De retour dans le domaine

Depuis le début
                                    

Je tourne autour de lui tel un félin tout en faisant glisser mon doigt sur ses épaules. Une fois derrière lui, je le retourne et le pousse sur le lit. A mon tour d'avoir le dessus. Je monte à califourchon sur lui et je sors le couteau de l'élastique et je le lui colle sous la gorge.

Je vois son regard terrifié. Je sens sa respiration être plus sèche et plus rapide. Je sens son pouls accélérer sous la main que j'ai posé sur sa poitrine pour le garder allongé sur le lit. 

C'est le moment que je préfère lorsque je commets un meurtre. La personne panique et ne sait pas ce qu'il se passe. Elle pensait passer un bon moment mais elle n'avait à aucun moment pensé que ce serait les dernières minutes de sa vie. Je suis la dernière chose qu'elle voit. Je m'amuse.

- Qui êtes vous ? Et que me voulez vous ? s'exclame-t-il horrifié.

- Je suis ici pour te tuer.

- Non s'il vous plaît ! J'ai de l'argent !

Mon visage se crispe et s'assombrit. Il pense que l'argent est la solution à tous les problèmes ? Qu'on peut être pardonné de tous nos actes avec de l'argent ? Saleté de riches. Il m'énerve. Je l'entends continuer à me supplier pour que je lui laisse la vie sauve. Je plante alors mon couteau dans sa gorge pour le faire taire.

M. Thompson respire deux-trois fois avec difficulté avant de mourir. Ses yeux sont révulsés. Le sang s'écoule sur le lit telle un ruisseau. Le rouge de son sang s'accordant à la perfection aux teintes rouges de la chambre. 

Je lui aurais bien couper les couilles mais si je le faisais, je ne serai pas passer pour une débutante. Je me dépêche de me lever de son corps pour ne pas être tâchée.

Est-ce comme ça qu'il a réussi à acheter le silence des femmes qu'il a violé ? En leur donnant un somme conséquente d'argent ? Comme si son argent résolvait tous les problèmes et lui pardonnait tous ses actes. Il me dégoûte. Il méritait de mourir. Acheter le silence des gens après leur avoir fait du mal est quelque chose qui me révolte.

Je me rhabille et je sors de la chambre. Maintenant il faut que je joue la carte de la fille traumatisée pour que Monsieur voit que c'est la première fois que je tue. Il faut que je chasse toute trace de colère de mon esprit. Je me rappelle la première fois que j'ai du tuer quelqu'un. C'était il y a cinq ans de cela, j'avais 14 ans.

*****

Je suis chez un homme. Je lui ai planté un couteau dans le cœur. C'était un pédophile. Il est allongé au sol, les yeux encore ouverts. Je tremble de partout. J'ai été formée pour que ce jour arrive mais je ne suis pas prête. J'ai tué un homme, un être vivant. J'ai ôté la vie à un homme. Il est mort à cause de moi.

Je reste pétrifiée sur place devant le cadavre de ma cible. J'ai tué quelqu'un. J'ai les mains souillés. J'ai du sang sur les mains. J'ai un mort sur la conscience. Comment ai-je pu faire ça ? Qui suis-je pour avoir tué quelqu'un ? Suis-je un monstre à présent ?

Ses supplications avant que je le tue tournent en boucle dans ma tête. "Je t'en prie, ne fais rien d'idiot. Je te laisse partir et je ne dirais rien à la police. Je ne te ferai rien si tu ne me fais rien." 

L'homme me prenait pour une petite fille ordinaire qui a tenté de se révolter. Il n'aurait jamais pensé que j'aurai pu le tuer. Il pensait simplement que je menaçais. Mais je ne pouvais pas le laisser en vie sinon Dieu sait ce que mon école m'aurait fait.

Toutes ses supplications résonnent dans ma tête, je n'entends que ça. La scène de sa mort, lorsque j'ai enfoncé le couteau dans son cœur, tourne sans cesse dans mon esprit. J'ai tué quelqu'un ! Je suis un monstre ! J'ai ôté la vie à quelqu'un de vivant ! Qui suis-je pour avoir fait ça ?

Agent Secret [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant