VII : Procédure d'urgence

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— Repli, cria Harry tout en se concentrant sur le hall de l'hôpital et arrimant sa prise sur Belby.

Il voulait que Muldoon rapatrie Kevin qui n'était pas en état de se battre, et se mette aux ordres de la brigade que Pritchard devait être en train d'envoyer. Mais, juste avant de disparaître, il vit Muldoon se redresser et, loin de s'éloigner comme l'avait ordonné Harry, hurler un sortilège. Une langue de feu sortit de sa baguette en direction de l'endroit où se tenaient leurs ennemis.

Il était trop tard pour annuler le transplanage sans risquer de se désartibuler, d'autant que c'était un transplanage d'escorte. Harry dut se résoudre à laisser son subordonné n'en faire qu'à sa tête. Un instant plus tard, il se trouvait à l'hôpital.

— À l'aide, hurla-t-il. J'ai un blessé urgent !

Assez vite, des robes vertes accoururent vers lui. Belby fut magiquement soulevé sur un brancard flottant et des sortilèges de guérison furent appliqués sur place. Harry reprit son souffle tout en observant la scène. Il n'aimait pas la pâleur livide de Belby, pas plus que le visage crispé des guérisseurs. Enfin, il réalisa qu'il ne servait à rien et qu'il ferait mieux de reprendre le commandement de son opération.

Il sortit son miroir et appela son adjoint.

— Toute une brigade est sur place, indiqua Pritchard avant que Harry n'ait posé la moindre question. Où es-tu ?

— Ste-Mangouste. J'y retourne.

Il ferma le miroir et se concentra. Il était conscient que transplaner là où l'on se battait, sans personne dans son dos pour veiller sur ses arrières, était risqué, mais il ne supportait pas l'idée que Muldoon mène un assaut, en contradiction totale avec un ordre qu'il avait donné.

Il se retrouva vite près de l'amas de roches qu'il avait mémorisé. Il s'aplatit dans l'herbe et observa la situation. La maison qui servait de camp retranché à ceux qui avaient blessé Belby était en flammes, et les Aurors terminaient une opération d'encerclement. Un sorcier sortit de la bâtisse en jetant des sortilèges à tire-larigot. Il fut rapidement cueilli par un Stupéfix et attiré magiquement à l'écart. Harry entendait la voix sèche de Muldoon donner des ordres. La maison était maintenant complètement cernée, et leurs adversaires sortaient les uns après les autres, chassés par les flammes et immédiatement capturés par les Aurors.

Harry aurait voulu reprendre la direction des opérations mais il était conscient que cela risquait de mettre les Aurors en danger. C'est donc en spectateur qu'il les regarda éteindre enfin le feu. Il vit Muldoon s'élancer dans la maison avec Summers, son partenaire habituel, et en ressortir avec un nouveau prisonnier.

Quand Harry put s'avancer sans risquer de prendre un sort perdu, il ne lui restait plus qu'à faire le bilan : trois des attaquants avaient reçu un sortilège, mais leurs camarades leur avaient appliqué les soins de base, et ils n'auraient même pas à aller à l'hôpital. Le dernier prisonnier présentait des brûlures légères, et deux Aurors s'apprêtaient à l'évacuer. Les autres étaient sous bonne garde et la maison commençait à être fouillée méthodiquement.

Harry rencontra le regard de Muldoon. Son subordonnée le toisa, attendant sans doute la sentence. Harry avait bien envie de lui hurler sa désapprobation : les Aurors n'étaient pas supposés carboniser les criminels et le feu avait sans doute détruit toutes les preuves de leurs activités illicites. Sans compter la prise d'un commandement que Harry ne lui avait pas confié. Mais ce n'était pas possible, pas devant tout le monde, pas sous le coup de la colère. Harry n'avait jamais pris un de ses subordonnés à parti devant tous les autres et il n'allait pas commencer maintenant. Il se contenta donc de lui lancer un regard furibond, promettant silencieusement de régler la situation plus tard, et dit entre ses dents :

Les Sorciers (HP 7, trois-quart - Partie 4)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant