L' Arène Maudite

La traversée autoroutée

Cette voix, Homme l'avait déjà entendue... Il cherchait dans ses souvenirs les plus profonds... Mais il ne put que se remémorer ce moment épique, où il mangeait plusieurs sandwichs en même temps, puis il eut un éclair de génie : il prit un éclair au chocolat, en avala une bouchée, puis goba le reste... Et là, ce qu'il cherchait désespérément lui apparut comme une évidence... C'était la voix de sa femme... Elle lui semblait déformée, mais il reconnaissait là son accent spécial : un mélange de breton, d'espagnol, de chinois et de congolais. Elle justifiait ce mélange par une phrase : son père était chinois, sa mère bretonne, et l'oncle de son voisin était espagnol; et quand on lui demandait d'où venait l'accent congolais, puisqu'elle l'omettait toujours, elle répondait simplement que la femme du cousin au frère du patron du Carrefour de la grande ville voisine était congolaise, et que ça avait déteint sur elle. Tout le monde trouvait ça normal, cela va de soi, mais personne ne comprenait pourquoi elle avait un grain de beauté qui la rendait moche à droite de son bras gauche : mystère et pas boule de gomme, le lama de Homme l'avait mangée.
Cette réflexion fut interrompue lorsque Jacques, ayant une seconde détourné son attention de la machine au profit d'un cornet de glace réduit en miettes : ces miettes l'assoiffèrent... Médisantes qu'elles étaient...
Ainsi, Jacques se fit attraper par un bras robotique gigantesque ( approximativement 50 centimètres 🤖 ), il le secouait en l'air tel un homme qui agiterait sa main à cause d'un écureuil qui l'aurait mordu ( ça sent le vécu ça... ); puis le fit rentrer dans la capsule, qui se referma, et vira instantanément du noir au vert, puis un écran apparut, avec la tête de la femme d'Homme dessus, qui répétait en boucle, d'une manière cruelle mais appeurée " Suivez et vous trouverez ".
Maurice, non-contre toute attente, heurta la capsule de plein fouet avec son crâne, attestant qu'il essayait de sortir Jacques de cette mouise, mais la réalité était toute autre : il jouissait chaque et unique fois qu'il heurtait de plein fouet son crâne ; il en finit bleu de sang. Pourtant, en finissant par percer la coque, il réussit à sortir Jacques de là, juste à temps... Mais il y avait oublié son sac, qui contenait tout ce dont ils avaient besoin pour continuer leur périple.

