Chapitre 3

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- Ken.

Son rire revint tout d'un coup à la charge et lorsqu'elle fut capable de le contrôler, elle me regarda.

- Désolée mais je te fais un pathétique discours et toi, tu me dis juste que ta mère adore les Barbies. Nan, nan, tu recommences, elle parlait fort en faisant de grands gestes avec ses fines mains, mon sourire ne quittait pas mes lèvres. Qui es-tu ? reprit-elle son sérieux.

Pourquoi tout était si différent avec elle ? Elle était si spéciale et je voulais l'être aussi à ses yeux. Quand j'ouvris la bouche, je fus interrompu par une momie - pas très bien momifiée puisque les bandelettes ne cachaient pas grands choses au plaisir du regard masculin - qui se mit à vomir non loin de nous, dans le caniveau. Un gars sortit de l'immeuble à sa suite et vint attraper les cheveux de la blonde pour éviter de les salir.

Jade fut tout d'abord écœurée à la vue du dégueulis avant de précipitamment se redresser sur ses petites jambes. Je l'imitai. A travers ses sombres verres, je compris qu'elle ne voulait pas rester dans les parages. On commença à marcher l'un à côté de l'autre.

- Alors, reprit-elle, qui est ce garçon solitaire qui se passionne pour les livres japonais ?

J'enfouis mes mains dans la poche ventrale de mon hoodie noir à l'effigie de l'un de mes collectifs. Je tournai le chef brièvement vers Jade. Elle frissonnait de temps en temps à la fraicheur de la nuit. Découvrir ses jambes en cette saison n'était pas une grande idée. Mais ce n'était pas déplaisant pour ma part.

- J'ai l'air solitaire selon toi ? fronçais-je les sourcils.

J'avais toujours eu l'impression d'être très bien entouré et étais très heureux d'avoir trouver en mes amis une seconde famille.

- Dans les soirées, tu l'es. Tu préfères écouter une étrangère aux veines imbibées d'alcool dans les rues de la capitale française au lieu de te bourrer la gueule en compagnie de la bande de cons qui te sert d'amis.

- Comment tu sais qu'ils sont cons ? ris-je de bon cœur.

Elle haussa les épaules.

- Simple déduction.

Je lui donna un léger coup de coude en riant de plus belle. Parler avec elle me faisait du bien et c'était bien mieux qu'assister à une énième soirée semblable en tout point aux précédentes. Toujours le même éternel schéma; un verre d'alcool, de la fumée à s'en crever les poumons, puis une fille assez bonne qui se transformait en une douloureuse migraine matinale.

- Ok, je suis vexé là, réussis-je à dire entre deux éclats de joie intensive.

- Prends le dans le bon sens du terme.

- Je ne suis pas certain qu'il y ait un bon sens dans une insulte.

- Un jour, tu comprendras qu'il y en a un, sourit-elle.

Désastreux AmoureuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant