Dépendance.

Chapitre 7.

Une journée de cours n'a jamais été aussi longue qu'aujourd'hui. Mon esprit n'était pas vraiment apte à se concentrer plusieurs heures sur de la théorie expliquée par des profs barbants. J'ai passé plus de temps à essayer de décrypter l'homme mystérieux qu'est mon voisin et à penser au carnet de mon père qu'à prendre des note sur mes cours d'Anglais. Je suis soulagée en constatant que la journée est enfin terminée pour moi. Je me précipite hors de l'amphithéâtre et me dirige vers un banc afin d'attendre Zoé. Ce soir, c'est elle qui me ramène chez moi et le moins que l'on puisse dire c'est que je suis soulagée. Je l'aperçois au loin, en train d'embrasser son copain à pleine bouche avant de se diriger vers moi. Elle me rejoint toute souriante alors que je n'ai qu'une envie, rentrer chez moi et faire mes recherches sur mon père.

« - Allez Judy, tu pourrais montrer un peu plus d'enthousiasme à l'idée de me voir ! S'exclame-t-elle en arrivant à ma hauteur.

- Arrête, tu sais bien que ce n'est pas toi. Dis-je en haussant les épaules.

- C'est quoi alors ? Cette histoire de notes que t'as retrouvé chez toi ? Ou alors ton nouveau voisin qui t'en fait voir de toutes les couleurs ?

- Est-ce qu'on peut juste rentrer ?

- A condition que tu me racontes tout.

- Très bien. Dis-je en me levant. »

Nous quittons le campus afin de retrouver la voiture de Zoé et je profite du trajet pour lui exposer la situation. J'essaye de n'oublier aucun détail à commencer par Luke et sa manie d'apparaître n'importe quand, je lui parle de notre virée au hangar et de l'arme que j'ai vue en sa possession. Je lui explique ensuite que j'ai trouvé un carnet étrange dans les affaires de mon père mais que je n'ai pas encore essayé d'en savoir plus. Je lui parle aussi de Jacob et elle se crispe automatiquement à l'entente de son prénom. Le seul élément que je garde pour moi est l'épisode du sachet de cocaïne qu'on a déposé devant ma porte. Même si Zoé a l'air plutôt tête en l'air et pleine de joie, elle s'inquiète rapidement pour un rien. Et je sais qu'après tout ce que j'ai traversé, elle ferait tout son possible pour que je quitte l'appartement au plus vite et que je m'éloigne de cet environnement. Alors pour le moment, je préfère garder ça pour moi. A la fin de mon récit, elle garde le silence quelques instants, les sourcils froncés, elle semble réfléchir.

« - Et bien, quelle histoire ! S'exclame-t-elle finalement.

- Je ne te le fait pas dire. Soufflais-je en croisant les bras.

- Et tu penses que ces notes qu'on te laisse ont un rapport avec ton père ?

- J'en ai pas la moindre idée mais la toute première note que j'ai trouvé parlait très clairement de lui. Et je suis sûre que c'est la même personne qui est derrière tout ça.

- Comment peux-tu le savoir ?

- Il ou elle termine toujours ses phrases par « jolie Judy ».