CHAPITRE 10 : Pourquoi?

58 3 1
                                    

Dans un élan, nous dîmes en même temps :

« - Pourquoi nous ?

-En fait je pense que c'est carrément à Charlie qu'il faudrait la poser cette question, t'en pense quoi Cha', j'ai pas raison ? » dit Camille.

« -Euh, c'est-à-dire... le pauvre rougit, en fait je ne sais pas vraiment ce qui m'a prit, vous aviez l'air gentilles, très fan et tellement heureuses d'être là, alors... Je ne sais pas, vraiment ! Oh ne me demandez pas je suis incapable de vous répondre parce que j'ai fait ça sur un coup de tête... ! » Plus il parlait et plus ses joues se teintait d'un joli rouge. Et plus le regard de Camille devenait rieur tandis que Charlie se perdait dans ses explications. Il y avait l'air d'y avoir une forte complicité entre ces deux là.

«-Bref assez parlé du soi disant coup de tête de Charlie, parlons plutôt de vous, repris Camille, Comment est ce que vous vous appelez ?

-Moi c'est Mathilda, et la petite blonde timide là, c'est Lou, ma meilleure amie. »

Charlie me regarda alors et me dit qu'il adorait mon prénom. Comme une idiote, je fangirlais, je ne pouvais pas m'en empêcher. Ensuite il nous demanda de lui en dire plus sur nous afin qu'ils apprennent à nous connaître. Bien évidemment Mathilda commença. Ce n'était pas très compliqué, 22 ans, fille unique, en fac de droit, elle voulait devenir juge pour enfants et elle aimait les comédies musicales, la danse et les films d'horreur.

Vint mon tour. J'étais incapable de savoir quoi leur dire... J'étais née dans une famille plus nombreuse que celle de Mathilda, j'avais une sœur et un grand frère très protecteur. J'étais en fac de lettres, sans réellement savoir pourquoi j'y été. J'étais paumée. Et puis il y avait cette petite bulle, filtre à toutes mes pensées, celle qui m'empêchait bien souvent d'être moi. J'y étais à l'étroit mais au moins j'avais mon moyen à moi de me protéger des agressions du monde extérieur. Alors je me contentais des présentations banales comme celles de Mathilda. Pas de centres d'intérêts spéciaux, pas de buts, pas de passions, pas d'attaches du coup, donc rien qui puisse leur faire dire quoi que ce soit à propos de moi, et apr là même, je réduisais les chances que j'avais d'être blessée à cause de ce que j'aurais dit. Cette bulle agissait réellement comme un filtre sur mes pensées. Je me sentais obligée de me protéger ainsi.

Un éclair passa dans le regard de Charlie. De la déception ? Non impossible, il devait simplement avoir un petit coup de barre, c'était normal après tout après ces trois heures de show, ça se comprenait finalement. Mais à sa place je n'aurais échangé ma place pour rien au monde. En tout cas je ne le montrais pas forcément, mais j'étais plus qu'heureuse d'être ici, et je ne regrettais vraiment pas de m'être mise sur mon 31, vu la situation. Je savais que j n'étais pas très belle, mais au moins je savais que ce jean « mettait mes fesses en valeur » (paroles de Mathilda, et on n'a pas le droit de la contredire.

Sans le vouloir, je m'étais un peu éloignée, comme si cette fois je voulais inconsciemment me proteger de ce qui m'entourait. Il avait un petit fauteuil dans un coin de la pièce et il était plutôt reculé par rapport aux autres, et c'est là que mes pieds me menèrent. Je restais seule pendant quelques secondes et puis je vis Charlie arriver.

Jeux Dangereux, Quand l'amour chante à ta porteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant