I.

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<< Marche et crève. >>
À peu de mots près ce qu'on vit
Quand on s'avance à l'aveuglette
Sur la corde qui s'amincit
Destins jetés aux oubliettes
Illusion du mouvement
Staticité d'enclavement
"On arrête pas le progrès."
Reculer est le seul effet.

<< Marche et crève. >>
On profite plus du chemin
Car obnubilé.e.s par la fin.
Paysages fades ? Rien.
Faces floues, lointaines ? Rien.
Rien. Rien nous retient.
Ils nous tracent une autre voie,
Mènent en haut de la falaise
Devant le vide, le malaise.
Éloigné.e.s du sentier sans foi
Ni loi. Pour eux nous sommes fou.olle.s
Et notre propagande floue.trolle
Nous fait diables tentateurs.
Pourtant, anges informateurs
Mêlés aux ombres diaphanes
Nous les menaçons, selon eux.
Les rayons sur les malheureux
Passent, les pétales fanent.

<< Marche et crève. >>
Des modes sont nos paroles,
Révélatrices des rôles
Qu'iels veulent jouer.
La grande crainte des bergers
Que les moutons prêtent l'oreille
Aux vilains boucs qui conseillent.
Cessons. Les moutons clairvoyants
Ont sauté car ils le devaient.
Devant l'évidence, la paix.

<< Marche et crève. >>
Choix en grève.
<< Marcher ou crever. >>
Pour enfin demander :
<< Marche, souris et vis ! >>


Mauvaises LanguesWhere stories live. Discover now