Chapitre 13

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Cela fait une semaine que la situation stagne. Une semaine que je n'ai ni nouvelle du Requin, ni nouvelle de l'Inconnu, et que Damon à l'air de s'être fait amputé de la langue et de l'humour. Une semaine que je passe à rien faire. Une, putain, de, semaine, OU IL NE SE PASSE RIEN DANS MA VIE ! Strictement rien. Je dois avoir la même activité physique qu'un mollusque. Et intellectuellement... N'en parlons même pas, je suis sure qu'un concombre est plus actif que moi.

S'il fallait comparer ma vie à une scène de film, ce serai la période où le héros perd totalement confiance en lui et qu'il retourne vivre chez sa mère passer ses journées vautré comme un porc devant la télévision.

C'est exactement ce que je fais, ou presque, je reste devant la télévision, et passe un programme débile à un autre, mais je ne suis pas une héroïne.

Pour résumer ; trois hommes dirigent ma vie, ou on seulement un ENORME impact sur comment va se dérouler la suite de mon existence, courte ou longue.

Le Requin, qui veut ma peau.

L'Inconnu, qui veut me sauver du Requin, et qui y arrive très bien jusque-là.

Et Damon. Damon...Qui...Qui a clairement perdu l'usage de sa langue depuis huit jours.

Je me demande d'ailleurs ou est-ce qu'il est passé encore. Il passe sa vie dehors. Je ne sais pas s'il fait partie d'un club tricot ou d'un groupe d'alcoolique anonyme mais en tout cas, ses activités lui prennent du temps.

En parlant du loup, j'entends des clés se glisser dans la serrure. La porte s'ouvre sur mon coéquipier, il ne dit rien et s'approche de moi.

- Le Requin veut nous voir.

Moi pas, je n'ai pas envie de le voir, devoir affronter son air mesquin et supérieur. Surtout en sachant qu'il veut ma peau, c'est encore plus rassurant. Peut-être qu'il m'avait laissé la semaine pour accomplir mes derniers rêves avant de m'achever aujourd'hui. Ce dimanche 18 avril.

- Oh....Bonjour Damon ! Dis-je ne lui adressant un sourire. Ca fait un baille dis-moi ! C'est drôle pourtant on habite dans le même appartement !

Il souffle et lève les yeux au ciel.

- Mayg'...

- Oui Damon ?

- Arrête de te foutre de ma gueule cinq minutes s'te plait.

- Tu t'es bien foutu de la mienne pendant une semaine. Alors j'ai bien le droit à cinq minutes non ? Je déclare sèchement.

Je me lève du canapé où je commençais à prendre racines pour aller troquer mon jogging contre un pantalon décent.

Pauvre, pauvre jogging, crée pour le sport et utilisé à rien faire.

Pauvre, pauvre de moi, entrainée à tuer et laissée à moisir sur un canapé.

Quand je ressors de ma chambre en trainant des pieds, Damon est dans le hall à poireauter. Il a l'air particulièrement énervé. Génial.

Il fait tourner ses clefs de voiture autour de son index gauche tout en ayant le regard dans le vague et les sourcils froncés. Je me demande à quoi il pense...

Je me racle la gorge pour lui faire quitter la lune et sors sans lui tenir la porte. Je ne compte pas être aimable avec lui.

Nous avons rendez-vous sur un parking de super marché, comme d'habitude, un parking ! Mais ici, il y a du monde, de la foule, et donc ; des témoins. S'il me tire une balle ici, a gamine qui est en train de faire un caprice à sa mère et les deux garçons qui jouent au foot seront aux premières loges. Ils pourront raconter à l'école qu'ils ont vu un vrai mort, avec du vrai sang et des vrais méchants, tout pareil qu'à la télé...Wouah...

Une minute pour te tuerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant