Chapitre #12 ✔️

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J'ouvre un œil en entendant la voix aïgue de Bea.

« Réveille-toi, paresseuse, me lance-t-elle.

– Je ne dormais pas, mais bon.

Elle se tient penchée au dessus de moi et m'observe, un sourire en coin.

– Alors? questionné-je impatiemment, anxieuse.

– J'ai tout arrangé! s'exclame-t-elle d'un air fier. Il n'est pas prêt de recommencer... je crois.

Je me sens de bonne humeur. Me reposer un peu au soleil m'a fait du bien. Je souris:

– Qu'est-ce que tu lui as fait? Tu l'as torturé?

– Tu ne sauras jamais, dit-elle d'un air malicieux.

Je lève les yeux au ciel.
– Viens, on va le voir, propose-t-elle.

Soudain je suis gênée. J'ai envoyé ma meilleure amie lui parler, j'ai joué la sensible et la pleurnicharde...

Oh, c'est bon. Depuis quand je me soucie de ce qu'il peut penser de moi?
J'acquiesce et nous montons toutes les deux. Je suis un peu stressée... ce qui n'échappe pas à Bea. Elle me tapote l'épaule.

– Allez, ne sois pas sur les nerfs, je l'ai calmé, je te dis. Il ne se moquera pas de toi ni rien...

– Oui, ça va, c'est bon, grommelé-je. »

Je passe devant elle et ouvre la porte de ma chambre d'un geste plutôt brusque.

Il est là... allongé sur mon lit, fixant le plafond.
Mon lit.

Je lance un regard réprobateur à Bea qui hausse les épaules.
Roh.

Apparemment il ne nous a pas entendues. Tant mieux, je peux repartir. Je fais mine de rebrousser chemin mais Bea s'exclame:

– Tiens, voilà Chloé!

Matthieu sursaute comme si on venait de le sortir d'un mauvais rêve et se redresse précipitamment.

Il me fixe. Moi, non. Je fusille mon amie du regard mais en même temps j'aimerais la remercier.
Elle me sourit et je ne peux m'empêcher de sourire à mon tour.

Puis je lève les yeux vers lui. Nous nous fixons un long instant, avec le même air gêné.

Il pousse un long soupir puis déclare:

– Désolé.

– Bah... ok. »

C'est tout ce que je trouve à répondre.
Je suis à nouveau tendue. Tellement tendue que je finis par avoir envie de rire.

Je regarde Bea en pinçant les lèvres pour réprimer un gloussement, et elle comprend tout de suite. En général, avec nous deux, les fous rires sont contagieux.

Finalement, nous éclatons de rire en même temps.
Moi, c'est un rire qui fait évacuer la tension que j'ai accumulée, pour Bea, cela ressemble plutôt à un rire moqueur.

Matthieu nous regarde tour à tour, sans comprendre. Il se sent probablement offensé.
Entre deux rires, je lui articule qu'il ne faut pas chercher à comprendre.

Il m'adresse un regard sceptique puis abandonne.
Je finis par arrêter de rire. Je me sens bien mieux déjà...

Je vais même jusqu'à m'asseoir près de Matthieu et me calme.
Une fois mon sérieux retrouvé, il se tourne vers moi et me tend sa main.

– On fait la paix?

Puisqu'il le faut; je tape dans sa main.

– On fait la paix.

– Par contre...j'aimerais bien avoir un lit pour ce soir. Un lit pour moi, tu vois.

– C'est compréhensible, m'amusé-je. Je vais voir avec mes parents. »

Sur ce, je quitte la chambre et descends à la cuisine.

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corrigé & relu entièrement le 7 août 2017.

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