Je ne puis trouver dans mon insolite rage
Aucun moyen de combler l'aride désert
Qui emplit mon fragile et brisé cœur amer
De lointaines et mélancoliques images.
Je ne me serais jamais douté jusqu'à hier
Que ce fin voile de désillusions moroses
Causées par le souvenir d'un parfum de roses
N'était qu'une soif que plus rien ne désaltère.
La servitude à laquelle j'étais soumis,
Les chaînes qui m'emprisonnaient dans ma détresse,
Étaient des angoisses qui poussaient mes faiblesses
Hors des retranchements où elles étaient tapies.
Dans les immenses espaces de mes rêveries,
Là où mon âme voguait sans aucune peine,
Je songeais librement à cette féerie,
N'oubliant pourtant pas mes ténèbres d'ébène.
Mon esprit se reposait sur de longues plages
Où le sable blanc rougissait aux roux couchants,
Écoutant l'infini océan et pensant
Aux yeux bleus de celle que je savais pure et sage.
Saurai-je à nouveau un jour plonger dans ces puits
Où je pourrais me noyer tant ils sont profonds ?
Ne regretterai-je plus un jour ces nuits
Où jamais je n'avais connu l'appréhension ?
J'étais apeuré, le suis, mais guère plus, non.
Je ne serai plus abandonné désormais,
Un être veille sur moi et porte le nom
De Solitude, qui est ma vie à jamais.
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Aubes et crépuscules 1/4
PoetryToute une vie de poésie ou toute une poésie de la vie : c'est vous qui voyez ! Poésie - De Loeuw Jonathan