Chapitre 2

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  Soudain, une flèche siffla a quelques centimètres des oreilles de Jahrnalac et lui fit comprendre la gravité de la situation : ils étaient attaqués !
Il entreprit de faire volte-face mais il ne savait pas encore bien voler et il eut pour résultat une vrille suivi d'un looping et pour finir un piquet droit vers le sol. Cette enchainement parfaitement exécuté aurait été digne d'éloges s'il avait été fait exprès ... Ce qui n'etait pas le cas

Malgré le caractère involontaire de cette acrobatie, elle lui permit néanmoins de voir la scène suivante :
Pamilya, ayant quant à elle parfaitement exécuté son demi tour, se retrouva face à face avec cinq harpies. Jahrnalac était trop loin pour discerner les harpies avec précision mais il lui semblait que quatre d'entre elles étaient armées d'une lance ou de quelque chose dans le genre. Il vit la silhouette de Pamilya esquiver tant bien que mal les coups de lances quand soudain son aile fut touchée par l'une d'entre elle, puis par une seconde, une troisième et une quatrième. Elle n'etait pas encore morte, mais Pamilya était transpercée de toute part. Face à elle, la harpie qui n'avait pas de lance semblait la regarder en ricanant, et à ce moment là Jahrnalac entendit les dernières paroles, ou plutôt le dernier cri de rage de Pamilya : Tu me le paieras ! Oui je me vengerai ...



... STRIDIAAAAAAA !!!!!


Jahrnalac aurait très bien pu se redresser pour ne pas s'écraser lamentablement par terre mais il avait l'esprit ailleurs. Cette ordure de Stridia avait tué Pamilya sans aucune hésitation et elle ...
Sa pensée s'arrêta à ce moment-là
Sa chute aussi

Les habitants de bourg-la-vilette qui étaient sur la grand place à ce moment là virent quelque chose chuter drastiquement et atterir en plein dans les fleurs qui entouraient la statue d'un homme qui avait l'air relativement agé et que Jahrnalac ne connaissait évidemment pas. Il se releva difficilement et remercia intérieurement son infâme mère de lui avoir fait une tête aussi dure tout en tournant sur lui même pour savoir où il se trouvait. Il se souvint des histoires que ses soeurs racontaient sur les villages humain et Jahrnalac compris que s'en était un. Il remarqua également que beaucoup de monde était amassé autour de lui et il effectua une légère courbette en déclarant "Je me nomme Jahrnalac, enchanté" mais les réactions furent differentes de ce à quoi il s'attendait. Il entendit des "Jahrnaquoi ? Ça vient d'où ce nom ?", "c'est bizarre qu'il soit tombé du ciel quand même" et tout ce brouhaha continua jusqu'à ce que quelqu'un s'écrit : "R-R-REGARDEZ !!! I-I-IL A DES AILES !!!"  Après un instant de silence qui parut une éternité à Jahrnalac, tous s'enfuirent en criant "UN MONSTRE !" "À L'AIDE" ou encore "GARDE GARDE !!!". Bien que Jahrnalac ne comprit pas la dernière interpellation, les deux premières lui firent comprendre une chose : ici aussi il était considéré comme un monstre.

Le bon sens aurait voulu qu'il parte de ce village mais Jahrnalac avait plus de curiosité que de bon sens

Jahrnalac se mit à traverser tranquillement le petit village, impressionné par cette architecture complexe (n'oublions pas qu'il avait toujours vécu dans un arbre géant). De temps à autre il rentrait dans les bâtiments qui avaient été laissé ouvert par leurs occupants qui s'étaient maintenant tous enfuis. Jahrnalac entra dans un batiment grand ouvert qu'il ne savait pas être une boutique. Il regarda attentivement autour de lui. Il scrutai minutieusement tout les objets quand soudain, il vit un homme qui l'observait à travers une fenêtre, un homme qui le fixait.

Jahrnalac s'approcha et l'homme en fit de même. Il avait des cheveux noirs en bataille et malgré le fait qu'il avait l'air maigre et fragile à première vue, un observateur averti verrait qu'il était plus fort et plus résistant qu'il n'en avait l'air. Jahrnalac replongea son regard dans les yeux de l'homme, des yeux d'une couleur jaune-verte. Les yeux de l'homme fascinait Jahrnalac mais soudain un détail attira son attention : il n'y avait pas vraiment fait attention mais l'homme avait ... De grandes ailes noires !
"Une Harpie" se dit John avec colère "il est sûrement venu pour me tuer ... Eh bien je ne me laisserai pas faire !" John s'élança et donna un violent coup dans la vitre qui se brisa ... Et son point frappa le mur.
Jahrnalac ne comprenait pas et quand il regarda par terre, son sang se glaça :
L'homme était toujours là, derrière les éclats de vitre qui étaient tombés au sol !
Jahrnalac eut si peur qu'il s'enfuit de la boutique car même s'il connaissait les vitres, c'était la première fois qu'il voyait un miroir.


Il sortit en courant pour fuir l'homme ailé qu'il avait vu dans la boutique (qui n'était en fait que son reflet) mais dû s'arrêter au bout d'un certain temps à cause de l'essoufflement . Il sentit comme un picotement dans sa main et se rendit compte qu'il saignait, il entreprit donc de prendre un chiffon dans sa poche pour essuyer le sang mais ce qu'il sentit à l'intérieur était quelque chose de froid et dur. Se demandant de quoi il s'agissait, il le sortit de sa poche et à la vue de l'objet il ne put s'empêcher d'éclater en sanglots. C'était la statue de Pamilya. Il prit la statuette et la serra contre son coeur sans pour autant cesser de pleurer. Il tomba a genoux, en pleurs. Il cria sa tristesse, toujours en pleurs. Il remis la statuette dans sa poche, encore et toujours en pleurs.
Après quelques heures, Jahrnalac ne possédait plus une seule goutte d'eau dans son corps, ce qui le força à arrêter de pleurer. Il se releva et entendit un brouhaha métallique arriver vers lui. Il se retourna dans la direction du vacarme et vit une vingtaine d'hommes en carapace grise s'avancer vers lui. Il se demanda alors pourquoi ils ne s'enfuyaient pas.
"Peut-être ont-ils compris que je ne leur voulais pas de mal" pensa Jahrnalac en reprenant espoir, malheureusement pour lui, les gardes n'étaient pas là pour discuter. Ils chargèrent vers Jahrnalac qui comprit très vite ce qu'il se passait, Jahrnalac décida de s'enfuir par les airs mais à peine eut-il décollé qu'il entendit "Arbalétriers, FEU !" et vit des flèches s'élancer vers lui.  

Le monstre aux ailes noiresWhere stories live. Discover now