Chapitre 10 ~

Depuis le début
                                    

La remarque captiva aussitôt les complices et les adolescentes présentes dans le hall.

-Je t'écoute ! Livre moi ton secret, s'écria Ed.

Léo ne put s'empêcher d'afficher une expression amusée mais sadique à la fois. Une expression que seul les gens se sentant en position de pouvoir adoptaient.

-Il te suffit de te servir d'une laisse. Sam est très obéissant une fois un collier passé autour du cou.

-N'importe quoi ! glapis-je immédiatement avant que l'information ne soit mal interprétée par la majorité des auditeurs ici présent.

-Léo chéri, arrête de raconter des bêtises, souffla Louise un peu blasée de voir son copain m'accorder toute son attention.

-Oh...lâcha Ed, je ne savais pas que tout les deux vous aviez ce genre de liens.

La troisième demoiselle, plus en retrait haussa les sourcils avant de rigoler. Louise croisa les bras devant sa poitrine, elle fixait Léo avec insistance. Sa robe bustier noir resserrée par une large ceinture autour de la taille mettait en avant sa silhouette voluptueuse. On n'en attendait pas moins de la meneuse des cheerleaders de l'école.

-Si Léo veut avoir une relation homosexuelle bien grand lui fasse, du moment qu'il se fasse dépister, lâcha-t-elle finalement.

Je sentais dans sa voix un soupçon de reproche. Mon ami se renfrogna un instant, comme piqué au vif. Il me passa un bras autour de la taille et m'approcha de lui.

-Maintenant c'est officiel, vous savez tout, surenchérit-il tout en accompagnant sa phrase d'un clin d'œil. Et comme vous l'avez entendu, Louise soutient notre relation à 100% !

Laura fronça un sourcil, apparemment la blague ne lui plaisait pas autant que l'aurait souhaité le comique. Edward lui, trouvait ça tout à fait distrayant.

-Et moi alors ? Je me retrouve tout seul ? bougonna-t-il déçu.

-Franchement ... , souffla la jeune femme avant de s'écarter. Aller rentrez, je ne vais pas laisser mes invités dehors indéfiniment. Louise récupère l'idiot qui te sert de copain avant que je ne le vire, marmonna-t-elle à son amie.

J'avais l'impression que ma camarade n'appréciait pas beaucoup le basketteur. Louise secoua la tête, gênée que son amie menace son copain. Son attitude amusait énormément mon présumé « petit-copain » qui finit tout de même par me rendre ma liberté pour enlacer sa brunette. Il s'excusa d'un mouvement de tête avant de retourner à la fête entrainé par l'adolescente.

Je déposai ma veste sombre au vestiaire entre les manteaux à capuche en fourrure, les parkas beiges et taupes, et un blouson bordeaux. Le hall d'entré était une petite pièce aux murs blancs clairs et décoré très simplement de quelques cardes photos des membres de la famille ainsi que deux plantes en pots. La présence d'un vestiaire me laissait penser que les rassemblements devaient être fréquents ici, peut-être des réunions pour le travail d'un de ses parents ?

Si mes souvenirs étaient exacts, Monsieur de Lacroix était un homme d'affaire très occupé. Toujours en voyage à l'autre bout du monde, il nous avait fait l'honneur de sa présence une après-midi carrière organisée par le lycée. Il m'avait semblé incroyablement froid ce jour là, peut-être même hautain. Je ne l'avais pas approché. Pourtant dès que Laura était allée le saluer, il était devenu le père gâteux face à sa petite princesse.

Ed et moi nous débarrassions de nos vêtements d'extérieurs trop encombrant pour venir s'aventurer dans une fête de jeunes. Laura restait silencieuse depuis la remarque de Léo. Elle attendait patiemment le dos appuyé contre le mur en compagnie de son amie qui m'était inconnue. Le hall n'était pas séparé de la maison par une porte mais par une arche qui donnait vu au reste du bâtiment. J'apercevais déjà dans l'obscurité les lumières colorées qui fusaient dans tous les sens de l'autre côté de la maison. La musique aussi bourdonnait dans les oreilles.

MétamorphoseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant