Sa sauveuse

L'infirme et l'infirmière

Il avait beau marcher fièrement, le visage neutre, sa démarche boitante et fébrile n'échappa pas à la jeune femme. Elle remarquait que, malgré le fait qu'elle l'ai soigné il y avait maintenant deux bonnes heures, il n'était pas encore remis. En tout cas, pas pour elle.

«-Severus, par Merlin! Où étiez vous passé ?! Vous vous êtes passé le mot pour disparaître ou quoi?!»

Minerva, qui apparemment parlait avec Potter et Weasley, contourna ses derniers et vint à la rencontre de son collègue. Il put voir la surprise sur les visages de ses deux élèves.

«-Professeur... » commença l'un.
«-...Rogue?» termina l'autre.

Voir Harry Potter et Ronald Weasley aussi abasourdis le satisfaisait.Il les ignora donc, préférant répondre à la question de la vieille femme se tenant devant lui.

«-J'étais avec Miss Granger. Nous regardions l'étendue des dégâts vers les cachots »

La concernée resta silencieuse alors que ses deux amis la regardaient, toujours sous le choc du retour de l'agent-double.

«-Un conseil, Minerva, vérifiez que vos maccabés sont hors d'etat de nuire. Miss Granger pourra temoigner de la vivacité de l'un d'entre eux, n'est-ce pas?»

Elle sursauta quand il lui adressa la parole et rosit légèrement quand son regard croisa le sien. Elle passa de ce regard à celui du professeur McGonagall qui semblait inquiète.

«-Effectivement. Il...il y en avait un qui, malgré son état, était encore vivant. Il nous l'a prouvé en m'attrapant la cheville.»

La directrice des Gryffondors écarquilla les yeux. Devant l'air concerné de son institutrice et des ses deux compagnons elle se dépêcha de continuer.

«-C'était l'un des hommes de Voldemort, mais nous n'avons plus rien à craindre de lui. Le professeur Rogue s'en est chargé, me délivrant au passage de sa prise.»

Le professeur la rectifia rapidement, ne se souciant plus des trois autres Gryffondors présents.

«-Je ne l'ai pas fait "en passant", Miss, c'était mon intention première. J'aurais pus éviter de le tuer, il est vrai, mais pourquoi le faire quand on peut lier l'utile à l'agréable ? »

Elle se surprit, tout en surprenant les autres, à lâcher un léger rire nerveux à sa remarque. McGonagall frappa dans ses mains.

«-Puisque, apparemment; vos relations se sont nettement améliorées pourquoi ne pas... Hmpf...»

Elle s'arrêta au milieu de sa phrase, réfléchissant à la tournure qu'elle devrait utiliser pour les convaincre.Sous les regards insistant des membres du groupes, elle se decida enfin à reprendre.

«-Je me disais que, puisque votre relation semble moins hostile, Miss Granger ici présente pourrait s'occuper de vous le temps de votre rétablissement, Severus.

-Minerva, est-ce un reste de venin qui me fait délirer ou vous venez de me proposer de ramener Miss Granger chez moi? Je suis assez grand pour m'occuper de moi-même et, même si je ne vais pas aussi bien que je le prétend, je ne suis pas un légume. Je peux très bien aller à Sainte-Mangouste.

- Miss Granger est aussi qualifiée que les autres medicomages, et le fait qu'elle ne soit pas encore rentrée dans le monde du travail simplifie la tâche ! Vous serez sa seule occupation professionnelle, et ça lui fera gagner de l'experience ! De plus, avec les ravages de la guerre, ils sont tous débordés.»

Severus lâcha l'affaire et s'avoua vaincu tandis que Harry et Ronald fixait leur professeur de métamorphoses d'un air abasourdi.N'était-elle pas censée apprécier Hermione ? Pourquoi l'envoyer dans la gueule du loup? Du serpent en l'occurrence.

La jeune femme en question préféra écouter plutôt que de prendre parti. Merlin, à quoi pensait sa directrice de maison? Pas à quelque chose qui pourrait lui nuire, ça c'était certain. Elle avait totalement confiance en lui... En elle! Ses pensées divaguaient à présent...
Elle fut sortie de ces dernières par les regards des ses professeurs et de ses amis.

«-Alors, Miss, vous acceptez?»

Hein ? De quoi?

«-Excusez moi, je n'étais pas concentrée...

-Voilà qui est bien inhabituel de votre part. Minerva, comment voulez vous qu'elle s'occupe correctement de moi?Elle me laisserai mourrir dans mon canapé!»

Le rescapé cherchait vraiment à se débarrasser d'elle. Bonjour la reconnaissance.
La mauvaise foi de son professeur l'exaspera à tel point qu'elle ne releva même pas sa raillerie et s'appliqua à rattraper ce qu'elle avait rater.

Apparemment le professeur McGonagall voulait qu'elle s'occupe du professeur Rogue le temps de son rétablissement, ce qui impliquait de vivre avec lui un certain temps. Sa curiosité prenant le dessus, elle accepta sans problèmes.

Et c'est au plus grand désespoir des trois hommes qu'elle transplana avec le plus âgé jusqu'à ce qui serait, temporairement, son nouveau chez elle.

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