Le réveil du vampire : Tome 1 ( The Cyan brothers )

Chapitre 6

Zyra lâcha la grille et se recula, elle ignorait totalement à qui appartenait cette silhouette et ne désirait pas le découvrir, elle se recula en lâchant son livre et se mit à courir, mais un peine ses jambes en début d'action la silhouette sauta pour se retrouver devant elle.

Ses genoux s'entrechoquèrent par la force de ses tremblements, alors que dans la pénombre la silhouette fit un pas en avant, une stature géante brisant la profondeur de la nuit s'avança en l'obligeant à se reculer. Un homme se dévoila enfin, Zyra retint de nombreux cris qui voulaient sortir et regarda l'inconnu la bouche fermée. La lune l'aida à découvrir son visage, un visage aussi effrayant que ténébreux. Des contours précis, un nez droit, un menton volontaire, une mâchoire carrée, Zyra réprima un hoquet, quand davantage elle constata des sillons sur son visage barré d'une cicatrice allant de son œil droit à la commissure de sa bouche. Au lieu d'être effrayée par le tracé, elle constata contre se gré que celui-ci donnait à l'inconnu un charme dévastateur. L'épaisse masse de muscle envahissait maintenant le seul espace qu'il lui restait pour respirer.

Kendrik s'empêcha de pousser un bruit indécent devant la jeune humaine magnifique, presque trop belle pour être vraie. L'odeur qu'il avait en vain refoulé en se disant fou était bien réelle, il dut combattre son intérieur qui se tordait d'une infinie douleur à la fois douloureuse et délicieuse. Jamais il n'avait ressentit à ce jour une telle sensation, il huma sans s'approcher et ses muscles s'immobilisèrent. La silhouette de la jeune femme était d'une intense finesse avec des courbes splendides, son visage était lisse, blanchâtre, avec de légère couleurs sur les pommettes. La couleur de ses yeux était d'un bleu presque transparent comme la mer en été... avec des cils recourbés. Les battements précipités du cœur de l'inconnue le rappelèrent à l'ordre. Elle frissonnait de peur, sa bouche charnue tremblait, son visage doux devenait presque émouvant. Ses longs cheveux aussi noir que le pelage d'un corbeau descendaient en cascade le long de sa poitrine et de ses hanches.

Plus il respirait son odeur plus ses veines prirent l'allure d'une course folle le long de ses bras. Forte heureusement le curieux costume qu'il portait ne laissait rien entre voir mais il dût quand même desserrer l'accessoire qu'Sven appelait une cravate qui entourait son cou.

Pour ne pas effrayer la jeune créature, il se recula d'un pas et elle en fit de même.

- Bonsoir...

Zyra ramena ses mains contre son ventre en peinant à rester debout devant cette voix incroyablement sensuel, profonde et d'une raucité effrayante. Que dire ? Que faire ? Qui était-il ? Les questions fusèrent dans sa tête sans y trouver de réponse. Zyra opta pour le silence devant le vampire gigantesque qui de son regard, l'immobilisa en la privant sans le savoir de ses capacités.

Zyra inclina sa tête faiblement et directement il s'avança pensant sûrement avoir une ouverture de sa part.

Jouait-il avec elle avant de la tuer ? Zyra l'ignorait...

- Quel prénom portez-vous ? Demanda-t-il d'une voix si profonde qu'elle inspirait à un ordre tout droit sortit des tréfonds de son corps athlétique.

Zyra tenta la seule ruse qui pourrait la garder en vie ou au contraire faire d'elle un être inutile sur terre.

Elle toucha sa gorge en mimant d'une main tremblante.

Les épais sourcils noirs du vampire prit un pli et il leva la main pour tenter de lui toucher la sienne qu'elle avait posé sur sa gorge.

Zyra sur recula voyant sa dernière heure arrivée.

- Vous êtes muette ?

Elle hocha de la tête.

Il fronça des sourcils davantage et semblait en être mécontent.

- Depuis longtemps ?

Zyra acquiesça une nouvelle fois espérant qu'il l'épargne.

Kendrik observa la jeune femme muette et se disait que la nature l'avait gâté pour mieux lui arracher le son de sa voix. La déception disparue rapidement remplacé par l'envie irrésistible de toucher sa peau.

Elle se glissa sur le côté pour partir, les bras pressés contre son ventre, Kendrik en profita pour la retenir par le bras.

Zyra dût s'armer de force pour ne pas cri tant sa peau contre la sienne l'avait fait trembler. Sa main était ferme, froide, ses doigts se resserrèrent et elle crut sa dernière heure arrivée.

- Je pourrais vous raccompagnez à votre maison ?

Kendrik était à deux doigts de l'empoigner délicatement par les cheveux pour la ramener à lui et savourer l'exquis parfum qu'elle dégageait.

Elle secoua négativement de la tête, elle était si terrifiée qu'il épargna son cœur en perdition et s'en alla dans la nuit sombre pour se cacher derrière les hauts arbres alors que ses canines démesurées venaient d'apparaître. Il écouta ses pas partir en courant, Kendrik resta en retrait quelques secondes avant de revenir sur ses pas et la vit s'éloigner dans la nuit à tout allure alors qu'il pouvait entendre son cœur manquait de s'arrêter.

Il remarqua qu'elle avait abandonné son livre et il le ramassa tout en observant la jeune femme au teint soyeux disparaître dans le brouillard.

Kendrik décida de lui donner quelques minutes d'avance avant de répartir à sa poursuite loin d'en avoir terminé...

Il suivit l'odeur qui s'aventurait vers le nord tout en marchant comme un humain. En plus de deux milles ans d'existence, Kendrik n'avait jamais ressentis un tel sentiment qui se manifestait en lui, délivrant sa vraie nature.

Il s'empressa de suivre les traces de la jeune muette en utilisant sa vitesse et s'arrêta au bout d'une minute près d'une maisonnette. Les battements de son cœur ralentissaient, mais son parfum ne faisait qu'accroître l'immense torture qui s'éveillait en lui chaque seconde. Il s'avança et grimpa les marches sans une once de bruit et parcourut les fenêtres pour la regarder. Elle était là au milieu de la pièce une main sur son cœur, elle avait tourné sur elle-même à la recherche de son chemin. Kendrik retint un grognement et serra les lèvres en la regardant disparaître dans l'escalier l'obligeant à monter sur toit pour continuer d'observer la mystérieuse humaine.

Un léger fracas se laissa entendre.

- Mince !

Kendrik sentit ses veines se gonflaient sous la douceur de sa voix.

Ainsi donc elle parlait ?

Le timbre de sa voix aussi bref que délicieux déclencha en lui un cri rauque que lui seul pouvait percevoir.

Il devait admettre qu'elle s'y était bien prise pour le duper. Kendrik s'en alla de la maison emportant avec lui le bien de l'humaine, bien décidé à se venger de la plus délicieuse des manières.

Pénétrer dans ses rêves.