D'un coup, un bruit sourd sortit de l'arrière du véhicule, une fumée aussi noir que l'esprit vengeur d'une licorne blanche à pois blancs; le véhicule se souleva, un nuage électronique se forma à sa base, et il se transporta à une vitesse pharaonique vers un manoir, sombre noir, ténébreux et obscur, de l'autre côté de la glissière de sécurité, de l'autre côté de l'autoroute, de l'autre côté du terre-plein central, de l'autre côté de la seconde voie venant en sens inverse et parallèle à la première, de l'autre côté de la seconde glissière... Quand ils levèrent les yeux pour voir ce qui se trouvait de l'autre côté, un éclair frappa Jacques en riant machiavéliquement, à l'œil gauche, celui qui ne servait à rien parce qu'il se perdait tout le temps quand Jacques sautait le mardi entre 8h et midi. Ainsi, Jacques jura, en mettant sa main gauche sur la Bible Satanique, qu'il retrouverait l'éclair qui l'avait frappé, et qu'il le lui ferait payer en billets de 300€. Puis il voulu courir pour le rattraper, il sauta la glissière ( dans tous les sens du terme ), manqua de se faire écraser par un poids lourd arrivant par sa gauche, arriva dans la seconde voie, et fut si tétanisé à l'idée de se faire écraser par une deux chevaux qu'il ne pu plus bouger.
Il était là, il n'arrivait plus à avancer, son œil droit louchait, son œil gauche lisait le journal, Homme mangeait un sandwich, et Maurice astiquait ses oignons " au cas où quelqu'un voudrait les caresser et leur faire un bisou ".
Finalement, Jacques ne se fit pas écraser par une deux chevaux, mais par un cheval.
Qu'est-ce qu'il foutait sur l'autoroute ? me direz-vous. Detrompez-vous, il n'était pas dessus, il était tout bonnement tombé du ciel, c'était un cadeau du seigneur Jésus crie.
Le cheval, affolé par la circulation, repartit auprès du Créateur, et on pouvait maintenant apercevoir Jacques, écrasé sur la route et regardant le ciel, la figure heureuse " parce qu'il avait pu apercevoir l'anatomie rectale d'un cheval de son propre œil " ( même si franchement, son œil était toujours dégueulasse, plein de boue ).
Pour se remettre d'aplomb, il regarda son petit orteil, prit une inspiration si profonde qu'il faillit y rester, puis il mit son pouce dans sa bouche et souffla de toutes des forces.
Jacques était revenu, plus puissant et plus fort que jamais, il mit deux de ses doigts sur son front et se téléporta à l'endroit où il était deux secondes auparavant : il n'avait pas bougé.
Il avait oublié qu'il ne savait pas se téléporter, et que seul Link peut vaincre Ganon.
Mais c'était sans compter sur l'aide de Maurice qui arriva à vive allure, venant propulser Jacques pour lui porter secours, et ainsi l'aider à franchir ce chemin semé d'embuches.
Mais il n'avait pas un compas dans l'oeil et prit, sans faire exprès, une trajectoire légèrement déviée, ce qui l'amena sur le chemin d'un camion citerne de 3 millions de milliards de litres de gazoil.
L'issue en fut tragique : le camion flancha, il trébucha sur un caillou, et se vida de tout son sang; un sang noir, un sang noir de haine.
Maurice s'en sortit avec une bosse sur le genou et un mal de crâne terrible au niveau de l'épaule.
Homme, voyant tout ceci se dérouler sous ses yeux, ébahit par l'absurdité de la scène, se résolu à terminer son casse-dalle, et à aller chercher Maurice et Jacques, dans le but d'aller chercher ce foutu sac.
Ainsi il les prit fermement par le col et les traina tout du long jusqu'à l'entrée du manoir.
Jacques se plaignait de douleurs au visage à cause des frottements avec les cailloux, mais Homme n'en tenu guère compte. Maurice, lui, ayant tout son temps et une douleur à oublier, s'attelait sur le chemin à imaginer une tactique de guerre contre les fourmis qu'il pourrait croiser. Il avait retenu 3 options : les aspirer avec son nez, les manger, ou les ranger dans sa poche.
Il préféra l'option n°2, sous prétexte qu'il avait besoin de protéines pour pousser de la fonte à la salle.
Mais Homme s'en battait éperdument les couilles, et les traînait jusqu'à la porte, en passant par les 1000 marches qui permettait d'y accéder, comme c'était écrit à l'entrée de cet escalier de pierre.
Une fois arrivés au haut, Homme poussa un cri jouissif de victoire : il n'y avait pas 1000 marches, mais seulement 997 !
- HAHA ! hurla-t-il, ce sont les illuminatis... C'est toujours de leur faute... Comme par hasard, il manque 3 marches, et un triangle ( qu'il soit isocècle, équilatéral, rectangle ou scalène ) à toujours 3 côtés... Coïncidence ? Je pense donc je suis.
- Hein ? Rétorqua un humain qui se baladait à poil dans la forêt d'à côté
Avant de se faire couper par Maurice :
- TA GUEULE ! ON CONTREDIT PAS PAPA !

Jacques se releva, les dents éparpillées par centaines dans sa bouche... Ah non, autant pour moi : ce sont des cailloux coincés dans sa gencive.
Mais ses dents sont quand même éparpillées putain.

Ils étaient maintenant tous trois devant la porte, Homme se mouchait, Jacques cherchait son œil et Maurice mangeait les fourmis qu'il avait ramassé sur le chemin.

Soudainement, une roche tomba du haut de la porte : un morceau s'était détaché de son cadre, et manqua d'écraser une des fourmis de Maurice, qui s'énerva, et allait frapper la porte; quand un bruit sourd se mit à raisonner. Il sortait des gonds, un bruit de métal rouillé... Strident, il leur donnait des frissons dans le dos, et leur faisait hérisser le poil.

Le bruit s'arrêta... Un silence profond de plusieurs minutes s'installa...
Il durait.. Il durait... Seul le bruit du vent venait de temps à autre, briser ce silence ténébreux, et chatouiller les narines de Jacques.
Prit d'un fou rire extrême, Maurice finit par lui frapper le crâne pour qu'il s'arrête enfin.

Un écran s'exclava de la porte.. Sensiblement le même que celui de la capsule, mais cette fois, le message y était inscrit directement.
Clair et concis, toutes les instructions y étaient référées pour retrouver le sac... Et sauver la femme d'Homme.