Chapitre 10

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Je viens de me disputer avec Shipman. Il dit que je devrais montrer plus de respect à l'autre poisson et moi j'essaie de lui expliquer que je n'en ai rien à faire de lui. Et que ce serait plus simple de le tuer tout de suite.

Mais il veut qu'on attende, car il faut, qu'apparemment, qu'on trouve qui est au-dessus de lui.

La solution est simple, on le chope, on lui pose les questions sur ce qu'on veut savoir, et s'il ne répond pas, on le torture. Simple.

Mais il n'a pas consentit et maintenant je suis dans la rue, je marche, sans savoir où je vais.

J'aurais peut-être dû réfléchir avant de partir en coup de vent en claquant la porte.

Les mains dans les poches de ma veste en cuir, les talons claquant sur le bitume. Et je n'aurai pas dû partir avec une paire prise au hasard. Je ne les ai enfilées que dans l'ascenseur, je suis partie pied nus. Heureusement pour moi, il ne fait pas trop froid.

Mon téléphone vibre entre ma main et la toile du blouson. Je le sors et m'arrête en voyant de qui provient le message.

De: Inconnu

" Je suppose que ce n'est pas le moment de te dire ce que j'ai trouvé sur ton père. Il ne faudrait pas que tu pètes un câble en pleine rue."

Je ne me préoccupe pas du fait qu'il sache où je suis, je me suis fait une raison, il sait tout.

À: Inconnu

" Dis."

De: Inconnu

" Ton père n'est pas mort en Amérique."

Je fronce les sourcils et manque d'échapper mon téléphone. Rien que cette information m'affecte énormément, me déstabilise. Les infos que j'ai sur mon père sont ma charpente, mon pilier avec lequel je tiens. Si une est fausse, tous s'écroule.

Une femme s'arrête en remarquant mon état et s'approche de moi.

- Mademoiselle... Mademoiselle...Vous allez bien ?

- Oui, merci...

Je me redresse un peu et pars, marchant de plus en plus vite, ne sachant pas où je vais, ne connaissant pas cette ville. Dublin c'est grand mais pas autant que New York, je devrais arriver à me repairer. Mais rien, je suis perdue, je ne reconnais aucune rue. New York et ses avenues sont beaucoup plus simples.

Je cherche un plan dans mon téléphone. Que ferait-on de nos jours sans technologie et internet ?

Je vois sur le plan que je suis à trois kilomètres de chez moi, soit environ quarante minutes de marche. Je souffle et commence à suivre la petite ligne bleue qui relie ma position à mon domicile sur la carte virtuelle.

Mon téléphone vibre dans mes mains et je manque de peu de l'échapper sous la surprise, encore une fois. La fatigue que j'accumule depuis plusieurs jours commence à ressortir. Je suis tellement déboussolée à cause de mon père que je n'arrive à rien.

Il était mon repère et déranger ce que je sais, croyait savoir, sur lui est tout ce qu'il me reste de lui alors je perds tous mes moyens.

De: Inconnu

" Il est mort en Irlande. A Dublin."

Mon téléphone m'échappe des mains cette fois, et il vient rencontrer le béton. Ma mâchoire tremble et mes mains l'accompagnent.

Je récupère mon téléphone dont la vitre est brisée, la terre est bien basse, ou ce téléphone est bien fragile. Je réponds au message tant bien mal, je ne vois presque plus les touches tellement ma vue est brouillée par les larmes. Je sens la crise d'angoisse arriver.

Une minute pour te tuerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant