Chapitre 50

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" Dans les films tout parait si simple. "

Je fus conduite de force à l'extérieur en laissant la vie de Justin entre les mains des pompiers. Une ambulance était présente et on prenait soin de moi et les médecins soignaient mes plaies. Ça pique beaucoup mais je me fiche de la douleur. Un policier m'apporte une couverture ainsi qu'un chocolat chaud. Ce n'est pas ça qui va me remonter le moral.

Je pensais à Justin. Je suis tranquillement assise dans une ambulance, soignée et réchauffée, pendant que Justin gisait dans ce bâtiment entre la vie et la mort. Je m'en voulait tellement. Il a toujours été là pour me faire sourire, me réconforter, me protéger, et je n'avais pas réussi à lui rendre la pareille. Je me détestais.

J'attends assise au bord de l'ambulance une dizaine de minutes jusqu'à ce que je vois une voiture familière arriver. C'était mon père. Il se gare et sort précipitamment pour me rejoindre. Dès qu'il fut à ma hauteur, il me prit dans ses bras en faisant attention à ne pas toucher mes bandages. Je ressers l'étreinte entre nous, contente que tout ça soit terminé.

- Tu vas bien ? Demande-t-il paniqué.
- Oui, ça va ! Justin il est...

Je n'arrive même pas à finir ma phrase. Je suis prise de violents sanglots et je ne sais toujours pas ce qui se passe à l'intérieur avec lui. L'attente semble interminable.

- Je suis content de t'avoir retrouvé, dit-il émotionnel.

Mon père passe une main rassurante dans mon dos.

- Comment la police a su que nous étions là ? Et que nous avons été enlevés ?

Je savais que ce n'était pas trop le moment pour le demander, mais j'avais besoin de réponses.

- Le lycée m'a appelé, tu n'étais pas en cours alors je t'ai appelé, pas de réponse et Emma ne t'as pas vu non plus. Je suis donc allé chez Justin et j'ai trouvé la porte ouverte et personne dans la maison. J'ai compris que quelque chose clochait. J'ai appelé mes collègues et nous avons fait tracer ton téléphone.

Mon dieu merci. J'ai eu tort de dire que mon père était trop protecteur, il ne veut que mon bien. Et grâce à ça, il a réussi à nous retrouver et stopper ce carnage.

Quelques minutes après, une civière traverse les voitures de polices pour rejoindre le camion de pompier. Je vois à peine le corps de Justin qui est couvert, mais sa tête est à la vue de tout le monde. Ses yeux sont toujours fermés et son visage est plus blanc qu'avant. Je crains le pire. Et s'ils ne le sauvaient pas à temps ? Rien que de penser à la perte de Justin me refaisait pleurer. J'ai l'impression que je n'ai fais que ça aujourd'hui. Mon père me prend dans ses bras pour la énième fois. J'avais besoin d'une épaule sur qui compter et je suis contente qu'il soit là pour m'aider.

- On peut l'accompagner ? Pleurais-je en désignant Justin.
- Bien sur.

Mon père demande l'autorisation des médecins pour que je m'en aille. Je monte dans la voiture avec lui et nous suivons le camion de pompiers juste après son départ. Je lance un dernier regard au lieu tragique. J'ai bien cru qu'on allait y rester. Mais rien n'est fini tant que Justin n'ouvre pas les yeux. Un fourgon est là et je suppose que Zack et le gang sont dedans. Je n'arrive toujours pas à croire tout ce qu'il vient de se passer. Je ne pensais jamais vivre ça un jour, ou bien que cette histoire irait aussi loin. J'ai sous estimé la gravité de la situation, et cela va peut-être coûter la vie de celui que j'aime.

...

Lorsque nous arrivons à l'hôpital, nous demandons précipitamment où il faut se rendre. Nous allons finalement attendre dans une salle d'attente et un médecin viendra nous voir quand l'opération sera terminée. Je pose ma tête dans mes mains. J'ai du mal à croire que nous en sommes arrivés là. Que Zack irait jusqu'à tirer sur Justin pour une vengeance. Justin l'a fais aussi. Ils auraient tous les deux pu régler les choses autrement. Je ne veux pas avoir comme dernière image, Justin baignant dans son propre sang. Il survivra, j'en suis sûre. Il est fort, il saura se battre. Je dois l'avouer que j'ai du mal à y croire moi-même. Dans les films tout parait si simple. Le blessé se fait retirer sa balle, il vit comme s'il n'avait jamais rien eut. Mais nous sommes dans la réalité. Des gens meurent à cause de blessure par balle. Et j'espère de tout coeur que mon copain ne sera pas sur cette liste. Il ne le mérite pas, même après ce qu'il a fais.

...

Deux heures après, un médecin marche en notre direction. Instinctivement je me lève et le regarde les yeux pleins d'espoir. Son crâne est dégarni, ce qui fait ressortir d'avantage ses yeux bruns.

- Vous êtes de la famille Bieber ?
- Non, je suis sa petite-amie.
- Dans ce cas, je ne peux rien vous dire. J'ai le droit de dire les résultats de l'opération qu'aux membres de sa famille uniquement.

Je lève les sourcils et les larmes recommencent une nouvelle fois à faire surface mais je me retiens de pleurer.

- S'il vous plait docteur ! Sa famille n'est pas ici et il n'a plus contact avec eux depuis longtemps. Je vous en prie, je suis tout ce qu'il a. J'ai besoin de savoir, le suppliais-je.

Celui-ci semblait hésiter. Mais au bout de quelques secondes de réflexion, il ouvre le dossier qu'il tient dans les mains puis nous raconte les résultats.

- L'opération fut compliquée.

Mon coeur manqua un battement. Il n'avait encore rien dit que je commençais déjà à perdre mon côté positif.

- À cause de la distance très courte entre le tireur et le patient, la balle a explosé dans la chair et a brisé une côte, celle juste au dessus du coeur. La côte est divisée en deux et la partie séparée est donc en train de compresser le poumon et le coeur en même temps. Lorsqu'une côte est cassée, il n'y a rien que nous pouvons faire pour la réparer sinon nous risquerions que Mr.Bieber attrape une pneumonie. Elle se remettra en place toute seule mais la douleur sera encore la pendant plusieurs semaines. Le patient est donc sous sédatif et morphine pour le moment.

Je portais ma main à mon coeur, comme si j'essayais de ralentir les battements qui s'emballent de plus en plus.

- Mais je dois vous prévenir. Nous ne savons pas encore la gravité de son état. Nous le saurons que lorsqu'il sera réveillé. Il est placé dans un coma artificiel pour éviter la douleur. Il aura surement des difficultés plus ou moins grave à respirer à son réveil, et lorsque nous verrons ces symptômes, nous déciderons de la suite. La côte cassée se déplace et se dirige vers le coeur. Il faut donc faire attention et le surveiller de très près. La violence de la balle n'a pas facilité les choses pour votre copain de plus qu'il avait déjà les côtes assez abimées.

Je repense à la fois où Justin est arrivé en sang chez moi. Il m'a dit qu'il n'avait rien. Putain Justin. S'il s'était soigné, on en serait peut-être pas la aujourd'hui. Le médecin nous regarde une dernière fois, comme pour nous demander si nous voulons savoir la suite. J'hoche la tête. Je suis prête à encaisser le coup.

- Mais s'il n'arrive pas à respirer correctement et que l'oxygène ne circule plus, cela pourrait lui être fatal.

ACCIDENT (w/ Justin Bieber) EN CORRECTIONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant