Dans un univers moderne de la Terre du milieu, toutes les intrigues et situations impossibles se déroulent à un même endroit : le lycée de Rivendell. Entre les fêtes, les rencontres, les trahisons, les amours et les bagarres, la vie n'est facile pou...
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J-4
Le lendemain matin, Aragorn se réveilla avec une horrible migraine. Sa tête était lourde comme une pierre et il était convaincu d'avoir de la fièvre. Dans un état second, il ouvrit un œil et jeta un regard à son réveil. 7h45. Il était encore en retard ! Enfilant rapidement un t-shirt sale, sa veste en cuir et ses vieilles Timberland, il attrapa son sac non fait en vitesse et partit en courant, sans prendre le temps de manger.
En mettant les pieds dans le lycée, il pensait toujours à Legolas. Il avait l'impression que la soirée d'hier s'était vraiment passée. Et pourtant tout cela était impossible. Le seul fait de l'imaginer dans sa maison en train de parler avec lui le rendait sceptique ; il y avait quelque chose qui clochait. Son cerveau avait dû mélanger des bribes de souvenirs de la veille, quand il l'avait croisé dans le couloir et lui avait servit le songe le plus farfelu depuis sa création. Mais le plus intriguant était que ce rêve lui avait semblé drôlement descriptif. Aragorn n'avait pas le sens du détail et pourtant il parvenait à se souvenir avec précision de l'odeur qui planait autour d'eux, du "plop" sonore qu'avait fait le couvercle du paquet de cigarettes en s'ouvrant, de la sensation de douceur et pourtant râpeuse des grains de sables, du timbre de la voix de son camarade...
Legolas lui avait presque semblé gentil et il ne gardait pas une si mauvaise impression de lui dans ce songe. Mais c'était un rêve, rien de plus... Il en eut d'ailleurs la preuve lorsqu'il vit le blond passer devant lui, dans la cour, sans lui accorder un regard. Il échangea des broutilles avec Tauriel un moment puis alla saluer ses amis. Et Aragorn restait seul, isolé. Tout était normal...
Il rentra en classe et se dirigea vers le fond, comme d'habitude. Pour une fois, il n'y avait pas bruit. Personne ne parlait, personne ne suivait le cours, personne ne répondait aux questions... Pas même Legolas qui justement était toujours le premier à tout savoir, ce qui l'agaçait au plus haut point. Mais il se rendait compte à présent, que ce silence le perturbait. Ce devait être l'air chaud. La classe entière somnolait, sous le coup de la chaleur. On était en septembre et le soleil ne perdait pas de son éclat, au contraire.
À la sonnerie, il aperçut Eowyn, qui franchissait la porte tout en parlant avec un garçon aux cheveux d'un blond vénitien, couverts de gel et au sourire prétentieux. Il sortait de la classe fier comme un paon, dans son jean neuf et son pull imprimé. Tous deux rigolaient à une mauvaise blague et Aragorn eut la désagréable sensation qu'elle parlait de lui... Non, en fait il en avait la certitude. Combien de fois avait-il fait la risée de l'école ? Combien de fois s'en était-on pris à lui sans raison ?
Sûrement une centaine de fois... Je n'en ai aucune idée et je m'en contrefout...
Non, tu ne t'en fous pas. Tu aimerais bien savoir pourquoi... Pas vrai ?
Laisse moi tranquille !
Et il fit taire cette petite voix intérieure pour se reconcentrer sur eux.
