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant