Chapitre 5

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Rashid jeta un regard derrière son épaule pour la voir attraper ses cheveux noué cette fois-ci en queue de cheval, pas haute, basse, qui ne faisait qu'élargir la longueur, reportant son attention sur sa sœur qui marchait sans crainte, Rachid se déclarait soulagé d'être arrivé attend, les voir converser lui donna que de la méfiance et de l'inquiétude.

- que lui as-tu dit Kenza ?

- rien, absolument rien...

Rashid n'était pas dupe, avançant près des fenêtres, il avait écarté le rideau pour y voir la jeune femme assise au loin immobile.

- ne me prend pas pour un imbécile Kenza.

- je lui ai simplement demandé quel accueil tu lui avais réservé. Soupira-t-elle.

Depuis sa position, il pouvait la voir fixer ses mains pensivement.

- dit moi ce qu'elle ta dit.

- que tu t'étais montré hostile, bien évidemment je lui ai dit que tu étais comme ça avec tous le monde.

D'un profond soupir d'agacement, il avait refermé le rideau pour lui faire face.

- ensuite ? Demanda Rashid agacé.

- que tu t'étais marié et tu es arrivé simplement. Dit-elle d'un haussement d'épaule.

En grande colère, il l'avait foudroyé du regard.

- je t'interdit de lui dire quoi que ce soit sur ma vie tu m'as bien compris ? C'est à moi de le faire pas toi.

Sa jeune sœur à qui il avait donné une partie de sa vie, avait croisé les bras.

- commence déjà par te montrer moins brute avec elle !

Il décida d'ignorer son conseille.

Écartant le rideau, il fut surpris qu'elle ne soit plus sur le banc.

- c'est ma femme, je sais parfaitement ce que j'ai à faire Kenza, et elle m'a également tenu informé qu'il n'y aurait que devoir entre nous, ainsi nous marchons dans le même chemin.

Il avait pu l'entendre respirer.

- si tu le dis... mais n'oublie pas qu'elle est jeune est très douce loin d'être cette folle de Saddy !

Sur cette réflexion amère, sa sœur était partie en le laissant furieux, d'ordinaire il l'aurait rattrapé pour la punir verbalement d'avoir employé un ton pareil, mais il n'en fit rien, trop occupé à y voir une certaine part de vérité, la jeune femme était effacée loin de son ex épouse à moins qu'elle ne lui cache une autre facette ?

Rashid chassa ses réflexions, ce mariage de convenance devait rester un devoir, il avait trop donné pour tenter une vie d'amour, cette erreur l'avait conduit tout droit en enfer y replonger serait une grave inconscience qu'il ne pouvait ce permettre.

Ava avait tenté de contacter son père sans grand succès, soudain la peur d'être renier par son père lui fut insupportable, levant la tête en direction du bureau de Rashid, elle avait retenu sa respiration pour frapper quelques coups.

- entrez....

Malgré l'épaisse porte sa voix était toujours ponctué d'autorité.

- excuser moi je vous dérange ?

- non, une demande ?

Ava ignora sa remarque, il faisait comme si elle était une parfaite inconnue.

- oui mon téléphone à du mal à passer j'essaye de joindre mon père.

Il se leva puis s'avança vers elle sans mot dire.

Elle avait dégluti péniblement en gardant ses yeux dans les siens , des yeux comme la cendre d'une cheminé encore fumante, sa mâchoire carré eut un léger mouvement.

- prenez ce téléphone.

Sans attendre, elle était passée devant lui pour l'atteindre, impatiente d'entendre son père, sa présence l'étouffait, prise d'une violente bouffée de chaleur, elle voulait qu'il cesse de la regarder mais se contenta d'écouter son père enfin à l'autre bout, rassurée, elle avait entretenu une conversation banal avec lui sous les yeux plissés du roi, mains dans les poches, implacablement immobile taillé dans la roche.

Ava avait raccroché pour enfin s'effacer de son espace personnel.

- merci beaucoup.

Sans attendre plus de sa part, elle était partie en refermant délicatement la porte.

Elle avait relâcher toutes l'airs mais l'avait coupé aussitôt en écoutant la porte se rouvrir.

- ce n'étais pas la conversation que vous vouliez avoir n'est-ce pas ?

Ava se retourna lentement pour enfin lui faire face.

- bien sûr que si.

- non c'est faux vous savez parfaitement que vous vouliez lui dire autre chose.

Elle senti de l'agacement dans ses yeux.

- comme quoi ? Que vous vous conduisez comme une brute avec moi ? Hasarda Ava sans se défiler.

- si tel a été le cas je vous prie de m'excuser, ce n'était pas mon intention j'ai du mal à faire confiance au inconnu il me faut du temps.

Inconnu ? Ainsi elle était rien d'autre qu'une inconnue à ses yeux ? Ava ravala sa peine.

- quand allez-vous me considérer autre qu'une inconnue ? Réussit-elle à lui demander d'un ton neutre.

Sa question l'avait visiblement déstabilisé.

- vous êtes ma femme. Dit-il simplement en la déshabillant du regard.

Ava se sentait rougir aucun homme jusque-là ne l'avait contemplé ainsi.

- en effet alors il va falloir cessez de vous comportez ainsi avec moi.

- sinon ?

Ava fut contrainte de réfléchir vite, le ton, la froideur constante sur son visage, la pressait à trouver de quoi se défendre.

- je l'ignore encore...

Il s'était rapproché en faisant d'elle une proie facile.

- alors inutile de l'ignorer je ne tolère aucune menace !

Ava s'écarta de lui les jambes lourdes, elle obligea son corps de ne montrait aucunes faiblesses dont elle était victime.

- je ne vous menace pas je......

Elle s'interrompit sans savoir quoi rajouter à sa phrase, des frissons parcouraient sa mâchoire engourdie, l'odeur musqué de sa virilité passait sur elle comme un fouet invisible.

A son grand soulagement, il avait rebroussé chemin en refermant la porte. Elle réalisa à cette instant que la bulle de sécurité qu'elle s'était créé avait éclaté en milles éclats, en la laissant à présent vulnérable. 

Une union bouleversante ( L'héritière et le Roi  )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant