Chaque chaque train train train
Marque marque mon train-train,
Qu'il passe ou ne passe pas,
Me fait aller pas à pas.
Il y a bien sûr ceux qui roulent
La nuit en grinçant des dents,
Qui me filent la chair de poule
Et qui me glacent le sang.
Puis il y a ceux qui déboulent
En criant : « Gare, là devant ! »,
Des trains complètement maboules
Qui vous foncent droit dedans.
Enfin il y a ceux qu'on prend,
Ou bien qui plutôt nous prennent,
Qui font couler notre sang
Et vers le cimetière nous mènent.
Heureusement il y a ceux
Qui mènent vers d'autres cieux,
Où brille un si doux soleil,
Où la neige vous émerveille.
Il y a de plus ceux qui bercent
Le sommeil des malheureux
Lorsqu'ils vont faire leur commerce,
Ou bien rentrent enfin chez eux.
Enfin il y a surtout ceux
Que l'on prend quand on est seul,
Que l'on pleure ou que l'on gueule,
Mais dont on descend à deux.
Chaque chaque train train train
Marque marque mon train-train :
Je me souviens surtout d'un,
Qui fit vers toi mon chemin.
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Aubes et crépuscules 1/4
PoetryToute une vie de poésie ou toute une poésie de la vie : c'est vous qui voyez ! Poésie - De Loeuw Jonathan