Life In Head (En Pause)

× Préface ×

-Maman ?

-...

-Maman où es-tu ?

-...

-MAMAN!

***

5h30

Bip.

Bip...

Bip...

Clic!

Une silhouette se dessine dans l'obscurité de la chambre. Seul un faisceau de lumière, parvient à traverser les volets, jusqu'à atterrir sur le visage d'un adolescent. Il s'agissait d'Oswald, un jeune garçon âgé d'à peine 17 ans. Celui-ci, finit par se lever, sans difficulté. Une fois debout, on pouvait voir les détails de sa musculature, dessinés par la lueur du jour. Ne supportant pas ne serait-ce qu'une étincelle, Oswald tira le long rideau d'une couleur sombre, avoisinant le noir. Chaque fenêtre était ainsi recouverte de tissu, l'appartement était comparable à une grotte. Des fragments de coupures de journaux étaient accrochés ça et là sur les murs. Nul ne savait ce qui y était inscrit hormis son acheteur puisque la moisissure avait eu raison du papier.

L'adolescent était réglé comme une horloge. À 5h35, il se débarbouillait le visage, plein de rougeurs, et plongeait ses bras dans l'eau bouillante pour ensuite effectuer la même action avec de l'eau glaciale. On pouvait voir des glaçons, tout juste sorti du congélateur, flotter à la surface. Sa préparation en était presque un rituel. Puis, à 5h45, il s'habillait. Toujours du même type de vêtement, un jogging et un simple t-shirt noir, accompagné d'une veste à capuche grise suffisait.
Il finit par ce qui était le plus important à ses yeux, ses lunettes de soleil. Elles étaient larges et cachaient son regard vide, le but étant sûrement de protéger ses globes oculaires de la lumière du jour, ainsi que de dissimuler sa cicatrice à la tempe gauche. Il n'aimait pas parler de l'auteur de celle-ci. Il était loin désormais, c'est tout ce qui comptait aujourd'hui.

Oswald, prêt à partir, enfila son blouson aux motifs camouflage et mit sa capuche sur la tête. Comme chaque jour depuis qu'il est seul, il ne prit même pas le temps de manger quelque chose. Malgré cela, il ne perd pas un gramme.

Il traversa le seuil de la porte, un sac presque vide sur le dos, et lança un " À ce soir" avant de s'engouffrer dans le froid de l'hiver. À qui il s'adressait ? Personne ne le sait vraiment.