Je ne voulais pas trop penser à ça. Ce n'était pas bien. J'avais pu l'aider, c'est tout ce qui comptait.

Je posai ma main sur la poignée. J'écoutai, mais n'entendis pas Zoran. Il était discret. Comme un loup. Comme une Main.

Il pouvait devenir le silence. Il pouvait devenir une ombre s'il le souhaitait.

J'avais toujours trouvé ce côté fascinant chez les Mains. Depuis leur plus jeune âge on le leur enseignait et avec les années, l'expérience venait.

Je n'avais pas encore eu l'occasion de visiter une Maison, mais Timothy avait promit de m'y amener dans l'été. Et le Gardien tenait toujours ses promesses.

Bien plus qu'un devoir, une qualité.

J'inspirai et ouvris la porte. Je traversai le couloir presque sur la pointe des pieds et entrai dans la chambre de Zoran après y avoir jeté un rapide coup d'œil, pour être sur que j'étais toute seule. J'attrapai mon sac que je posai sur le lit avant de me pencher dessus pour en tirer de quoi m'habiller.

Bien sur dedans, il y avait des livres, mais aussi mon calepin.

Je m'étais dis que j'aurais du temps à tuer avant qu'on ne vienne me trouver et avant qu'il ne se passe quoi que ce soit. Et puis je trouverais toujours du temps pour faire le travail de Timothy. C'était mon rôle après tout.

J'enfilai une petite culotte et mon jean par-dessous la serviette. Je sautillai un instant sur place et défis la serviette pour pouvoir mettre mon soutien-gorge. Un bruit me parvint alors et je me retournai, la serviette dans la main pour voir Zoran entrer et retirer l'attelle de fortune que je lui avais faite. Il grommela quelque chose et releva les yeux à cet instant.

Il se figea, me fixant alors que je le fusillai du regard :

— Qu'est-ce que tu crois faire, là ? Soufflai-je.

Il fronça légèrement les sourcils, ne semblant pas comprendre de quoi je parlais. Je pointai l'attelle du bout des doigts :

— Tu crois que c'était pour faire beau ? J'aurais opté pour des petites licornes si ça avait été le cas. Ou des petits chats.

Zoran haussa un sourcil, un très léger sourire aux lèvres. Je soupirai :

— Remet ça où tu vas avoir mal.

Mais je savais que c'était comme parler à un mur. Il n'allait pas gentiment obéir juste parce que je le lui demandais. C'était un homme après tout et même si j'avais eu très peu de contact avec le sexe opposé, les livres savaient très bien parler de leur égo. Surtout celui des loups. C'était décuplé. Et beaucoup plus agaçant aussi. Zoran était un homme, il n'était pas différent des autres. Alors quelque chose me disait que j'allais juste brasser de l'air.

— Je ne peux pas conduire avec ça, finit-il par dire.

— Je pourrais presque faire comme si c'était une raison valable, mais... non.

Son sourire s'agrandit.

Même s'il avait un visage dur, il y avait quelque chose de... tendre dans son regard, dans sa voix, mais aussi dans ses gestes. Et étrangement, me retrouver avec lui ne me faisait pas peur, pas comme avec les autres.

Est-ce que ça venait du fait que nous avions passés quelques jours que tous les deux ? Je n'aurais pas été jusqu'à dire que je lui faisais confiance, mais il n'y avait aucune méfiance quand peut-être, il y aurait du en avoir. C'était une Main après tout et ces dernières étaient considérées comme très dangereuses. Leur rôle était de chasser et de tuer généralement, alors forcément que la confiance n'aurait pas du être là.

DE SANG ET D'ARGENT T4 Find out [Terminée]Where stories live. Discover now