Chapitre 28

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Je ne sais pas pourquoi, mais aujourd'hui, je ne suis pas dans mon bureau pour écrire. Je suis dehors, sur la terrasse et en face de la mer pour essayer de trouver l'inspiration mais rien ne me vient. Il y a des jours comme ça où je perds un peu confiance en moi, où je réfléchis à mon histoire et je la trouve nulle, sans intérêt et je n'arrive pas à écrire. Bien sûr ça revient après mais là, ça fait deux semaines que je n'ai pas écrit. Je crois que je suis trop préoccupé pour Harry...

-Allo ?

-Allo mon chéri ? Tu es où ?

-Chez moi, pourquoi ?

-J'ai... Bah j'ai vu Harry aujourd'hui et je pensais que vous passeriez à la maison. Bon après je l'ai vu dans la rue et je ne crois pas qu'il m'ait entendu alors... Mais ce n'est pas grave, on mangera ensemble plus tard.

Je fermais l'écran de mon ordi, surpris d'entendre ça parce qu'il ne m'avait pas dit qu'il allait en ville aujourd'hui, surtout qu'il devait travailler normalement. Peut-être qu'il devait faire une livraison à Londres pour la boulangerie, j'en sais rien.

-Tout va bien Louis ?

-Oui ! Oui tout va bien. Je réfléchissais à quand on pourrait se voir mais je vais en parler avec Harry.

Je parlais encore un peu avec ma mère, du fait que j'avais un peu le syndrome de la page blanche et elle me rassurait en disant que c'était normal et puis qu'un livre ne s'écrivait pas en un jour non plus. Elle me disait encore qu'elle était fière de moi et elle m'avouait que je lui manquais. Elle me manquait aussi. Harry rentrait pas trop longtemps après que j'aie raccroché et il semblait un peu étrange, comme renfermé ou énervé.

-Ta journée s'est bien passée ?

Il s'arrêtait devant le canapé ou j'étais assis, à boire un thé à la fraise, et en train de lire. Il regardait à l'extérieur, je voyais bien qu'il voulait aller rejoindre la plage pour aller se calmer mais au lieu de ça, il allait dans la cuisine –ouverte au salon- pour aller prendre une pomme.

-Oui, une journée banale quoi, c'était pas la folie à la boulangerie.

-T'as pas fait de livraison ?

Il secouait la tête, croquant dans son fruit, mais il fuyait mon regard. Il me cachait définitivement quelque chose. Ma mère l'avait vu à Londres, c'est rien, alors pourquoi il ne me le dirait pas sauf si c'est pour cacher un truc ? Je soupirais longuement et reprenais ma lecture, j'étais vexé qu'il ne me parle plus... J'entendais la baie vitrée s'ouvrir et se refermer. Je le regardais un instant et même si ça me bouffait de ne rien pouvoir faire pour lui, pour qu'il se sente mieux, par fierté, je n'irais pas le voir, tout simplement parce qu'il ne me donne pas l'impression qu'il ait encore confiance en moi. Il revenait une heure après et venait auprès de moi, posant sa tête sur mon épaule. Il commençait à embrasser mon cou mais ses lèvres étaient glacées. Je lui disais d'arrêter et en soupirant, je lui mettais une couverture autour de ses épaules.

-Tu veux toujours rien me dire ?

-De quoi ?

Je soupirais une nouvelle fois, mais cette fois, j'étais en colère. Je me levais pour aller mettre ma tasse dans l'évier puis j'allais dans la salle de bain pour prendre une douche. Le problème c'est que dans cette maison, on n'a aucune serrure et donc cinq minutes après, il m'avait rejoint. Je lui disais de me laisser tranquille mais il ne partait pas.

-Pourquoi tu es énervé ?

-Tu te fou vraiment de ma gueule Harry... Je veux prendre ma douche, seul. S'il te plait.

Dis-je froidement tout en me mettant de dos à lui. Je frottais mon bras avec vigueur et il posait sa main sur mon épaule mais je donnais un coup avec cette dernière pour me dégager de son emprise. Il me redemandait ce que j'avais et je ne pouvais qu'exploser.

-Ma mère t'a vu à Londres aujourd'hui et toi t'arrives, tu me dis que t'as passé la journée à la boulangerie, tranquillement alors que c'est faux. Tu faisais quoi à Londres hein ? Qu'est-ce que tu me caches putain ?!

-Je ne te trompe pas si c'est ce que tu veux savoir.

-C'est tout ce que tu as à me dire pour explications ?!

Il baissait le regard et je sortais de la douche, à moitié rincé avec toujours du savon dans les cheveux mais je m'en fichais. Je mettais mon caleçon alors qu'il sortait à son tour. Je lui disais tout ce que je pensais, que depuis plusieurs semaines il était bizarre, que plusieurs soirs, il devait aller se calmer sur la plage, qu'il me parlait de moins en moins tout simplement et que ça me faisait mal. Il passait sa main dans ses cheveux mouillés et cette fois, il me regardait en face.

-Simon m'a retrouvé.

J'aurais préféré qu'il me dise qu'il me trompe en fait... Fin non, peut-être pas quand même. Cependant, ça ne plaisait pas guère non plus cette histoire. J'avais eu un mauvais pressentiment et il s'était avéré vrai mais je ne m'étais jamais imaginé ça ! Après six ans, je pensais que c'était du passé, que ce Simon l'avait oublié mais je m'étais trompé. On allait dans la chambre pour en parler plus calmement sauf que c'était impossible pour moi d'être serein mais je ne me renfermais pas.

-Il m'a recontacté y'a pas longtemps. Il a dit que j'avais des trucs à finir et puis que je lui devais bien ça, mais quand je lui ai dit que je ne voulais pas, il a commencé à te menacer... A dire que j'avais quitté le groupe comme un lâche et que les lâches devaient payer. Du coup, j'ai fait quelques boulots pour lui... Je suis désolé Louis, je te l'ai pas dit parce que j'avais peur que tu sois déçu de moi et puis tu as autre chose à penser qu'à ça...

Je m'allongeais sur le lit, à vrai dire, je ne savais pas quoi penser de cette histoire. Je fermais les yeux, passant mes mains sur mon visage mais il prenait ces dernières dans les siennes pour les enlacer. Il embrassait mes doigts et finalement, venait carrément au-dessus de moi.

-Je suis désolé Louis...

-Je n'aime pas ça Harry, pas du tout. Il te met en danger et te fais faire des choses que tu ne veux pas.

-Je sais mais il me reste pas beaucoup de boulot et après il m'a promis qu'il nous laisserait tranquille.

Je ne comprenais pas comment il pouvait faire confiance à cet homme, c'est un malfrat, mais je fais confiance à Harry alors s'il me disait qu'il avait sa parole, je le croyais.


Laugh, I nearly diedOù les histoires vivent. Découvrez maintenant