Les esclaves de la lune

Chapitre 25

  « Une semaine plus tard »

- Tristan était mon meilleur-ami depuis pratiquement ma naissance. Il a toujours fait partie de ma vie et depuis une semaine à peine ce n'est plus le cas. Cette semaine en question à été invivable pour moi. Tristan était une personne formidable qui ... qui méritait vraiment de vivre. Il a été tué par un loup, dans la forêt, près de chez moi. Et je me sens responsable de cette mort car s'il se trouvait ici c'est parce qu'il était venu me retrouver, parce que je lui avais demander. J'espère qu'il me pardonnera un jour ... de toute façon je ne pourrais jamais me le pardonner, jamais ... Il pensait aux autres avant lui, il était très attentionné, il savait toujours comment me faire rire, il m'était indispensable et aujourd'hui je l'ai perdu ... » Maély se mit à pleurer, secouer par de tels sanglots qu'elle fut incapable de parler. Ses pleurs résonnaient dans l'église où tout le monde restait silencieux. Samantha se leva doucement et vint chercher sa fille, près du micro, qui commençait à sérieusement faiblir. Elle la prit par les épaules et la reconduisit jusqu'à sa place.

L'enterrement de Tristan fut rapide mais bien fait. Jade, Éden, Benjamin et Alexandre étaient venus pour soutenir Maély mais elle les repoussait sans cesse. Alexandre avait l'impression qu'elle leur en voulait, qu'elle les tenait pour responsables de la mort de Tristan. Jade elle, disait qu'elle s'en voulait à elle même et qu'elle se vengeait sur eux parce qu'elle avait besoin d'en vouloir à quelqu'un. Dans tous les cas, Alexandre n'aimait pas la voir souffrir et il n'aimait pas qu'elle le repousse. Ça le blessait profondément, il voulait être là pour elle, pouvoir la soutenir, mais il ne pouvait pas. En plus de ça, Maély devait sûrement pensé qu'il s'en fichait royalement car il ne laissait rien paraître, il n'avait pas le droit. Lors de l'enterrement de Jules, deux jours plus tôt, il était devenu l'alpha de la meute et, comme Jules avant lui, il se devait d'être fort, courageux mais surtout de ne rien laisser paraître de ses faiblesses. Mais Maély ne pouvait pas le comprendre, il le savait, elle n'avait jamais vécu en meute, elle ne savait pas tout.

- Alexandre ! » L'appela sa sœur tout en lui faisant signe. Ils venaient de quitter le cimetière et Alexandre se dirigeait déjà vers leur voiture.
- Quoi ? » Demanda t-il sans pour autant faire demi-tour.
- Maély est encore dans le cimetière, elle a demandé à rester un peu seule avec Tristan mais on peut l'attendre dehors. » Expliqua Jade. Elle essayait désespérément de rapprocher les deux amoureux mais ils s'éloignaient un peu plus chaque jour depuis la pleine lune dernière.
- Non, laissons la, elle reviendra à la meute si l'envie lui prends de nous parler ! » Répondit si froidement Alexandre que la jeune fille n'eut pas le courage d'insister. Maintenant qu'il était l'alpha de la meute, il dégageait une telle puissance qu'elle le craignait en secret.
- Il agit comme un con ... » Murmura Benjamin à l'oreille de Jade. Cette dernière hocha la tête puis lança un regard désespéré à Éden.
- Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? On y va ... » Soupira la jolie rousse en haussant les épaules.

Samantha s'éloigna avec Ed pour laisser à sa fille un maximum d'intimité mais elle était une louve, elle avait une ouïe très fine et bien malgré elle, elle entendit tout ce que sa fille disait. La voir dans un tel état lui brisait le cœur. Le pire dans tout cela c'est que la mère savait pertinemment que sa fille ne s'en remettrait jamais vraiment et Samantha en souffrait elle-même.

- Tristan, si tu savais comme je m'en veux ... Tout ça c'est ma faute ... Je t'avais dis que je devais mourir ... J'aurai dus mourir, j'aurai dus mourir à ta place espèce d'idiot ! Pourquoi tu ne m'as pas laissé faire ?! Hein ?! Pourquoi ?! Je devrais être morte à l'heure qu'il est et Jules et toi vous devriez encore respirer, encore vivre, je vous ai tué, je vous ai tué tous les deux ... Je suis désolée, si tu savais à quel point, je suis tellement désolée ... Je ne mérite pas de vivre Tristan, pourquoi tu es mort pour que je vive ? Je ne le mérite pas ! Je t'en pris, reviens-moi Tristan, je suis incapable de vivre sans toi, je ne sais pas faire ... Tu te souviens, rien que pour mon premier jour de cours j'ai ressentis le besoin de t'appeler ... J'ai besoin de toi Tristan, tu ne peux pas être mort, non, je refuse ! » Maély pleurait tellement que ses sanglots résonnaient dans tout le cimetière. Elle était tombée à genoux devant la tombe de son meilleur-ami et frappait le sol de toutes ses forces, en pleurant encore et encore, en hurlant de douleur. Mais rien de tout cela ne changeait la triste réalité, Tristan était mort.