U.D.A.S. : Branche Dessin

Partie IV - Décor • COURS 1 : Volumes, ombres et lumières.

Bonjour à tous, ici K9-Tales !

Aujourd'hui, nous allons nous concentrer sur un des blocs fondamentaux du dessin et quelque chose qui me tient énormément à cœur : les volumes. Les volumes en dessin sont la création de l'illusion de trois dimensions sur une surface plane, donc deux dimensions. Mais comment donner l'impression d'une dimension supplémentaire ?

J'ai dit à de nombreux élèves lors de critiques que leurs traits étaient réussis, que c'était un beau dessin, mais qu'il manquait de volume. Les concernés savent où je veux en venir, car après leur avoir fait ce commentaire, je leur ai dit d'ajouter des ombres sur leur dessin. La technique de choix est d'assombrir et d'éclaircir certaines zones de la surface de son objet pour donner l'impression que sa source de lumière est coupée par un objet placé devant.

"Mais où mettre les ombres ? Les lumières ? Et comment ?" me demandez-vous. Je vais vous l'illustrer par trois volumes simples (qui sont accessoirement trois volumes qu'on peut utiliser pour construire l'univers) : la sphère, le cylindre et le cube.

Avant de commencer, une précision sur le cube : est-ce que vous aussi avez eu l'impression d'être des boss en dessin pendant le cours de maths sur la géométrie en cinquième lorsque vous deviez construire des cubes comme ça ?

Ceci s'appelle un cube en perspective cavalière, c'est à dire que les droites parallèles sur le dessin le sont dans la réalité, pareil pour les longueurs des arrêtes. Eh bien, désolée de vous l'annoncer, bien que cette perspective est très pratique pour votre cours de maths, en dessin, elle vous est totalement inutile, car toute notion de rapprochement et d'éloignement du spectateur est perdue. En gros, ne me faites pas ça pour vos devoirs, pitié, parce que non seulement je vais vous faire une crise, mais il rend le devoir que je compte vous donner bien plus difficile, voire inutile.

En dessin, on utilise la perspective en points, ici, pour un souci de visibilité, je vais utiliser une perspective en deux points que j'expliquerai dans un cours ultérieur. Si vous êtes novices en perspective, copiez simplement les arrêtes du cube dessiné ici.

Voilà nos trois volumes, ou plutôt futurs volumes. Ces formes sont vos amis, vos compagnons de longue date, même si vous ne vous en rendez pas compte. Ici, dans leur aspect dessiné la plus primitive, nous n'avons encore que très peu -voire même pas dans le cas de la sphère qui n'est qu'un cercle- de volume. Nous allons remédier à cela, mais avant, soyons clairs sur notre vocabulaire.

Je vais vous parler d'ombre propre et d'ombre portée. Si vous avez oublié votre cours de physiques de cinquième (on apprend beaucoup en lien avec le dessin en cinquième), je vais vous rafraichir la mémoire. L'ombre propre est l'ombre qui se trouve à même l'objet, le bord foncé si vous voulez. L'ombre portée est celle qu'un objet projette sur une autre surface car il empêche la lumière de passer. Ainsi, si vous prenez une lampe torche et que vous la pointez sur votre main, le côté sombre de votre main est l'ombre propre, l'image en noir de votre main qui se retrouve sur le mur et que vous utilisez pour effrayer vos petits frères / sœurs / cousins / cousines est l'ombre portée.

Bref, revenons au dessin. Établissons d'abord d'où va venir notre lumière. J'ai choisi de la placer à droite, légèrement à l'aplomb de mes objets. Pour faire simple, les ombres vont se situer là où la lumière ne parvient pas, alors ici elle se trouvera le plus vers le bas et la gauche de mes objets. Voici :

C'est déjà un peu plus en 3D, non ? Mais on est loin d'en avoir fini ! Juste à côté des ombres, du bon côté de la force, se trouvent les demi-tons. C'est principalement dans ces demi-tons qu'on créé la texture, dans les cheveux notamment. Ceux-ci sont un ensemble de nuances ici de gris, qui nuancent (ha ha) le volume et qui permettent de mettre en valeur le reflet lumineux, qui correspond au point où l'éclat de la source lumineuse frappe l'objet et rebondit directement vers l'œil du spectateur. Ce reflet est ici en blanc.

Remarquez que la différence des nuances sont un peu plus sèches chez le cube, qui a des arrêtes marquées sur les côtés, contrairement aux autres. Ensuite, les reflets dans les ombres. Remarquez que la surface sur laquelle j'ai posé mes objets est blanche ; elle a la caractéristique de renvoyer beaucoup de lumière, dont une partie se voit sur l'objet. Les parties plus proches du sol blanc sont donc légèrement réfléchis : c'est un autre reflet qui apporte encore plus de volume.

Remarquez que sur la sphère, la ligne la plus foncée se trouve maintenant vers la séparation ombre / lumière. C'est ce qu'on appelle parfois "l'ombre culminante" (core shadow en anglais... En français j'ai l'impression qu'on ne fait pas la distinction entre les deux parties de l'ombre propre, si vous connaissez le mot, dites-moi. Ombre culminante est la meilleure traduction que j'aie trouvée).

En manga, les ombres comme le trait sont simplifiés, il est donc très rare de voir la deuxième sorte de reflets.

Voilà voiliou, la base des ombres et des lumières. Faites-moi du volume maintenant !

PS : dans la dernière image, j'ai refait les ombres portées parce que j'avais vraiment baclé les premières 😅