Authentic I

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<< Je ne rêve que d'une chose depuis la première fois que je l'ai entendue : la rencontrer>>

Quand j'avais 6 ans, j'ai commencé à entendre cette voix dans ma tête. Mais pas la petite voie que tout le monde peut entendre, non, ici c'était différent.

La voix me parlait réellement ! Comme une personne pouvant me parler de vis-à-vis. Sauf que là, c'était dans ma tête.

Cette voix était devenue mon amie.

Cette voix disait s'appeler Alex.

Elle devait avoir mon âge.

Quand j'ai commencé à parler d'Alex à mes parents, ils ont mis ça sur le compte d'un ami imaginaire, ensuite c'était dû à leurs absences répétées qui me poussaient à inventer une chose pareille. (Mais entre nous c'était plutôt un soulagement quand mes parents n'étaient pas).

Un jour les médecins ont dit que j'étais folle ou avec le terme plus exact : schizophrène.

C'est à ce moment-là qu'ils m'ont conduite dans cette grande maison blanche et froide. En retrait de la ville. C'est vers mes 11 ans qui j'ai compris que c'était un asile psychiatrique<<Rowdenhouse>>. Un nom très américain pour un pays pas très américain !

Inutile de dire que ce n'était pas la joie mais il y avait toujours Alex pour me remonter le moral et réussir à me faire rire

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Inutile de dire que ce n'était pas la joie mais il y avait toujours Alex pour me remonter le moral et réussir à me faire rire. Même si j'étais presque sûr qu'elle ne me croyait pas quand je disais qu'on me prenait pour une sénile.

Les années passaient et mon obstination à dire que la voix

était toujours là, que les visites de mes parents se sont raréfiées au contraire de mes médicaments qui ne faisaient qu'augmenter. Je pense même que j'ai l'arc-en-ciel complet en médocs .La putain de classe en enfer.

Jusqu'au jour où la voix s'est éteinte. Les médocs je suppose. Bizarrement dans un asile on suppose beaucoup mais on n'est jamais sûr de rien comme pour ma supposée maladie .Je ne me rappelle plus la dernière fois où Alex et moi avons discuté. C'était peut-être il y a un an ou deux, je ne sais plus, j'ai arrêté de compter. Qu'importe, puisque d'après les médecins c'était une très bonne chose parce que je commence à accepter qu'elle n'ai jamais été là. Je suis donc en bonne voie pour sortir. Mais évidemment ce n'est qu'un prétexte car dans quelques mois j'aurai 18 ans et donc mes parents ne seront plus dans l'obligation de pour mon (long) séjour chez les fous. Et comme je n'aurais pas que quoi payer, j'aurai droit au << Bye bye et évite de te suicider, on ne sait jamais>>.

En résumé je vais me retrouver plus seule que jamais dans moins de quelques mois.

Je prie tous les soirs pour la réentendre juste une fois. Jamais je n'aurais cru que mes prières allaient se réaliser de manière si étrange.

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