Troisième chapitre

Depuis le début
                                    

Encore une fois, il ne répond pas à ma question et ça m'agace. Il reste vague, me laissant dans le flou et je n'arrive pas à comprendre qu'est-ce que je fais là ou de quoi il parle.

- Mais il a bien joué ses cartes. Son plan aurait peut-être fonctionné si nous avions pas découvert l'existence de la marque.

Je ne dis rien et enregistre les informations en espérant pouvoir ensuite recoller tout les morceaux pour comprendre de moi-même. Brusquement, l'Alpha enroule son bras autour de ma taille et me ramène contre lui. J'essaie de me dégager de son emprise mais sa force semble surhumaine. Une de ses mains glisse dans le bas de mon dos pour effleurer mes fesses tandis que l'autre attrape mon menton et me force à le regarder.

- Depuis ta naissance, tu m'es destiné, Héméra. Tu es à moi. Maintenant que je t'ai trouvé, je ne te lâcherais pas, il n'y a aucune possibilité de t'enfuir de moi. Tâche de t'en souvenir ou tu auras de mauvaises surprises.

Je le fixe dans les yeux et articule :

- Je n'appartiens à personne et surtout pas aux monstres.

Suite à mes paroles, il pousse un rire moqueur et desserre son emprise ce qui me permet de le repousser et m'éloigner. Il me suit furtivement du regard, un sourire cynique flottant sur ses lèvres.

- Vois-tu, ta famille vient de se faire décimer, je sais ce que tu ressens. Tu voudrais te venger, non ? Je connais ce sentiment. La colère, tu as l'impression qu'elle te possède, qu'elle te consume, coulant dans tes veines comme un poison. Tu as envie de tous nous tuer, de nous faire payer tout le sang qui a été versé. Si tu avais le pouvoir, tu l'aurais fait sans hésitation. Tu aurais pris un malin plaisir à nous embrocher avec tes flèches, à nous décapiter, à nous démembrer, aveuglée par ta soif de vengeance. Vous autres, esprits sains, n'êtes pas différents de nous. Vous versez aussi du sang quand vous en avez l'occasion. Nous sommes tous des monstres.

Je frissonne en me rendant compte qu'il y a une part de vérité dans ses dires mais je refuse d'y croire. Ce sont eux les seuls et uniques monstres, ce sont eux qui ont commencé cette guerre, qui ont provoqué ce bain de sang.

- Mais tu as raison, poursuit-il en étirant un sourire cette fois-ci cruel. Si nous devions trancher, je dirais que nous sommes les « vrais » monstres parce que nous fonctionnons autrement. Nous tuons souvent juste pour le plaisir, juste parce nous cédons à nos pulsions. Il y a ces voix assourdissantes dans notre tête qui répètent en boucle des mots alors que des idées obsédantes affluent dans notre esprit. Ces voix sont omniprésentes chez les Omégas, c'est pour cela qu'ils baignent en permanence dans leur folie, ils n'ont pas de pause pour penser et c'est pour cela qu'ils finissent par perdre la raison et écouter les voix. Ils n'ont pas la force de lutter contre quelque chose qui semble sans fin alors ils cèdent. Pour ma part, c'est momentané mais chaque crise a de fortes conséquences. La preuve, aujourd'hui, même si j'ai le contrôle de mes pensées et que je suis encore en possession de ma raison, je ressens..

Il s'arrête dans son discours et je sais qu'il cherche méticuleusement les mots. Il parle comme si ça l'amuse, comme si tout ceci n'est qu'un jeu alors qu'il s'agit de vie humaine.

- Quelque chose de fort. Qu'est ce que je veux dire par là ? Je n'ai aucun mal à tuer et j'y ai pris goût. C'est comme si vous êtes des fourmis. Nous avons débarqués comme des enfants surexcités. Nous avons mis les pieds dans la fourmilière et nous vous avons écrasés quand vous vous êtes réveillés. C'est ce dont quoi vous aviez l'air. Des fourmis courant dans tous les sens pour protéger leur nid et leur reine.
- Vous êtes ignobles, craché-je en lui signifiant toute ma haine d'un regard.
- Ah oui tu trouves ? Eh bien tu dois l'être autant que moi parce que tu es celle à cause de qui ses fourmis sont mortes. D'habitude, elles savent pourquoi elles se battent, pour défendre qui. Dans ton cas, elles ignoraient ce qu'elles cachaient parmi eux. Elles sont toutes mortes parce que ton père mentait comme il respirait. N'est-ce pas aussi un acte ignoble de regrouper des innocents qui ne savaient pas dans quoi ils mettaient les pieds et de leur proposer de former « une grande famille unie dans les bois, à l'abri des transgresseurs » ?

Mes yeux s'écarquillent un instant mais je me ressaisis très rapidement.

- C'est vous qui mentez, je finis par rétorquer.
- Bien. Crois ce que tu veux, mais tu finiras un jour par devoir accepter la douloureuse vérité que tu refuses de voir en face. Tu veux savoir tout les secrets que te cachait ton père mais peut-être n'es-tu pas prêt à les entendre.

Sur ce, il tourne les talons et quitte la hutte, me laissant à bout de souffle, les pensées en désordre. Lentement je m'accroupis et prends mon visage entre mes mains. Je refuse de repenser à ses paroles. Il ment, c'est une évidence. Ça doit l'être parce que je ne suis pas sûre de pourvoir supporter que l'image de mon père soit en fait loin de celle que j'ai toujours eu.

Peut-être a-t-il raison. Je veux la vérité mais suis-je prête à l'entendre ?

- Héméra ?

Je sursaute et lève les yeux vers Niall qui se rapproche rapidement de moi.

- Tu vas bien ? Demande-t-il, inquiet.

J'inspire et expire profondément puis hoche la tête en le regardant. Il tient entre ses mains une petite gourde, une ceinture à motif celtique et une tunique courte en cuir qu'il me tend.

- Il faut que tu te dépêches. Ils t'attendent.
- Pourquoi ? Le questionné-je en me redressant pour enfiler le vêtement.

Il me lance un regard peu rassurant puis me donne le bidon pour que je me rafraîchisse.

- Le maître ne t'a pas dit pour le combat ?
- Quel combat ?
- Il doit tester ton niveau et pour ça, tu vas devoir affronter des oméga.

Je fronce les sourcils puis hausse les épaules. Je ne dis pas non à une occasion de massacrer ces abominations. Rien qu'à cet pensée, la bête enfouie au fond de moi ronronne d'impatience. Le regard de Niall me freine cependant.

- Tu n'as pas droit à ton arc, Héméra, m'apprend-il en tortillant ses doigts.

Jusque là, je concède mais les mots qu'il ajoute ensuite me laisse perplexe et un tantinet inquiète.

- C'est un combat à mort.






• NDA: Hey!

OK. I GET IT. Les chapitres de cette longueur ça me va très bien, je pense vraiment que j'aurais la possibilité de poster plus souvent !

• Alors le peu que vous avez appris vous informe un peu plus sur l'histoire ? Ou vous êtes aussi troublés qu'Héméra ? N'hésitez pas à me dire ce que vous pensez :)

Pour le prochain chapitre, au menu il y a de l'action!

A bientôt ! Bisous 😘

Instinctus - zjmOù les histoires vivent. Découvrez maintenant