Aubes et crépuscules 1/4

Châtiment d'amour !

Depuis que l'on m'a donné le jour,

Il y a de cela seize ans, je crois,

J'avais été insensible à l'amour,

Et ne songeais au poids de cette croix.

Mais soudain, moi le mort, moi le fané,

Moi qui sans toi ne serais jamais né,

Je m'éveille au bruit de mon tambour

Et apprends ce qu'est de souffrir d'amour.

Loin de toi je souffre de ne pas te voir,

A tes côtés, de ton indifférence.

Je me déteste de ne pas t'avoir,

De ne pas avoir su saisir ma chance.

Et je t'aimais mais peut-être pas toi.

Et je tremblais mais tu restais le froid.

Et je souffrais mais tu ne sentais rien.

Opaque à mes yeux, je l'étais aux tiens.

Toi qui me dis que je n'ai pas de cœur,

Si j'en avais un, saurais-tu le lire ?

Toi qui me dis que je fais des erreurs,

Pourquoi n'as-tu pas su me les dire ?

Désolé de l'écrire, je t'aime encore,

Et même si tu ne veux pas l'entendre,

Je t'aimerai, et ce, jusqu'à ma mort.

Pardonne-moi, je ne peux me méprendre.

Ainsi moi je serai.

Ainsi moi je vivrai.

Ainsi je souffrirai.

Ainsi je me mourrai.

... Mais ne baisse pas les yeux devant moi,

A ton gré ne t'occupe pas de moi,

Ne t'en veux pas pour ce que tu m'as fait,

Comment m'aimer alors que je me hais ?