Chapitre 5

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Nous étions lundi matin. J'étais un peu stressée de revoir Mr.Tobias par rapport aux évènements de vendredi soir.

J'entrai dans sa salle de cours en évitant son regard. En fait, je l'avait évité toute l'heure.

Cela faisait deux semaines que ça s'était produit. J'evitais mon prof tout ce temps. Je ne le regardais plus, je ne lui parlais plus, ne lui disais plus bonjour ni au revoir et quand il m'interrogeait je ne répondais pas ou je disais que je ne savais pas.

J'arrivai à son cours avec 10 min de retard. Je frappai, et entrai.

-Désolée pou...

Il me coupa la parole.

-Déjà quand on est poli on dit bonjour !

-Euh, bonj...

Il refit de même.

-Et je ne t'ai pas dis d'entrer à ce que je sache ? dit-il en commençant à s'énerver.

-Non.

-Tu as un billet?

-Non, mais...

-Bon écoute j'en ai rien faire de tes excuses ! Tu files directement en bas chercher un billet sinon je ne t'accepte pas dans mon cours ! C'est ta deuxième année dans cet établissement et tu ne sais toujours pas comment on fonctionne ?

Je partis chercher un billet, j'étais choquée de la manière dont il m'avait parlé. Jamais il ne s'était énervé de la sorte sur un élève.

J'entrai dans la salle de classe avec mon billet. Ce matin là j'avais deux heures avec lui.

Je ne levai pas la tête, et ne suivis pas le cours jusqu'au moment où il m'interrogea.

-Peut-être qu'Ambre va pour voir nous expliquer ce qu'est la transition démographique.
On t'écoute.

-Je ne sais pas.

-Pourquoi ça ne m'étonnes pas ? Peut-être parce que ça fais deux semaines que tu ne fous rien !

-Pardon ?

-Tu me déçois Ambre, je sais que la géo c'est pas ta tasse de thé mais tu essayais avant. Tu es devenue feignante en un rien de temps !

-Peut-être parce que ce n'est pas intéressant.

-Ah ouais ? Et bien je me demande ce que tu fais encore là.

-Ça tombe bien moi aussi, je remballai mes affaires et me mis debout. Vous savez quoi, faites votre cours minable sans moi.

Je sortis de la classe en claquant la porte. J'avais vu la surprise de mon comportement dans son regard , je le comprenais tout à fait, parce que je fus moi même surprise.

Je rentrai chez moi, je n'avais plus rien à faire en cours. J'avais tellement honte de mon comportement, mais si je réagissais ainsi c'est parce que j'avais aussi honte de ce qu'il m'était arrivée. Je ne m'étais pas faite violer, mais j'ai bien cru que ça allait arriver, il ne m'avait rien fait mais j'étais toujours sous le choc. Et M.Tobias qui m'avait sauvé... Comment pouvais-je être aussi odieuse avec lui?

Je séchai toute la semaine. Mes parents s'en fichaient, alors bon.

C'était un samedi. J'allai faire un petit tour en ville pour décompresser toute seule, vers dix-huit heures. Je m'habillai en « racaille » . Je m'en foutais complètement de ce que pensaient les gens de moi. Je ne me maquillai pas non plus. J'en avais assez de tous ces artifices.

Je m'asseyai sur un banc au parc, écoutai de la musique et partis dans mes pensées les plus profondes. Mais cela ne dura qu'un temps, je fus vite interrompue.

-Ambre?

-Oui?

Je me retournai et vu que c'était M.Tobias.

-Oh, c'est vous, je me retournai et remis mes écouteurs.

Il s'assit à côté de moi et enleva mes écouteurs.

-Je peux voir la joie que tu as de me voir.

-Vous m'avez humilié et descendu plus bas que terre, vous vous attendiez à quoi franchement ? Et vous me suivez ou quoi ?

-C'est le chemin que je prends pour rentrer chez moi.

-Ah.

-Bon tu peux m'expliquer ce qu'il se passe?

-Je vous l'ai déjà expliqué, vous m'avez descendu plus bas que terre.

-Non, depuis deux semaines tu ne fous rien, tu oses même plus me regarder.

-N'importe quoi.

-Oui bien sûr, ça n'aurait pas un rapport avec ce qu'il s'est passé il y a deux semaines ?

Il me regarda droit dans les yeux, je sentais bien qu'il n'allait pas ma lâcher et je savais que mes yeux devenaient brillants.

-Je dois y aller.

Je me levai et commençai à partir, mais il me retenu.

-Pourquoi tu te défiles ? C'est traumatisant ce que tu as vécu.

-Mais vous ne savez même pas à quel point j'ai honte. J'étais à deux doigts de... Vous savez quoi. Je me sens humiliée alors qu'ils ne m'on rien fait, en plus vous m'avez sauvé.

-Mais tu n'as pas à avoir honte, c'est normal que tu sois sous le choc. Mais je ne comprends pas pourquoi tu m'évites.

-Parce que j'ai de plus en plus de mal à vous voir comme mon professeur.

Merde, j'avais pensé à haute voix.

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Chapitre très court, mais les prochains seront plus long !

(corrigé par agentpeche)

Braver l'interdit. (relation prof/élève) TOME IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant