La main...

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Je me souviens, c'était en novembre,

Et déjà tombaient les froids de décembre.

Le sol était couvert du sang des arbres,

Mais ceux-ci gardaient front, tels faits de marbre.


C'était la mi-journée,

Quand la faim nous ronge,

Fin de la matinée,

Quand s'envolent les songes.


Nous étions seuls, moi avec toi,

Toi avec tous les autres.

Et tu étais belle, et tu avais froid,

Moi je demeurais, seul avec mes Lettres.


Puis tu m'as vu,

Et tu m'as souri.

Je ne bougeais plus,

J'en étais transi.


Moi d'angoisse et toi de froid,

On tremblait.

Toi de glace et moi d'émoi,

On souriait.


Tu m'as confié tes mains

Afin que je les chauffe.

A y penser soudain,

Je sens que je m'étouffe.


Jamais caresse n'a été plus douce

Que ton involontaire.

Jamais tendresse n'a eu tant de force

Que ce beau jour d'hiver.


Et je tenais ce trésor en mes mains,

Tant recherché et enfin découvert.

Et je ne voulais plus du lendemain,

Tant déchiré par la faim de cet heur.


Innocente vie tu me quittes demain,

Et je pleurerai trop longtemps ton départ,

Je me haïrai pour mes trop longs retards,

Baisant dans le soir la place de tes mains...


Aubes et crépuscules 1/4Où les histoires vivent. Découvrez maintenant