Chapitre #46 ✔️

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Les premiers instants, je reste interdite devant son geste.

Ensuite, je réalise pleinement ce qu'il est en train de faire — c'est-à-dire m'embrasser — et finis par digérer ce qu'il vient de me confier, ce qui me vaut plusieurs secondes de plus à rester bras ballants, comme déconnectée.

Je crois que, de tous les baisers qu'on a échangés, celui-ci restera le meilleur.

Il me tient toujours le visage et m'embrasse comme si sa vie en dépendait.
Je me détends d'un coup, et toute la pression que nous avons accumulé au cours des derniers jours explose et se relâche dans ce baiser.

Je ne me contrôle plus. Peut-être que je devrais le repousser, je n'en sais rien. Je ne réfléchis plus et me perds dans l'intensité de cet échange.
Je me colle contre son torse tandis que nos langues s'entremêlent.

Ses lèvres descendent le long de mon cou, jusqu'au creux de ma nuque. Des frissons d'excitation me parcourent.

Il passe une main sous mon débardeur, contre ma hanche, puis me caresse le dos.
Ses gestes sont sûrs et remplis de douceur.

J'agrippe son T-Shirt et il s'écarte quelques instants de moi pour l'enlever, le jeter au loin, et directement nos bouchent s'emboîtent à nouveau. Nos souffles sont de plus en plus courts.

Je pose mes mains sur son torse nu et il continue à promener ses mains sur ma peau. Ses lèvres persistent à jouer avec les miennes, provoquant en moi des sensations nouvelles, que je n'avais jamais ressenties auparavant.

Quand je suis dans ses bras, il me fait sentir si unique, si précieuse... cette anxiété inutile disparaît bien vite.

Il me soulève de terre et me porte jusqu'au lit où il me dépose maladroitement.
Je me retrouve allongée et il se place au-dessus de moi pour continuer à m'embrasser avec fougue.

Mon cœur explose tandis que je réponds à ses baisers avec ardeur.

Il m'enlève doucement mon débardeur et je me retrouve la poitrine à découvert, devant lui.
Je me mordille la lèvre inférieure.

Il me couve quelques instants d'un air malicieux et affectueux.
J'enroule mes bras autour de son cou et l'attire à nouveau à moi.
Je peux sentir son cœur, qui bat aussi vite que le mien.

Tout à coup, la porte s'ouvre à la volée.

« Coucou, je suis de retour! J'ai entendu du bruit, est-ce... OH MON DIEU!

Je lâche un hoquet de surprise et Matthieu s'écarte vivement de moi.
Par réflexe, je prends mon débardeur pour couvrir ma poitrine du mieux que je peux.

Je pince les lèvres.
Ma mère se tient à l'intérieur de la pièce, devant la porte, une main sur la bouche, désemparée.

– J-je... oh... balbutie-t-elle.

Elle ne s'attendait pas à ça, c'est sûr.

Pris la main dans le sac.

Si j'avais seulement assisté à la scène, j'aurais probablement éclaté de rire.
Sauf que là, c'est différent.  Je suis la scène.

Matthieu semble on ne peut plus gêné.
Il est carrément mort de honte. Il se laisse rouler sur la couette, à côté de moi, les mains sur le visage.

Puis, il s'esclaffe. Un rire nerveux.
Moi, je ne souris pas.
J'aurais aimé que ma mère apprenne notre relation dans d'autres circonstances.

Et puis, quelle heure il est?
Mon horloge indique cinq heures...

Qu'est-ce que ma mère fout à rentrer à cinq heures du matin?

– Je... on... euh... bafouillé-je. Co... comment ça se fait que tu sois rentrée si tôt?

Cela semble la distraire un moment. Elle lève les yeux au ciel.

– Oh, mon dieu, ne m'en parle pas! L'hôpital est ho-rri-ble! La nourriture est immangeable, les infirmières vraiment antipathiques, et on dort super mal! Du coup, ils ont vu que je n'arrivais pas à dormir, et m'ont dit que je pouvais partir vers 10 heures, mais je n'ai pas pu attendre! Les couvertures ne tenaient pas du tout chaud! Enfin...

Elle semble revenir à la réalité et fronce les sourcils en nous pointant du doigt, moi et Matthieu.

– Enfin...qu'est-ce qu'il se passe exactement, ici?

– Euh...

Matthieu intervient.

– Je suis amoureux de Chloé.

Encore des paroles inattendues de sa part.
C'est donc officiel?

Maman finit par sourire malicieusement.

– Je vois, dit-elle. Bon... je suis censée vous laisser, alors?

– Oh... euh, oui... s'il te plaît, je réponds en évitant la regarder trop longtemps.

Je lui adresse un sourire gêné.

– Pas de folies ce soir, s'il vous plaît, je suis dans la chambre à côté, hein!

– Maman! protesté-je.

Matthieu ricane alors qu'elle s'en va.
Quan la porte de sa chambre s'est refermée, il se tourne vers moi et passe un bras autour de ma taille.

Je ne peux m'empêcher de sourire.

– Je suis désolé pour tout ce que je t'ai fait subir. Profondément. À partir de maintenant, tu ne souffriras plus à cause de moi.

– Promis? murmuré-je.

– Promis, sourit-il.

– Alors... tu restes? C'est sûr?

Il me serre contre lui.
– C'est certain. Je ne te lâcherai pas.

Nous nous glissons sous la couette, l'un contre l'autre. Mes paupières lourdes de fatigue s'abaissent, je soupire de bien-être.
Finalement, j'ai quand même de la chance, ne serait-ce qu'un peu.

Il me semble que, avant de m'endormir, je l'entends chuchoter quelques mots doux, dont ces deux-là.

Je t'aime.

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corrigé & relu entièrement le 27 août 2017

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