IV- Une cave, du pain, et un peu d'amour.

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Certains des petits avaient le rhume, certains faisaient de l'hyponatrémie sans le savoir, après tout qui s'en serait soucié, certains avaient une multitude d'allergies, plusieurs, pour ne pas dire la plupart, étaient de santé fragile, le reste s'était endurci de par les épreuves que la vie -ou que la Gargouille, comme bon vous semble de l'interpréter- leur faisait traverser.

Beaucoup avaient le cur particulièrement faible, beaucoup d'autres étaient asthmatique, William et notre brave petite héroïne aux cheveux de feux, Anna, en faisaient d'ailleurs partie, certains souffraient de tuberculose... Très peu d'entre eux étaient en bonne santé, ou plutôt, avaient une santé potable, Allan et Igrid faisaient par chance partie de ceux-là.

La nuit ne voulait décidément pas passer, et plus on attend qu'elle passe, plus on s'impatiente, plus elle tarde et se prélasse, plus elle traîne et freine le cours du temps.

Les pauvres n'avaient même pas l'heure, aucun repère si ce n'est la lumière que l'on perçoit de la petite fenêtre qui faisait coin.

Oui, la cave avait tout d'un cachot ou d'une cellule.

L'orphelinat tout entier n'était rien d'autre qu'une prison de toute façon.

C'était ainsi que chacun des orphelins le voyait, et c'était la façon la plus juste de le décrire.

après tout, les heures de repos étaient minces, tout le monde dormait dans la même pièce, et l'on peut s'en douter, certains dormaient à même le sol.

Il n'y avait que de la soupe à manger, de la soupe et du pain, un peu de lait le matin, pour ne pas être monstrueux non-plus.

Les enfants n'avaient pas le droit de jouer, les jeux étaient interdits, et le moindre petit jouet était jeté aux ordures, ou confisqué par mépris.

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Les petites filles, les plus petites avaient droit à une poupée chacune, si elle était trop belle, elle devait passer par la Gargouille, et ne jamais être récupérée ensuite.

Personne ne pouvait sortir, si ce n'est pour travailler, car oui les enfants travaillent, et sont légalement éxploités.

Les garçons profitaient de ces heures d'évasion pour admirer les hommes et faire mine d'être comme eux, quand aux filles, elles regardaient les plus belles dames en espérant un jour être toutes aussi jolies, avec un peu moin de poussière sur les joues, des cheveux un peu plus soignés, et de belles robes cousues sur mesure, avec des rubans tout autour.

Mais c'est encore au cur de l'orphelinat qu'ils se trouvent.

Ils sont encore prisonniers, et la liberté semble inaccessible, surtout de là où ils sont, surtout ce soir... Ce fameux soir...

Ce soir qui en marqua plus d'un, et qui uvra à détruire l'espoir de tout un chacun.

Ce soir là, entre le froid et l'abandon, les petits commençaient un par un à montrer des signes de faiblesse, ceux qui avaient amené du pain, s'mpressèrent de le partager avec le plus d'enfants possible.

Après tout, ils étaient tous ensemble dans cette solitude imposée, s'ils ne se sérraient pas les coudes, s'ils ne se sauvaient pas l'un l'autre, qui diable les sauverait?

Et pourtant... Et pourtant....

L'amour fait des miracles, l'affection, la compassion, l'entraide et un morceau de pain, ça peut sauver des vies, mais parfois hélas, parfois, ça ne suffit pas.

ça ne suffit simplement pas.

Et parfois, on ne s'en rend compte qu'un peu trop tard..

La mort avait pris place parmis les enfants ce soir là, et sous forme de brise, elle les berçait, doucement, en leur chantant ses plus douces et fatales mélodies, doucement, elle les caressait, les envoûtait, et les enroulait de ses bras.

L'orphelinTempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang