Instinctus - zjm

Dixième chapitre

Alors que je m'évertue à tirer sur mes chaînes pour me sortir de cette situation, des soupirs me parviennent. Mon regard se braque sur une ouverture qui m'avait échappé. Les sons me parviennent parfaitement car le rideau conduisant à la pièce d'à côté est extrêmement fin.

« Oh Seigneur Zayn » « Oui » « Encore »

Les supplications s'amplifient et je fronce les sourcils quand mes jambes se croisent fermement. Mon corps réagit tout seul et je ne comprends pas sa réaction, surtout quand prise d'une colère dont l'origine m'est inconnu, j'enfonce mes ongles dans les psaumes de ma main en serrant les poings.

A mon grand malheur, cela perdure encore un moment avant de s'estomper. Après quelques minutes de silence, des chuchotements me parviennent et une délicate main pousse le rideau qui s'ouvre sur une jeune femme, tout juste plus âgé que moi.

Sa beauté me coupe littéralement le souffle et son air familier me laisse perplexe. Ses long cheveux blonds sont rassemblés dans une grande tresse qui lui arrive au bassin et ses yeux bleu sont d'une profondeur sans fin. Le visage fermé, elle me scrute rapidement puis sans un mot, elle disparaît aussi vite qu'elle est apparue. L'instant d'après, le rideau s'ouvre à nouveau mais cette fois-ci sur une personne que je reconnais directement : Zayn.

Nonchalamment, il vient se positionner à quelques mètres de moi, une coupe sertie de diamants dans la main. Le vulgaire bout de tissu qui entoure lâchement son rein me permet de faire le lien entre les bruits, l'inconnue d'il y a quelques secondes et lui. Malgré moi, ma mâchoire se serre d'énervement.

- Enfin réveillé, dit-il d'un air suffisant.
- Qu'est ce que tu m'as donné ? Lui craché-je en faisant référence au fait que je n'avais pas pu lutter contre le sommeil.
- Tu demanderas à Niall. C'est lui qui nous concocte tout ces potions magiques.

Je fronce les sourcils, encore plus quand ses yeux scannent mon corps et se fixent sur la partie inférieure. Il prend une gorgée du liquide qui se trouve dans sa coupe alors que son regard se plonge dans le mien. L'obscurité que je décèle dans ses yeux me rappelle amèrement qui il est et la position dans laquelle je me trouve. Je suis assisse sur une couche miteuse, les bras attachés et suspendu au dessus ma tête face à ce monstre libre de tout mouvement.

- Au début, je voulais te préserver, déclare-t-il soudainement. La vérité n'est pas toujours bonne à prendre. Je pensais qu'il fallait que tu sois prête, mais pourquoi le voulais-je tellement ? Tu ne mérites pas d'être protéger de ce côté. En tout cas, plus maintenant.

Il avale d'une traite le reste de son breuvage puis dépose la coupe sur la table.

- Tout ceci est très complexe. Peut-être trop pour ton petit esprit alors je vais y aller doucement. Tout d'abord, une personne, le créateur de cette supercherie : Erèbe Hunt, un homme extrêmement intelligent et prêt à sacrifier un nombre incalculable de vies pour ses enfants.

Mes sourcils plongent encore plus alors qu'un sourire s'étire sur les lèvres de l'Alpha-né.

- Il a commis beaucoup d'erreurs mais la plus grande fut de te laisser dans l'ignorance car en faisant ça, il t'a rendu faible.
- Je ne suis pas faible ! Je rugis et il arque un sourcil, amusé.
- Ah oui ? C'est pour cela que tu ignores à quel point ton père vous a tous manipuler ? Hunt, disait-il. Une famille unie et soudé, oui mais combien de Hunt y avait-il réellement ?

Je ne comprends pas et il le voit immédiatement sur mon visage.

- Bien sûr que tu ne vois pas où je veux en venir. Comment aurais-tu pu savoir ? Des années plus tôt, un jeune homme s'installant au fin fond de la forêt avec « ses frères » et un discours tout fait « nous sommes une famille, nous resterons unis jusqu'à la fin ». Un discours que sa maman lui a maintes fois répété, un discours qui était censé assurer leur survie.