Chapitre 4 : Bonheur

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On ne pouvait plus dénombrer la quantité de photos que Mathou et moi avions prises mais elles reflétaient toutes notre joie et notre bonne humeur. Puis tout à coup la musique diffusée par les hauts parleurs s'arrêta et une autre, qui n'était pas dans l'album officiel résonna dans la salle. Des hommes encapuchonnés firent leur entrée par le public. Ils marchaient dans la fosse et, déterminés comme jamais ils cherchaient parmi le public des enfants qui soient en mesure de faire sortir Excalibur de sa prison de pierre, c'est-à-dire son socle en carton-pâte posé sur le devant de la scène. Mathilda et moi, on avait beau avoir 21 ans on aurait donné cher pour être à la place de ses gamins. On se serait éclatées à leur place.

Puis petit à petit cette musique résonnant à travers toute la salle se tue. Les hommes encapuchonnés, semblant être des soldats du royaume de Bretagne, se mirent à remercier les enfants ayant participé et ayant tenté de sortir l'épée de son socle. Puis après cela ils disparurent derrière le rideau et ils revinrent quelques secondes plus tard auprès du magicien Merlin, qui négocie avec le dragon.

On y était enfin. Je n'y croyais pas. Après ces mois d'attentes le spectacle allait enfin commencer et pour de bon cette fois-ci.

Première scène, premières émotions. Ce n'était pourtant pas grand-chose en apparence, après que Merlin ait parlé au dragon, c'était l'entrée en scène de Ké et de son écuyer Arthur. Arthur, chargé de l'armure et de l'épée de son frère chevalier Ké, avait oublié l'épée dans la forêt. C'était une scène qui pourrait être présente dans n'importe quel roman de chevalerie et pourtant. Et pourtant une scène somme toute banale vous arrachait les rires les plus fous. Yamin Dib, extraordinaire dans son rôle de Ké, rendait la scène encore plus drôle qu'elle ne l'était à l'origine.

Ces spectacles, ces comédies musicales avaient le don de vous faire passer par toutes les émotions possibles, de vous faire ressentir toutes les émotions, imaginables ou non. Le tout en seulement trois heures de show. La peur, le rire, la pitié, la joie, rien n'y échappait... Je chantais en chœur les refrains de chacune des chansons interprétées sur scène par les artistes, incapable de me retenir.

Si à l'instant précis on m'avait demandé quel avait été et quel serait le plus beau moment de ma vie, j'aurais répondu sans hésitation, aucune, que c'était ce spectacle, le show du Roi Arthur, aujourd'hui à Bordeaux. J'aurais répondu sans hésiter parce que j'aurai été incapable d'imaginer que quelques heures plus tard, il m'arriverait quelque chose d'encore plus beau, d'encore plus fou, quelque chose qui me rendrait plus heureuse encore.


Jeux Dangereux, Quand l'amour chante à ta porteWhere stories live. Discover now